
C’est un moment charnière pour Volkswagen. Le groupe allemand vient d’acter les spécifications finales de sa très attendue plateforme SSP (Scalable Systems Platform), présentée comme la future colonne vertébrale de l’ensemble de sa gamme électrique.
Un cap industriel majeur, censé rationaliser un portefeuille éclaté entre architectures MEB, PPE et autres variantes internes. Et cette fois, promis, juré : plus question de réécrire la copie à la dernière minute. L’ »architecture freeze » est tombée selon les informations non encore officielles reçues par Automotive News. Dit autrement : les spécifications techniques ont été arrêtées, impossible de les modifier désormais.
Mais derrière ce nom un peu technocratique, SSP cache bien plus qu’une simple évolution technique : c’est un virage stratégique assumé, avec une portée mondiale… et un aperçu déjà bien avancé en Chine.
Une plateforme unique pour dompter la complexité
C’est l’obsession de tous les constructeurs généralistes en pleine transition électrique : réduire la complexité pour baisser les coûts. Volkswagen promet ici une économie de 20 % par rapport à ses plateformes actuelles. Mieux encore, SSP servira d’unique base à tout le groupe, des ID. de Volkswagen aux Porsche, en passant par Audi ou même Bentley à terme.


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Le tout en offrant une flexibilité accrue : huit déclinaisons techniques sont prévues pour couvrir tous les segments. En clair, un MQB du futur, pensé exclusivement pour l’électrique, avec 400 et 800 volts (pour la recharge rapide) selon les modèles, une intégration logicielle plus poussée (merci Cariad, du moins ce qu’il en reste), une meilleure efficience et des fonctions de conduite autonome avancées.

Petite nouveauté : les prolongateurs d’autonomie (range extender) thermiques seront de la partie, comme le souhaite le patron du groupe. L’hybride n’est donc pas totalement abandonné.
Le premier modèle européen basé sur SSP devrait voir le jour en 2027, probablement sous les traits d’une Audi compacte (A3 ou A4 électrique). La future Golf électrique patientera encore un peu. Et les lignes de production, elles aussi, s’apprêtent à vivre leur mue : Zwickau, actuellement dédié aux ID.3 et ID.4, sera parmi les premiers à basculer.
La Chine, toujours un coup d’avance
Mais pendant que l’Europe peaufine ses specs et que le board de VW s’aligne péniblement derrière Oliver Blume, la Chine… produit déjà. Ou presque.
Car c’est bien là que se joue en réalité le tempo de Volkswagen. Cette semaine, Volkswagen a démarré la production en présérie du ID. EVO, une voiture électrique basée sur la plateforme co-créée avec Xpeng. Elle est conçue spécifiquement pour le marché chinois, en partenariat avec XPeng, un allié aussi inattendu que révélateur du virage technologique de Wolfsburg.

Mais ce n’est pas tout : Volksawgen devrait commercialiser en Chine une autre plateforme, basée sur la SSP européenne mais avec des améliorations pour la Chine. Son nom : CSP (China Scalable Platform).
La CSP embarque une architecture électronique zonale développée localement avec Xpeng, la CEA (China Electronic Architecture), pensée pour intégrer plus rapidement les services numériques, les IA embarquées et les fonctions avancées de conduite autonome. Le tout à un coût inférieur de 40 % à celui de la MEB actuelle. Volkswagen ne le cache pas : il s’agit là de reprendre la main sur un marché où le groupe a perdu de précieuses parts face à BYD, Aito ou Nio.
Et comme souvent, c’est la Chine qui servira de laboratoire : les premiers modèles CSP devraient arriver dès 2026, soit un an avant les débuts européens de la SSP. Deux véhicules sont déjà en cours d’industrialisation sur le site d’Hefei, avec un investissement de 2,5 milliards d’euros pour accélérer le mouvement.
Une double vitesse assumée
Le contraste est saisissant. D’un côté, une Europe encore engluée dans ses arbitrages internes, entre contraintes logicielles et résistances culturelles. De l’autre, une Chine où VW avance en mode start-up, en s’alliant à ses anciens concurrents et en raccourcissant radicalement ses cycles de développement. Cette double approche (SSP pour le monde, CSP pour la Chine), illustre mieux que tout le nouveau logiciel stratégique du groupe.

Et ce n’est pas un hasard si cette accélération intervient maintenant : la future ID. EVO, la compacte électrique pensée pour concurrencer frontalement les BYD Seal et autres Tesla Model Y, sera justement l’un des premiers modèles à incarner cette vision. Produit en Chine, pensé en Chine, et bientôt… exporté ailleurs ? On espère, histoire que les européens puissent, eux-aussi, profiter des technologies que Volkswagen commercialise en Chine.
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