Design et connectiques
De prime abord, la caméra de Sony impressionne par sa densité. Si son format est particulièrement compact avec ses 59×40,5x35mm, son poids est assez massif avec 132 grammes, sur la balance, carte microSD et batteries comprises.
Il faut dire que la caméra se veut particulièrement destinée à un usage extérieur tout terrain. Sony annonce une étanchéité IP68, indiquant ainsi une résistance à l’eau jusqu’à 1m de profondeur pendant 30 minutes et à la poussière. La caméra se veut également sensible aux chocs et à la pression, jusqu’à 200 kilogrammes. Et il n’y a pas à dire, une fois en main, la caméra inspire la robustesse avec son châssis en métal et ses différents caches de protections pour les prises et la batterie.
En façade, on ne va retrouver que l’objectif de la Sony RX0 II ainsi que les deux micros intégrés. Sur le dessus, deux boutons sont présents, pour allumer la caméra, en noir, ou pour lancer l’enregistrement, avec un cercle rouge. A droite, une trappe permet d’accéder à la batterie amovible si vous avez besoin d’en changer. En dessous, un pas de vis vous permettra de fixer la caméra à un stabilisateur, un gimbal ou un trépied. Enfin, c’est au dos qu’on va retrouver la plupart des contrôles. Si on retrouve pléthore de boutons de navigations — on y reviendra dans la partie ergonomie — c’est surtout là qu’est intégré l’écran.
Il s’agit d’une dalle LCD TFT qui n’est pas tactile et cela tombe sous le sens, puisqu’avec une diagonale de 1,5 pouce et 230 400 pixels, il aurait été compliqué de naviguer au doigt. Cependant, Sony a eu la bonne idée de permettre une inclinaison à l’écran. Il peut ainsi s’orienter à 90 degrés vers le bas — pratique pour filmer au-dessus de sa tête — et jusqu’à 180 degrés vers le haut. Comme sur la plupart des appareils photo récents, vous pourrez donc vous filmer tout en gardant un œil sur la prise de vue pour des vlogs.
Enfin, à gauche de l’écran, une autre trappe vous permet d’accéder aux différentes connectiques. C’est là que vous pourrez insérer la carte microSD nécessaire pour tout enregistrement — il n’y a pas de stockage interne –, brancher un câble micro-USB pour la recharge ou le transfert de fichier, connecter un microphone pour avoir une source audio externe ou connecter un câble micro-HDMI pour avoir un retour sur un autre écran. Autant de connectiques pratiques et bien pensées qui permettent de pallier les petits défauts dus au petit format de la caméra.
Interface et navigation
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ergonomie et les menus de la RX0 II ne sont pas des plus aisés. Il s’agit d’un produit développé par le département photo de Sony et cela se ressent clairement dans le nombre d’options et l’interface des menus de la caméra. On est loin de la simplicité d’un smartphone Android ou encore d’une action cam concurrente.
Au dos, quatre boutons de navigation sont disponibles pour aller en haut, en bas, à gauche ou à droite dans les menus. Un bouton sert à valider et la touche menu sert à revenir au menu précédent. Un système de navigation auquel les amateurs de photo sont habitués, mais qui ne sera clairement pas naturel pour le premier venu. Surtout, le bouton menu vient ouvrir une arborescence qui a de quoi effrayer le néophyte.
On se retrouve avec quatre onglets différents : photo, vidéo, réseau, lecture, réglages et mon menu. Chacun de ces onglets est d’ailleurs divisé en plusieurs pages. Ainsi, le menu photo est divisé en dix pages avec six paramètres chacune, rien que ça, quand celui pour la vidéo se compose de sept rubriques. Le tout sur un écran de 1,5 pouce. Oui, ça fait beaucoup, même lorsqu’on est habitué aux appareils photo hybrides.
Évidemment, ces paramètres ne sont pas là dans le seul but de rendre la navigation confuse. Ils ont pour principal intérêt de nombreuses options de réglage de la caméra. Ainsi, on peut notamment choisir une mise au point automatique ponctuelle ou manuelle, la balance des blancs à utiliser, le format de fichier vidéo, l’enregistrement audio et l’affichage du volume sonore, le profil d’image, la sensibilité ISO ou l’envoi des fichiers vers le smartphone.
Autant de fonctions particulièrement utiles, mais toutes ne se valent pas. En fait, la RX0 II nous donne l’impression d’être dans un entre-deux assez inconfortable. La caméra propose des options bien trop complexes pour le grand public et on a tendance à se dire qu’il vise les vidéastes experts, les photographes expérimentés ou les youtubeurs. Mais même en la prenant de ce côté-là, la caméra ne convainc pas. Les menus sont trop nombreux, trop peu ergonomiques pour une utilisation rapide par des professionnels. La sensibilité ou la vitesse d’obturation peuvent être réglées, mais à condition de chercher dans de longs menus, ou en naviguant à l’aide du bouton « fonction », alors que les experts préféreront sans doute des réglages faciles à la molette.
Comble de la complexité, il nous a fallu une dizaine de minutes avant de trouver le menu pour changer l’option de prise de vue et basculer du mode vidéo automatique au mode photo intelligent, au mode photo manuel ou au mode programme auto. Il suffisait en fait d’appuyer une fois sur le bouton gauche, le seul parmi les six qui ne propose pas de fonction secondaire affichée sur le boîtier. Il s’agit pourtant d’un menu particulièrement utile, probablement le seul qui sera utilisé dans la plupart des cas, parce que c’est grâce à lui — et uniquement grâce à lui — qu’on va pouvoir passer de la photo à la vidéo.
Caractéristiques et qualité d’image
On l’a déjà abordé rapidement dans la partie précédente, mais cela vaut le coup d’être rappelé : la Sony RX0 II n’est pas qu’une caméra, et encore moins une caméra d’action. Il s’agit d’une caméra qui se double d’un appareil photo ultra compact.
On ne va donc pas retrouver les caractéristiques propres aux seules action cam comme la GoPro Hero 7 Black ou la DJI Osmo Action. Ici, pas d’objectif ultra grand-angle virant au fish-eye : la Sony RX0 II est équipé d’un objectif très classique avec une distance focale équivalent 24 mm. Cela reste un grand-angle quand on parle de photo, mais on est loin des 17 mm de la GoPro, qui rappelle quant à elle les objectifs ultra grand-angle sur smartphone. Il en résulte un champ de vision bien plus proche de ce qu’on peut voir pour des courts-métrages avec une optique classique.
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Du côté de l’ouverture focale, la Sony RX0 II ne propose qu’une ouverture fixe à f/4. C’est assez faible, mais il faut dire que la caméra compense par un capteur pour le moins imposant. Il s’agit en effet du même format d’un pouce (13,2×8,8 mm, au format 3:2) que celui de l’appareil photo compact expert de référence, le Sony RX100. Un capteur particulièrement large pour une caméra de cette compacité et qui aura surtout pour intérêt une très bonne gestion de la montée en sensibilité lors de prises de vue en basse lumière.
Ainsi, concernant les capacités techniques du boîtier, on notera que le Sony RX0 II peut faire varier sa sensibilité entre 125 et 12 800 ISO en automatique, et entre 200 et 25 600 ISO en mode réduction de bruit avec superposition d’images. De son côté, la vitesse d’obturation peut être comprise entre 1/4 et 1/32 000 de seconde.
Pour les vidéos ci-dessous, nous avons configuré le RX0 II en mode auto intelligent. Il va donc adapter les paramètres d’exposition aux besoins de la scène. La prise de vue, possible en Ultra HD (3840×2160) jusqu’à 30 fps, n’a été cependant faite qu’en Full HD. Il faut dire que l’enregistrement en XAVC S 4K se fait uniquement avec une carte UHS-I U3/UHS-II U3.
La qualité de l’image est particulièrement réussie lorsque les conditions le permettent. Ainsi, lorsqu’elle est posée à plat dans une zone assez bien éclairée et avec un sujet qui ne bouge pas trop vite, la Sony RX0 II fournit des images de très bonne qualité. La taille du capteur permet de proposer une très bonne netteté du visage, ainsi qu’un arrière-plan légèrement flouté malgré la faible ouverture de f/4.
Malheureusement, c’est moins le cas dans des conditions plus difficiles. En extérieur par exemple, le boîtier peut avoir du mal à gérer les fortes plages dynamiques et à garder de la lumière sur les bâtiments sans brûler le ciel. Heureusement, en mode automatique, la correction d’exposition se fait assez rapidement. Il conviendra néanmoins de viser la zone à mettre en lumière au centre de l’écran, puisqu’il est impossible de toucher l’écran pour modifier la zone d’exposition et de mise au point.
Néanmoins, pour ce type de plans, la RX0 II s’en sort bien mieux que nombre de ses concurrentes orientées vers l’action, grâce à son grand capteur.
En mode automatique, la mise au point se fait directement sur le visage lorsque l’appareil va reconnaître qu’il s’agit d’une personne. En revanche, difficile de l’en déloger. Même en passant ma main entre mon visage et l’objectif, l’autofocus ne s’est pas fait sur mes doigts. Par ailleurs, en rapprochant la RX0 II de mon visage, initialement à une cinquantaine de centimètres, mes traits sont restés flous. La RX0 II, probablement à cause de son angle de vision assez serré, favorise ainsi une mise au point des sujets assez éloignés. Elle fonctionnera pour garder votre visage net lorsque vous la tiendrez à bout de bras, mais pas plus proche.
En basse lumière, le Sony RX0 II s’en tire là aussi particulièrement bien… à condition de rester fixe. Grâce à son grand capteur, l’appareil est capable d’enregistrer beaucoup de lumière et gère plutôt bien les fortes plages dynamiques avec les néons, les lampadaires ou les lumières des bars et boutiques. Néanmoins, dès que l’on marche en même temps, la prise de vue devient encore une fois inexploitable. C’est bien dommage et cela nécessitera donc de passer par un stabilisateur externe pour bien profiter de la séquence a posteriori… mais dans ce cas, la compacité du boîtier perd clairement de sa praticité.
Stabilisation et vlog
L’une des principales différences entre la RX0 II et ses concurrentes orientées action — outre l’objectif équivalent 27 mm — est l’absence de stabilisation, aussi bien optique que numérique. Un problème de taille compte tenu du format miniature du boîtier. En effet, plus un appareil sera lourd en main, plus il sera facile à stabiliser manuellement en l’absence de stabilisation intégrée. Ce n’est donc pas le cas sur l’appareil de Sony.
Pour avoir une stabilisation optique, il n’y a pas mille solutions, il vous faudra donc nécessairement passer par l’utilisation d’un stabilisateur Gimball comme ceux proposés par DJI, Xiaomi ou Feiyu. Si Sony en fournit bien un avec la RX0 II, celui-ci n’est malheureusement pas stabilisé.
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Le plus embêtant reste l’absence de stabilisation numérique intégrée. Surtout que la caméra de Sony est compatible avec la 4K et pourrait donc nativement proposer de cropper dans l’image pour amoindrir les marques de pas par exemple et rendre les mouvements plus fluides.
Pour accéder à cette stabilisation numérique, il vous faudra nécessairement passer par l’application maison de Sony, Movie Edit Add-on. Une application qui va vous proposer de charger une vidéo que vous avez téléchargée au préalable grâce à l’application Imaging Edge — on y reviendra — en Wi-Fi depuis la caméra. Une fois la vidéo chargée, elle sera automatiquement stabilisée par Movie Edit Add-on et vous pourrez alors profiter d’un résultat que l’on qualifiera poliment de moyen.
Vidéo sortie de l’appareil :
Stabilisation par l’application Sony Movie Edit Add-on :
Aujourd’hui, de nombreux services permettent de stabiliser numériquement une vidéo. C’est le cas sur des logiciels professionnels comme Adobe Premiere Pro ou Final Cut Pro, mais aussi sur des services grand public comme Google Photos. Pour évaluer la stabilisation numérique du RX0 II via l’application de Sony, nous avons récupéré le même extrait vidéo et l’avons intégré à Google Photos :
On constate que la stabilisation est bien plus propre, les à-coups beaucoup moins prononcés et la vidéo, sans être parfaite, est bien plus exploitable qu’avec Movie Edit Add-on et, a fortiori, qu’en sortie directe du boîtier. On se demande donc bien quel peut être l’intérêt d’installer une application tierce sur son smartphone pour palier une lacune de la caméra, alors que Google Photos, proposé de plus en plus nativement sur les appareils Android, corrigera mieux le problème.
La Sony RX0 II propose deux microphones, bien pratiques notamment pour enregistrer votre voix lorsque vous vous filmez.
Le son est plutôt bon et, à condition d’avoir fouillé dans les menus pour le régler, permettra de vous entendre convenablement avec un bon niveau. On notera néanmoins qu’il est possible d’utiliser un microphone externe si vous en avez un, puisque la RX0 II dispose d’une entrée son. Il s’agit cependant d’une entrée mini-jack, les microphones XLR auront donc besoin d’un adaptateur.
L’application Imaging Edge
Comme pour la plupart des caméras et appareils photo depuis quelques années, le Sony RX0 II peut être utilisé conjointement avec une application mobile. Baptisée Imaging Edge, l’application de Sony va vous permettre d’utiliser quelques fonctionnalités.
Mais avant ça, encore vous faut-il activer la connexion en Wi-Fi de la caméra. Une fois n’est pas coutume, c’est dans les innombrables menus que cela se passe, via l’option « Fnct Env. vers smart. » (sic). Il vous faudra scanner le QR code qui s’affiche alors sur l’écran de la caméra à l’aide de l’application sur le smartphone. Dès lors, il viendra se connecter en Wi-Fi directement au réseau émis par la RX0 II.
Une fois connecté, vous pourrez récupérer les photos et vidéos hébergées sur la RX0 II pour les télécharger sur votre smartphone et les publier directement sur les réseaux sociaux ou sur YouTube.
Une autre fonction baptisée « Contrôl. via smartph. » (sic) permet quant à elle d’avoir un retour de l’écran de la caméra directement sur votre smartphone, avec un très léger délai d’un à deux dixièmes de seconde. Outre ce contrôle de la prise de vue, il vous sera également possible de modifier quelques paramètres. Vous pouvez ainsi changer de mode (photo manuelle, photo programme, photo intelligent, photo intelligent+, vidéo P, vidéo manuelle, vidéo intelligent, haute vitesse manuelle ou haute vitesse intelligente). Les réglages de sensibilité ISO, de vitesse d’obturation, de balance des blancs et de mise au point, manuelle ou automatique, sont également disponibles directement depuis l’application. Celle-ci vous indique également la batterie restante dans l’appareil.
Encore une fois, c’est bien dommage. L’application est des plus pratiques et, à l’exception des réglages de contraste et de colorimétrie, est particulièrement efficace. Mais elle pêche grandement par sa difficulté d’accès. Les paramètres sont loin d’être évidents à naviguer pour les néophytes, et à l’exception de la découverte, on finira par se passer de cette fonctionnalité la plupart du temps. Dommage néanmoins que ce soit le moyen le plus simple pour récupérer les photos sur son smartphone lorsque celui-ci n’intègre pas de port pour carte microSD.
Autonomie
La Sony RX0 II dispose d’une batterie de 700 mAh. C’est peu. À titre de comparaison, la GoPro Hero7 Black est quant à elle fournie avec un bloc batterie de 1220 mAh et la DJI Osmo Pocket avec un bloc de 1300 mAh. Pour compenser, Sony a eu la bonne idée non seulement de permettre de la retirer du boitier pour la recharger avec un adaptateur compatible, mais surtout de proposer une deuxième batterie directement dans la boîte. Dès lors, lorsque vous tombez à court de jus, il vous suffit de changer la batterie et le tour est joué.
Attention néanmoins, l’autonomie de la RX0 II est à la mesure de ce que proposent les caméras concurrentes de même format : très faible. En Full HD, elle devrait vous permettre de tourner pendant une heure au maximum avant de s’éteindre. On notera par ailleurs que les séquences semblent limitées à 20 minutes en Full HD, limite après laquelle la caméra se met automatiquement en veille.
Pour la recharge, la Sony RX0 II est fournie avec un câble USB/micro-USB et un bloc secteur 7,5W. La recharge est plutôt rapide, puisque après avoir vidé complètement la RX0 II, il nous aura fallu moins d’une heure pour la remplir complètement à l’aide d’un chargeur de smartphone.
Prix, disponibilité & alternatives
La caméra RX0 II a été lancée à un prix de 800 euros, bien plus élevé que celui de ses concurrentes.
En effet, la caméra d’action de DJI, l’Osmo Action, peut être trouvée au prix de 380 euros, quand l’Osmo Pocket s’affiche à 360 euros. Enfin, la principale concurrente de la caméra Sony, la GoPro Hero 7 Black, est disponible à 364 euros.
Galerie photo
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J'aime bien votre phrase '' sa principale concurente la gopro,..." alors que la DJI osmo action est clairement au même niveau que la GoPro.
De ce que j'ai pu lire, cette action cam a été pensé pour les pro avec des paramétrages pour le cinéma et tout un tas d'option qui ne nous servirai pas à grand chose. Bref clairement pas faites pour le grand public, l'acheter serait beaucoup d'argent foutu en l'air pour rien.
Oui et non. En effet, pour les pros elle conviendra parfaitement, mais pas que. Le problème c'est son aspect ''Action Cam'' alors qu'elle n'est absolument pas prévue pour. Il n'y a qu'a voir comment elle s'en sort niveau stabilisation. (via l'application)
799€... Jerry
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