Pourquoi Volkswagen ne croit pas aux carburants de synthèses et mise tout sur la voiture électrique

 

Le patron de Volkswagen, Thomas Schäfer, affirme ne pas se sentir concerné par les débats autour du carburant synthétique. Pour lui, pas question d'opter pour cette solution alors que les moteurs thermiques vont de toute façon mourir. La firme allemande préfère se concentrer sur son électrification, qui a déjà bien commencé, avec les voitures 100 % électriques.

Si la décision a été officiellement actée, les débats sont encore vifs autour de l’interdiction de la vente des voitures thermiques en Europe. A partir de 2035, tous les constructeurs devront arrêter de commercialiser des véhicules à combustion internes neufs, hormis quelques exceptions pour ceux aux ventes très confidentielles comme McLaren ou Koenigsegg. Les autres devront donc passer au 100 % électrique à cette échéance.

Pas de sursis

Si cela ne devrait pas emballer tout le monde, à l’image de Toyota qui ne croit toujours pas au tout-électrique, d’autres constructeurs sont prêts à prendre ce tournant. C’est notamment le cas de Volkswagen, qui l’a déjà bien amorcé avec une gamme de voitures électriques déjà riche. Pour mémoire, les clients ont actuellement le choix en Europe entre les ID.3, ID.4, ID.5 et ID. Buzz.

De son côté, l’ID.7 se prépare tout doucement et a déjà dévoilé quelques caractéristiques. Sans parler bien sûr de la version de série du concept ID.2all et de la future citadine à moins de 20 000 euros. La firme basée à Wolfsburg est donc dans les temps et semble tout à fait prête à bannir les voitures thermiques de sa gamme. Ce qui devrait arriver en 2033, comme le confirme le patron de la marque Thomas Schäfer.

Volkswagen ID. 2all
Volkswagen ID. 2all

Ce dernier a récemment été interrogé par les journalistes d’Automotive News Europe au sujet de la stratégie de Volkswagen pour les années à venir. L’occasion d’évoquer un sujet très épineux et qui ne cesse de faire débat : les carburants synthétiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le dirigeant a un avis bien tranché, qui ne devrait pas plaire à son homologue de chez Porsche. Pour le patron de Volkswagen, cette solution serait « une distraction« .

Il explique que la volonté de l’Allemagne de se battre pour autoriser la vente de voitures fonctionnant avec ce type de combustible est « du bruit inutile« . Pour lui, les moteurs thermiques seront de toutes façons morts en 2035, « alors pourquoi dépenser une fortune dans une technologie ancienne qui ne vous apporte pas vraiment d’avantages ? » Il n’y aurait aucun intérêt à développer cette technologie, qui intéresse pourtant aussi Lamborghini et Ferrari.

Une gamme 100 % électrique

Il poursuit en expliquant que « c’est un non-sens complet. Regardez la physique de la fabrication des e-carburants. Nous n’avons pas assez d’énergie telle quelle, alors pourquoi la gaspiller ?« . Une position très ferme sur le sujet, qui va à l’encontre de celle de Porsche, qui développe depuis plusieurs années son propre e-fuel, que nous avons pu récemment tester. Cependant, le dirigeant allemand n’est pas le seul à être de cet avis.

C’est également le cas de Gerrit Marx, l’actuel PDG d’Iveco. Ce dernier a récemment qualifié le carburant synthétique de « champagne pour les voitures« , en raison de son coût trop élevé. En effet, l’ONG Transport & Environnement a récemment dévoilé un rapport affirmant qu’un plein de e-fuel coûtera 50 % plus cher qu’avec de l’essence classique. Un souci dont Porsche est conscient, la firme souhaitant que les États mettent en place des aides.

Mais le prix n’est pas le seul inconvénient de ces carburants de synthèse. En effet, ce derniers ne sont pas plus propres que des voitures électriques. Car pour produire ce type de combustible, il faut également de grandes quantités d’énergie et notamment d’électricité. Or, celle-ci n’est pas toujours verte, sans parler des tensions actuelles sur le réseau. De plus, le e-fuel n’évite pas les rejets de gaz polluants à l’échappement.

Thomas Schäfer explique que Volkswagen n’a rien à voir avec la volonté de l’Allemagne de militer en faveur de ce carburant. Il préfère de son côté investir dans l’électrification de la gamme, notamment pour soutenir les moteurs thermiques dans leurs dernières années dans le cadre de la norme Euro 7. Pour lui, les e-fuels ne remplaceront jamais les voitures électriques, mais pourraient servir de transition, dans des flottes déjà existantes. On imagine que Volkswagen veut sortir grandi du Diesel Gate.


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