Voitures autonomes et conduite sans les mains : qu’est-ce qui change vraiment au 1er septembre en France ?

 

Dès le 1er septembre prochain, il sera possible de conduire sa voiture sans les mains en France. Mais à plusieurs conditions, et notamment que la conduite autonome de niveau 3 soit proposée sur votre voiture.

Nous en parlions dans notre actualité de juillet : la conduite autonome de niveau 3 est enfin autorisée en Europe depuis le 14 juillet 2022. Ce mode de conduite « sans les mains » était prévu de longue date puisque nous en parlions déjà en début d’année. Cette possibilité deviendra réalité dès le 1er septembre prochain. Mais qu’est-ce que signifie, dans la pratique, la conduite autonome de niveau 3 sans les mains ?

La plupart des voitures actuelles (qu’elles soient électriques ou non) sont capables d’atteindre des niveaux de conduite autonome de niveau 2, c’est-à-dire de faire varier leur vitesse d’elle-même (via le régulateur adaptatif) et de prendre les virages toutes seules (grâce au maintien dans la voie). Le niveau 3 va un peu plus loin.

Le conducteur n’est plus responsable

Comme vous pouvez le voir dans notre dossier dédié aux différents modes de conduite, la conduite autonome de niveau 3 apporte une différence fondamentale avec le niveau 2. En effet, le conducteur n’est plus responsable de la conduite. C’est le constructeur de la voiture qui devient responsable, pénalement, en cas d’accident. Pourtant, la voiture utilise les mêmes technologies que pour le niveau 2.

Mercedes Drive Pilot

Les conditions pour activer la conduite autonome

Mais pour que le conducteur ait le droit d’activer la conduite autonome de niveau 3, l’Europe et la France ont imposé des contraintes. Les voici.

  • la route devra être interdite aux piétons et cyclistes, avec un séparateur central ;
  • la vitesse maximale sera limitée à 60 km/h ;
  • le conducteur devra être en mesure de reprendre le contrôle à tout moment.

Comme on peut le voir, la conduite autonome de niveau 3 est pour le moment pensée pour les bouchons autoroutiers et périurbains. En effet, il est impossible de dépasser les 60 km/h et la voiture doit se trouver sur une 2×2 voies ou une autoroute.

Si le conducteur peut vaquer à ses occupations (lire ses mails, regarder son smartphone, un films, etc.), il faut toutefois qu’il reste sur son siège et prêt à reprendre le volant si la voiture le lui demande.

La vitesse maximale bientôt augmentée à 130 km/h

Mais cette limitation de 60 km/h va bientôt être portée à 130 km/h ! En effet, la France prévoit d’adopter une nouvelle réglementation des Nations Unies. Celle-ci va permettre aux voitures en conduite autonome de niveau 3 d’atteindre une vitesse maximale de 130 km/h. Avec une nouvelle condition : qu’elles soient en mesure de réaliser d’elles-mêmes des dépassements automatiques.

Quelle voiture pour la conduite autonome sans les mains ?

La dernière contrainte est de posséder une voiture compatible avec la conduite autonome de niveau 3. C’est simple, pour le moment, en Europe, il n’y en a que deux : les Mercedes-Benz Classe S et Mercedes-Benz EQS. Celles-ci sont dotées de nombreux capteurs (notamment LiDAR) pour être plus efficaces en conduite autonome que les voitures plus classiques.

Mercedes-Benz EQS
Mercedes-Benz EQS

Mais pour le moment, ces deux modèles de chez Mercedes sont uniquement homologuées sur 13 191 km d’autoroute allemande. Le constructeur allemand devrait sûrement faire homologuer sa voiture pour les autoroutes françaises une fois que la conduite de niveau 3 sera autorisée chez nous.

On imagine que les constructeurs automobiles concurrents de Mercedes devraient annoncer dans les mois ou années à venir des voitures compatibles avec la conduite autonome de niveau 3, à l’image des futures voitures électriques de BMW.

Les Tesla sont-elles compatibles avec la conduite autonome ?

En théorie, les voitures électriques de chez Tesla seraient théoriquement compatibles avec la conduite autonome de niveau 3. En effet, elles en ont la capacité technique, comme le prouve l’option FSD (Full-Self-Driving) en test aux États-Unis. La voiture se rend d’elle-même d’un point A à un point B sans aucune intervention humaine. Ce qui équivaut même quasiment aux niveaux 4 et 5 de la conduite autonome. À l’image du système du concurrent chinois Xpeng.

Toutefois, Tesla préfère ne pas faire homologuer son Autopilot pour la conduite de niveau 3 pour le moment. On imagine que la question de la responsabilité du constructeur en cas d’accident refroidit un peu le géant texan. D’autant plus que les routes européennes sont bien plus délicates que les routes américaines pour une voiture intelligente.


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