Voici le retour triomphal des eGPU grâce au Thunderbolt 5

 
Vous rêviez de concilier l’autonomie d’un ultraportable avec la puissance d’un PC gaming ? Le Thunderbolt 5 et les nouveaux boîtiers eGPU d’Asus et Gigabyte présentés au Computex 2025 rendent enfin cette combinaison vraiment viable.
Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

Hier, perdu dans l’immensité du hall 1 du Computex à Taipei, j’ai eu un véritable coup de cœur technologique. Non, ce n’était pas pour un nouveau PC gaming ultra-puissant ou un écran OLED 500 Hz mais pour ce que beaucoup considéraient comme une technologie moribonde : le GPU externe. Et pas n’importe lequel : la ROG XG Station 3 d’Asus, qui marque le grand retour de cette solution grâce à la puissance du Thunderbolt 5. Ce n’était pas l’unique boitier eGPU, il y avait aussi l’Aorus RTX 5090.

Le GPU externe en 2025 : une renaissance méritée

Les boîtiers eGPU ont longtemps suscité plus de déception que d’enthousiasme. La promesse était belle : transformer un ultraportable léger en station de jeu musclée une fois rentré à la maison. Mais la réalité, avec les interfaces USB3, Thunderbolt 3 ou 4, se heurtait invariablement au même mur : une bande passante trop limitée qui bridait sévèrement les performances des cartes graphiques.

Avec les vieilles interfaces, vous perdiez facilement 30 à 40 % des performances par rapport à la même carte installée dans un PC de bureau. C’était difficile à justifier, surtout vu le prix de ces solutions.

Ce qui change tout en 2025, c’est bien sûr l’arrivée du Thunderbolt 5. Avec ses 80 Gbps de bande passante bidirectionnelle (et jusqu’à 120 Gbps dans un sens), cette interface libère enfin le potentiel des eGPU. J’ai pu voir une démo comparative sur le stand Asus : la perte de performance avec la ROG XG Station 3 n’est plus que de 5 à 15 % selon les applications.

La ROG XG Station 3 : bien plus qu’un simple boîtier

La première chose qui frappe avec la XG Station 3, c’est son design. Asus s’est clairement inspiré de l’aérospatiale, avec un support de carte graphique ouvert qui met en valeur votre précieux GPU. L’armure en aluminium CNC donne un aspect futuriste qui transforme votre carte graphique en véritable pièce d’exposition sur votre bureau. En tout cas, c’est l’impression que j’ai, ça met en valeur l’éclairage RGB de la carte graphique installée.

Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

La compatibilité est un autre point fort. Vous pouvez y installer n’importe quelle carte graphique moderne, y compris les dernières GeForce RTX 50 series ou AMD Radeon RX 9000. Le petit coup de génie : la XG Station 3 est également compatible avec les cartes BTF d’Asus (ces cartes qui ne nécessitent pas de câble d’alimentation externe).

Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

L’alimentation intégrée est un bloc SFX capable de délivrer jusqu’à 675 W, suffisant pour alimenter même les cartes les plus gourmandes. Et côté connectique, on est servis avec trois ports USB-C supplémentaires qui transforment ce boîtier en hub. Pratique.

Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

L’Aorus RTX 5090 AI Box : l’approche maximaliste de Gigabyte

À quelques stands de là, j’ai également pu voir l’autre grande nouveauté eGPU du salon : l’Aorus RTX 5090 AI Box de Gigabyte. L’approche est radicalement différente de celle d’Asus : au lieu de vous proposer un boîtier où installer votre propre carte, Gigabyte intègre directement une RTX 5090 refroidie par watercooling.

Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

Les performances annoncées sont impressionnantes : seulement 14 % de perte par rapport à un slot PCIe 5.0 x16 natif. Pour du Thunderbolt, c’est un exploit. Le refroidissement liquide permet de maintenir des performances optimales même sous charge intense, et la connectique est absolument complète, incluant même de l’Ethernet 2.5 GbE.

Seul bémol : contrairement à la solution modulaire d’Asus, vous ne pourrez pas mettre à jour le GPU à l’avenir. Vous achetez un ensemble complet et fermé. C’est le prix à payer pour ce design ultra-optimisé.

Un marché de niche, mais qui a du sens en 2025

Mais soyons réalistes, les eGPU resteront probablement un marché de niche. Avec des prix qui s’annoncent salés (aucun tarif officiel n’a été communiqué, mais mes discussions avec Asus laissent entrevoir un positionnement entre 400 et 500 € pour la XG Station 3 sans carte graphique), auxquels il faut ajouter le coût d’une carte haut de gamme, l’investissement est conséquent.

Ce n’est pas forcément la solution la plus économique, mais elle répond à un besoin très spécifique : avoir un ultrabook léger, fin, avec une excellente autonomie pour les déplacements, tout en bénéficiant d’une puissance gaming ou créative digne d’un PC de bureau une fois chez soi.

Et c’est là tout l’intérêt en 2025 : avec les derniers ultrabooks capables d’atteindre 15 à 20 heures d’autonomie, et les interfaces Thunderbolt 5 qui suppriment enfin le goulot d’étranglement historique des eGPU, l’équation devient beaucoup plus intéressante qu’auparavant.

Pour ma part, après avoir passé une heure à tester ces solutions sur le salon, je dois avouer être tenté. C’est la renaissance des eGPU. Après des années de stagnation, cette technologie trouve enfin la maturité technique qui lui manquait. Le Thunderbolt 5 était la pièce manquante du puzzle.


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