Alors que beaucoup des consommateurs se posent déjà la question de passer ou pas à l’électrique, et pèsent le pour et le contre par rapport au thermique qui doit de toute façon laisser peu à peu sa place d’ici 2035, voilà qu’une autre technologie arrive dans la balance. Et risque de jeter encore un peu plus le trouble dans des cerveaux déjà bien abreuvés d’arguments en faveur ou pas du zéro émission (à l’échappement). On parle évidemment ici de l’hydrogène.
Bon alors si vous lisez régulièrement Survoltés, vous n’êtes sans doute pas sans savoir que la voiture à hydrogène a du plomb dans l’aile avant même de voir le jour. Car les contraintes sont vraiment très, trop nombreuses. Pour autant, la recherche en la matière continue, et certains planchent également pour le deux-roues à hydrogène. La preuve avec cet Hydrocycle.
Un prototype en 2025
On ne parle pas là d’un pédalo avec un vélo greffé par dessus, comme ce que vous allez trouver si vous tapez ce nom sur Google. Non, sous ce nom se cache le projet d’un consortium germano-tchèque impliquant des instituts de recherche et des entreprises manufacturières qui ont pour but de développer un véritable prototype de démonstration qui se conformera aux normes européennes et aux exigences de certification. Et il devrait voir le jour d’ici 2025.
En réalité, on n’apprend pas grand-chose sur ce projet, si ce n’est que tout ce qui touche à la fabrication de la moto en elle-même, son ergonomie et son design intégrant la pile à combustible se fait du côté République Tchèque avec l’université UJV Rez. Tandis que les différents partenaires qui planchent sur la motorisation en elle-même sont du côté de l’Allemagne, que ce soit WätaS Wärmetauscher Sachsen GmbH ou l’institut de recherche Fraunhofer IWU.
L’hydrogène et ses inconvénients
Si ce consortium vise veut se lancer dans la moto à hydrogène, c’est notamment pour proposer des deux-roues « neutres en CO2 » et réduire les émissions sonores dans les villes. Sans oublier l’autonomie plus élevée et des temps de ravitaillement plus courts que pour les véhicules électriques à batterie, ce qui serait notamment plus intéressant pour les services de livraison urbains.
Ça en tout cas, c’est sur le papier. Car en réalité, on le sait, l’hydrogène, même si l’on entend souvent qu’il ne rejette que de l’eau (certains vont même jusqu’à mettre un verre sous l’échappement pour en boire les gouttes !) n’est pas dénué d’inconvénients. À commencer par le rendement, bien moins bon que celui de l’électrique à batterie puisque c’est dans la pile à combustible que se fait la conversion de l’hydrogène en électricité.
Et puis l’hydrogène en lui-même pose problème puisque la plupart du temps, celui qui est produit dans le monde est de l’hydrogène « gris ». Comprenez par là que sa production est tout sauf bonne pour l’environnement. On parle là de vaporéformage de méthane, ce dernier pesant bien plus dans le réchauffement climatique que le CO2, sans oublier que souvent, les centrales sont à gaz ou à charbon. Évidemment, l’hydrogène vert existe aussi, notamment avec le français Lhyfe qui produit de l’hydrogène à partir de l’eau, et se sert de l’énergie éolienne pour ses activités. Mais il devient alors bien plus cher.
Faut-il parler aussi des infrastructures de recharge qui sont inexistantes ou presque, et qui sont chères à mettre en place, ou encore de la dangerosité en cas d’accident puisque l’hydrogène est un gaz. Bref, la moto à hydrogène existera peut-être sous forme de prototype en 2025, mais de là à ce qu’elle arrive sur les routes…
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