Depuis plusieurs années, des élus remettent régulièrement sur la table la question du casque à vélo obligatoire. Leur motivation est louable : celle d’augmenter la sécurité des cyclistes, car on enregistre une hausse des accidents et de morts (certes en corrélation avec l’augmentation de la pratique). Or, les projets de loi ont été retoqués (comme pour la trottinette électrique) que ce soit au Sénat ou à l’Assemblée nationale. Plusieurs raisons ont été évoquées, qu’une étude australienne vient appuyer.
Le casque renforce l’idée de dangerosité du vélo
Si l’étude a eu lieu en Australie, c’est que le pays est l’un des rares à avoir obligé le port du casque à vélo pour les adultes, et ce depuis 1989. Le chercheur Robyn Gerhard de la Faculté de Clayton a sondé 21 cyclistes dans leur perception de cette mesure.
« L’obligation du port du casque à vélo contribue à une perception de la pratique du vélo comme une activité dangereuse », conclut l’étude « et décourage ceux voulant débuter au guidon d’un vélo. » Ce n’est pas un mythe, puisque les trajets à vélos ont chuté de 30 % au début des années 1990, suite à la mesure. Cette étude explique aussi enregistrer 25 % moins de cyclistes en 2015 qu’en 1985 en Australie, voire — 75 % chez certaines catégories d’enfants.
Le rapport précise qu’elle « ne résout pas les problèmes à la racine », comme l’infrastructure. On sait qu’une piste cyclable sécurisée, séparée des autres voies de circulation, réduit considérablement la cohabitation et donc les risques d’accident, face à une simple bande cyclable ou l’absence totale de marquage dédié. Les chercheurs ajoutent que l’équipement à vélo doit être varié, notamment avec des vêtements ou équipements réfléchissant afin d’être visibles.
Moins humain à vélo avec un casque ?
On peut citer aussi les comportements des autres usagers, de nombreux sondés déclarant que « porter un casque les fait paraître moins humain aux conducteurs de véhicules motorisés, pouvant accroître les comportements violents envers eux ». D’autres ont évoqué qu’une obligation victimise davantage les cyclistes lors de blessures.
Si l’Australie n’est pas prête de revenir sur la loi datant de près de 35 ans, ajoutons aussi qu’elle pourrait assouplir les standards d’homologation, acceptant les internationaux en plus du seul local, ouvrant l’accès à davantage de produits. Ce serait déjà ça de pris.
Tâchons toutefois de tempérer quelque peu cette étude, eu égard au nombre de personnes ayant été interrogées par les chercheurs : seulement 21. Il s’agit ici d’un panel considérablement réduit, avec lequel on pourrait manquer de justesse au moment de tirer des conclusions. Difficile d’établir une véritable tendance globale avec aussi de peu de participants.
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