On est montés à bord du Subaru Solterra : une Toyota électrique, ou presque

 

Lancé de manière très confidentiel en France, le Subaru Solterra est pourtant un SUV électrique qui ne manque pas d'intérêts. Ce cousin technique du Toyota bZ4X possède une fiche technique plutôt intéressante, et nous sommes allés à sa rencontre lors de sa première en France à l'occasion du Salon de Lyon. L'occasion de faire le point avant un premier essai dynamique.

Le Solterra pose fièrement sur le stand Subaru au Salon de Lyon // Source : Yann Lethuillier pour Frandroid

En France, et plus globalement en Europe, la marque Subaru a quelque peu disparu des écrans radars. Pourtant, il existe bel et bien toujours une gamme chez Subaru, mais les motorisations proposées ne sont guère en adéquation avec les nouvelles normes européennes. Dans l’Hexagone, n’importe quel modèle thermique vendu par Subaru est affublé d’un malus assez conséquent, condamnant ainsi chaque modèle thermique de la marque.

Puis, d’une manière générale, Subaru est aussi une marque qui séduit une clientèle assez particulière du fait des aptitudes de ses véhicules. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on trouve la majorité des concessions françaises non loin des régions montagneuses, là où les clients sont plus friands de voitures quatre roues motrices, la spécialité du constructeur japonais.

Si Subaru continue de bien fonctionner au Japon et aux États-Unis, la marque n’a pas fait une croix sur l’Europe. Preuve en est, Subaru a récemment présenté son Solterra, un SUV électrique étroitement dérivé du Toyota bZ4X. Nous avons pu le découvrir pour la première fois en France sur un évènement à l’occasion du Salon de Lyon, l’occasion de faire un petit tour du propriétaire de ce SUV électrique encore méconnu.

Design : comme un air de déjà vu

Fruit du partenariat technique entre Toyota et Subaru, le Solterra s’inspire esthétiquement (mais pas que) assez largement de son cousin japonais bZ4X. Ce grand SUV de 4,69 mètres de long, 1,86 mètre de large et 1,65 mètre de haut ressemble comme deux gouttes d’eau au modèle de chez Toyota, à quelques détails près.

Un œil averti aura sans doute remarqué la calandre hexagonale, des jantes et des optiques spécifiques, et c’est à peu près tout. Mais globalement, comme le bZ4X, le design du Solterra affiche une inutile complexité, comme certaines « anciennes » Toyota.

Les très nombreuses lignes tendues manquent globalement à la fois de légèreté et d’homogénéité, et ce SUV donne l’impression d’être « lourd » alors que les proportions ne sont pas si impressionnantes que cela. Si vous voulez en exemple pour justifier nos propos, nous en avons quelques-uns, à commencer par ces arches de roue en plastique noir s’étalant plus que de raison sur la carrosserie. Un autre ? La partie arrière dispose d’une signature lumineuse qui s’étend sur toute la largeur, avec un prolongement vers le bas des optiques qui donne un air pas très heureux à notre Solterra.

Habitacle : il souffle le chaud et le froid

À l’intérieur, ça ne transpire pas non plus la joie de vivre. En revanche, concernant l’espace à vivre, les électriques ont un avantage certain grâce à des planchers totalement plats ou presque. Nous y reviendrons plus bas, mais le Subaru Solterra repose sur la plateforme e-TNGA dédiée aux véhicules électriques du groupe Toyota, avec des batteries situées dans le plancher.

Avec son empattement généreux de 2,85 mètres, le Solterra est accueillant, avec un très bel espace aux jambes pour les passagers arrière. Néanmoins, et comme sur le bZ4X, le plancher épais réduit la garde au toit et les grands gabarits ne seront pas tous à leur aise.

Au niveau du coffre, c’est un peu moins glorieux, puisqu’il perd ce que les passagers gagnent pour leurs jambes. Subaru annonce une contenance de 452 litres, un chiffre dans la moyenne basse de la catégorie. Ne comptez pas sur un coffre à l’avant, le fameux « frunk » dans le langage Tesla, puisqu’il n’y en a tout simplement pas. Le coffre bénéficie néanmoins d’un double fond où ranger les câbles de recharge. Ah, et pour en finir avec la partie rangement, comme le bZ4X encore, il n’y a pas de boîte à gants. C’est étrange et rudement pas pratique.

Au volant, et ce sera à vérifier lors d’un premier essai, le Subaru Solterra n’offre pas une position de conduite optimale à son conducteur. On retrouve un peu le même problème que chez Peugeot, avec un petit volant qui gêne la vision sur le petit écran du combiné d’instrumentation de sept pouces. Ce dernier affiche les informations les plus utiles, comme la vitesse, la navigation, ou encore la consommation.

L’écran central de 12,3 pouces qui gère la partie info divertissement est très lisible, avec un beau contraste malgré les lumières artificielles du Salon de Lyon. Le système GPS a l’air d’être globalement fluide et au goût du jour, même s’il ne profite pas d’un planificateur de trajet et de recharge. Peut-être qu’une prochaine mise à jour devrait corriger le tir, mais ça ne semble pas dans les tuyaux, comme pour le Toyota bZ4X.

Au sein de ce système d’info divertissement, les amateurs de technologies seront un poil déçus, puisqu’il n’y a pas grand-chose à faire. Hors de question d’aller sur TikTok ou de jouer aux jeux vidéo, le système du Subaru Solterra est le plus simple possible. À part y relier son téléphone et écouter de la musique, il n’y a rien d’autre. Apple CarPlay et Android Auto sont bien évidemment de la partie.

Le Subaru Solterra reçoit quatre prises USB-C, deux à l’avant et deux à l’arrière ainsi que la recharge par induction pour les smartphones. Les sièges avant sont chauffants et ventilés tandis que la banquette arrière est seulement chauffante. Pas mal pour ce SUV électrique, d’autant plus que la plupart de ces équipements sont disponibles de série.

C’est un détail, mais les matériaux sont d’une qualité assez quelconque et l’ambiance est assez austère. Néanmoins, ça a l’air plutôt bien construit et bien fini, mais ça ne correspond pas forcément aux standards européens à ce niveau de prix.

Motorisation, autonomie et recharge

Le chapitre technique ne réserve, lui, aucune surprise, surtout si vous êtes déjà familier avec celui du bZ4X. Les deux constructeurs ont en effet conçu en commun une plate-forme dédiée au 100 % électrique. La seule différence, c’est qu’elle est baptisée e-Subaru Global Platform d’un côté et e-TNGA de l’autre.

Le Subaru Solterra embarque une batterie lithium-ion de 71,4 kWh qui est logée sous le plancher et fait partie intégrante de la structure. Connu pour être un spécialiste de la transmission intégrale, Subaru propose en France uniquement la version quatre roues motrices.

Nous retrouvons deux moteurs électriques, un sur chaque essieu, pour une puissance cumulée de 160 kW, soit 218 ch. Subaru annonce une autonomie de 465 km selon le cycle WLTP, soit 15 km de plus que le Toyota bZ4X doté de la même motorisation. L’engin est doté d’une recharge courant alternatif de 7 kW et de 150 kW en courant continu, de quoi passer de 20 à 80 % en moins de 30 minutes sur une borne adéquate.

Prix et disponibilité

Les prix du Subaru Solterra ont été annoncés en avril dernier, mais la marque a rapidement revu sa copie en France. En effet, le modèle avait surpris avec ses tarifs élevés, notamment face à son jumeau qui s’affiche à partir de 55 000 euros.

Le Subaru était annoncé à 64 990 euros, alors que le Toyota (avec la configuration quatre roues motrices et 218 ch) s’affiche à partir de 58 000 euros. Dans les deux cas, au vu de la proximité technique entre les deux SUV, en dehors du fait d’avoir un blason un peu plus original, il n’y avait rien qui faisait pencher la balance pour le Solterra.

Mais depuis quelques semaines, Subaru a revu ses prix. Désormais, en version Confort, le prix est de 59 990 euros. Comme souvent avec les constructeurs japonais, à ce tarif, la dotation est généreuse avec, de série les phares LED, les jantes de 18 pouces, le régulateur de vitesse adaptatif, les feux de route automatiques, l’aide au maintien dans la voie, la surveillance des angles morts, l’assistance de sortie du véhicule, la vision 360°, la climatisation automatique bizone, la navigation sur écran 12,3 pouces, les sièges avant chauffants ou encore le hayon électrique.

De son côté, la finition Luxury a aussi vu son prix baisser de 5 000 euros et coûte maintenant 63 990 euros. De série, nous retrouvons le toit panoramique vitré, les jantes 20 pouces, le volant chauffant, le système audio Harman Kardon (10 HP) ou encore le chargeur des smartphones à induction.


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