La Chine est désormais un poids lourd du marché automobile mondial, comme le prouvent ces chiffres implacables

Depuis plusieurs années, on entend souvent que les constructeurs automobiles chinois finiront par dominer le marché mondial. Les experts s’en inquiètent et tirent d’ailleurs la sonnette d’alarme. Mais où en est-on réellement à l’heure actuelle, et faut-il vraiment s’alarmer ? On fait le point ci-dessous à ce sujet.

Une part de marché en hausse

Une étude parue en 2022 indiquait que plus de 800 000 voitures chinoises seraient vendues en Europe d’ici à 2025. Ainsi, le Vieux Continent pourrait ne plus être qu’un simple importateur, dominé par les constructeurs venus de l’Empire du Milieu. Il est vrai que depuis quelques années, ces derniers sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance chez nous. On peut notamment citer BYD, qui est d’ailleurs le leader mondial de la voiture électrique, devant Tesla. Un indicateur assez parlant de la domination de la Chine sur le marché auto.

Et si les spécialistes sont inquiets, ces craintes ne sont pas totalement infondées, comme l’indiquent les chiffres de l’Association chinoise des constructeurs automobiles. Relayés par le site Car News China, ils confirment que les ventes de ces autos ne cessent de grimper. En octobre 2025, la Chine a représenté 38 % du marché mondial. Un chiffre particulièrement élevé, alors que pas moins de 8,64 millions d’unités ont été vendues sur cette période dans le monde. Ce qui représente une hausse de 4 % par rapport à octobre 2024.

Depuis le début de l’année 2025, c’est à peu près la même chose. Au total, 79,25 millions de voitures ont été vendues entre janvier et octobre 2025 dans le monde, tous constructeurs confondus, dont 13,88 millions aux États-Unis et 2,61 millions en Allemagne. Soit une hausse de 6 % par rapport à 2024. La Chine a quant à elle représenté pas moins de 34,9 % de ce marché, avec 27,65 millions de véhicules. Ce qui représente une augmentation de 12 % en un an.

En octobre, la Chine a vendu 3,3 millions de voitures à travers le monde, et cela devrait encore progresser. C’est ce que confirme Cui Dongshu, le secrétaire général de l’Association chinoise. Ce dernier indique que la croissance mensuelle des ventes d’autos chinoises est de 1 %. Il explique que l’Empire du Milieu possède le marché « le plus vaste, mais aussi le plus dynamique ». Mais aussi « celui qui connaît la croissance la plus rapide ». Et cela est notamment rendu possible par trois constructeurs en particulier, sur les 150 existants.

Vers une invasion de l’Europe ?

Il s’agit sans surprise de BYD, 6ᵉ au classement des 10 premières marques mondiales. Il est suivi par Geely en 8ᵉ position et Chery qui occupe la 10ᵉ place. Ces trois entreprises se sont surtout illustrées grâce aux ventes de voitures électrifiées dans le monde. Le tout en tirant les prix vers le bas, au détriment des constructeurs « traditionnels ». Ce qui n’a évidemment pas plu du tout à l’Union Européenne, qui a décidé de mettre en place des droits de douane sur les autos électriques chinoises.

Cela ne semble cependant pas suffire à stopper la frénésie venue de l’Empire du Milieu. En Europe, la part de marché des marques chinoises était de 7,4 % en septembre 2025. Un record, puisqu’elle n’était que de 3,3 % sur la même période en 2024. Au total, ce sont environ 90 500 autos qui ont été exportées sur le continent, sur un total de 1,22 million d’immatriculations. C’est le groupe SAIC, maison-mère de MG, qui a rencontré le plus de succès. La marque avait écoulé 33 550 voitures en septembre 2025.

Elle est suivie par BYD, avec 24 336 autos sur la même période, contre seulement 4 561 en 2024. Et l’invasion chinoise est loin d’être terminée. Car la firme basée à Shenzhen prévoit de construire trois usines en Europe. En parallèle, d’autres marques font leur arrivée chez nous, comme Omoda & Jaecoo, ainsi que Hongqi qui veut aussi assembler ses voitures en Europe. En parallèle, la Commission veut désormais mettre en place des mesures fortes pour sauver sa peau et son industrie de ces géants asiatiques.