Sur Netflix, une heure de streaming équivaudrait à 400 m en voiture

 

Selon l'outil DIMPACT, Netflix produirait environ 100 g d'équivalent CO2 par heure de streaming. La plateforme veut annoncer ses objectifs en matière climatique ce printemps.

Le client Netflix.

C’est une première. On connait enfin l’impact carbone moyen d’une heure de streaming sur Netflix. En 2020, cela s’élèverait à une équivalence de 100 g de CO2, soit environ 400 m dans une voiture classique. Autre comparaison : cela équivaudrait à un ventilateur de plafond de 75 W qui tournerait pendant six heures (pour l’Europe), ou encore à un climatiseur de fenêtre de 1000 W qui tournerait pendant 40 minutes (toujours en Europe).

Ce chiffre ne sort pas de nulle part. Netflix utilise un outil appelé DIMPACT, développé par des chercheurs de l’université de Bristol. Cet outil, largement financé par l’industrie, est un calculateur élaboré qui aide les entreprises numériques à cartographier et gérer leurs émissions de carbone. Concrètement, le modèle peut simuler tous les processus mis en place dans l’organisation de Netflix pour acheminer une série d’un data center jusqu’à nous.

Une précision bienvenue lorsque certains calculs d’émission de CO2 avancés par le passé se sont révélés faux quelques années plus tard.

« La BBC ou Netflix, ou n’importe quel fournisseur, ne peut pas juste brancher un capteur de puissance à son infrastructure et mesurer combien de carbone a été relâché dans l’atmosphère », explique Daniel Schien à Wired, l’un des créateurs de DIMPACT et maître de conférence en science de l’informatique à l’université de Bristol.

Netflix en retard sur le climat

L’objectif pour Netflix est clair : réduire son empreinte carbone en identifiant les points chauds de l’émission. D’autant que le géant du streaming est un peu en retard en la matière. Microsoft, par exemple, a multiplié les déclarations qui montrent une volonté de neutralité carbone, ainsi que d’autres géants du web comme Facebook ou Google.

Plus en détail, ces chiffres concernent les émissions de Scope 3, un terme qui désigne les émissions dues à la vie du produit et non à sa production directe. En clair, la production des séries et films n’est pas prise en compte. Ce que l’on ignore pour le moment, c’est si le coût environnemental côté client (votre TV et votre box qui tournent par exemple) est pris en compte. Christian Tonnesen, un associé à Carnstone, une société de consultants indépendante impliquée dans le projet, détaille : en aval de la production du contenu, cela engloberait « la livraison du contenu et sa consommation par les clients. »

Une affirmation « raisonnable »

« Ma première impression sur cette affirmation, c’est qu’elle semble raisonnable », analyse Bernardi Pranggono dans Wired, maître de conférence senior en ingénierie des réseaux informatiques à l’université de Sheffield Hallam (Royaume-Uni). Il ajoute qu’il faut considérer ce que feraient les gens au lieu de regarder Netflix : « S’ils sortent faire un tour, ce serait plus écologique. Mais s’ils conduisaient trente minutes pour aller au cinéma, ça ne le serait pas. »

Netflix attend la publication d’un livre blanc d’ici la fin mars par la société Carbon Trust, pour confirmer ou infirmer ces chiffres, et prévoit d’annoncer ses objectifs climatiques ce printemps.


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