Mazda ne veut pas d’une grande autonomie sur ses voitures électriques : pourquoi c’est une bonne chose

 

Mazda, qui n'est pas forcément réputé encore pour ses voitures électriques, donne sa vision du modèle électrique de demain. Et selon la marque japonaise, une voiture dotée d'une grande autonomie n'aura pas forcément grand intérêt à l'avenir.

Mazda et les voitures électriques, ce n’est pas (encore) une affaire qui roule. En effet, le constructeur japonais compte à son catalogue un seul modèle électrique pour le moment, la Mazda MX-30, mais sa faible autonomie et son prix élevé n’en font pas forcément une voiture idéale aujourd’hui.

Pour tenter de relancer les ventes, Mazda a d’ailleurs récemment présenté un modèle doté d’un prolongateur d’autonomie.

Pourtant, Mazda travaille bel et bien sur une future gamme de voitures électriques, mais visiblement, le constructeur ne prendra pas forcément le même chemin que d’autres, c’est-à-dire miser sur l’autonomie. En effet, d’après Jeffrey Guyton, le président de la filiale nord-américaine de Mazda, les voitures électriques dotées d’une grande autonomie ne sont pas utiles.

La multiplication des bornes de recharge comme solution numéro un

Selon lui, l’anxiété des acheteurs concernant l’autonomie de leur voiture électrique va progressivement disparaître, et pour une bonne raison. En effet, avec la multiplication des infrastructures de recharge, les clients ne se poseront bientôt plus la question de l’autonomie. Surtout avec les batteries solides qui promettent des autonomies s’approchant des 1 000 km dotés de temps de recharge de l’ordre de 5 minutes. Et tout cela, sans lithium !

Pour autant, Mazda n’a aucunement l’intention de développer son propre réseau recharge. Le constructeur japonais n’est d’ailleurs pas le seul.

À l’heure où le consortium Ionity gagne en puissance, certains grands groupes automobiles estiment que ce n’est pas leur rôle d’investir dans des infrastructures de recharge, mais plutôt celui des autorités qui poussent vers la voiture électrique. C’est par exemple le cas de Stellantis, qui ne compte pas fait partie un jour du consortium Ionity.

Jeffrey Guyton affirme que les batteries des futurs véhicules électriques seront plus petites et plus légères. Il pense également qu’un travail sur le poids de la voiture, mais aussi les avancées technologiques, permettront de réduire le poids des batteries et, par conséquent, améliorer l’autonomie sans avoir besoin d’une batterie XXL.

Mazda sur la même longueur d’onde que plusieurs autres constructeurs

Le dirigeant américain est loin d’être le seul à penser ça. En effet, Tesla, par l’intermédiaire d’Elon Musk, avait déjà annoncé qu’une voiture électrique dotée d’une autonomie de 1 000 km « ne servirait à rien », tandis que BMW a affirmé également la même chose en misant notamment sur la puissance de la recharge, le tout corrélé à un maillage plus dense des bornes.

Du côté de chez Renault, même son de cloche, d’autant plus que cela permettrait d’économiser des coûts sur les grosses batteries et ainsi réduire le prix des voitures électriques.

C’est également le cas pour Ford, qui proposera plusieurs types de batteries, mais adaptables sur tous les modèles de la gamme à l’avenir, tout en souhaitant que ses voitures électriques soient moins complexes et avec de plus petites batteries.

Quid de l’échange des batteries ?

Même son de cloche en France du côté de l’Ademe, qui recommande des petites batteries, pour réussir au plus vite la transition énergétique. Les constructeurs chinois ont une solution assez intéressante : l’échange de batteries (battery swapping) qui permet de choisir la taille de sa batterie selon son planning de la semaine ou du mois. Une petite batterie pour les trajets du quotidien, et une grande batterie pour les départs en vacances.