Pourquoi BMW a raison de ne pas vouloir d’une voiture électrique avec 1000 km d’autonomie

 

Lors de l'annonce des nouvelles batteries qui seront intégrées à la future Série 3, BMW a rapidement abordé la question de l'autonomie. Pour le constructeur allemand, viser une autonomie de 1 000 km ne sert à rien. C'est la même vision qu'Elon Musk, et on vous explique pourquoi c'est une bonne chose.

BMW i7 électrique
BMW i7 électrique

Au début de l’année 2022, Elon Musk avait choqué de nombreux observateurs lorsqu’il avait dit qu’une voiture électrique dotée d’une autonomie de 1 000 km ne servait à rien. Le constructeur allemand BMW lui emboîte le pas, quelques jours seulement après l’annonce de la future plateforme destinée à la BMW Série 3 100 % électrique avec une autonomie allant jusqu’à 800 km.

En effet, comme le relate le média britannique Autocar, selon Thomas Albrecht, un ingénieur BMW, « les nouvelles batteries de 6e génération nous permettront d’ajouter 30 % d’autonomie supplémentaire par rapport aux actuelles de 5e génération, mais nous n’irons pas au-delà de 1 000 km, même si nous le pouvons. Nous ne pensons pas qu’une autonomie si élevée soit nécessaire ».

La recharge rapide, plus importante que l’autonomie ?

Et l’homme n’a pas tort. En effet, même si une grande autonomie est nécessaire pour réaliser de longs voyages, c’est surtout le maillage du réseau de recharge rapide qu’il faut développer, parallèlement à la vitesse de recharge. La Kia EV6 le prouve bien. Avec une autonomie théorique de « seulement » 528 km, elle est plus rapide — sur certains trajets — que la Mercedes-Benz EQS avec son autonomie mixte WLTP de 725 km. En cause, la vitesse de charge, qui passe de 31 minutes sur la Mercedes à 18 minutes sur la Kia pour passer de 10 à 80 %.

Cette affirmation est moins vraie sur autoroute, où la consommation de certaines voitures s’envole, à l’image justement de la Kia EV6. Et comme le prouvent les différents tests de 1 000 km sur autoroute du YouTubeur Bjørn Nyland, l’autonomie théorique est moins importante que la consommation réelle sur autoroute et que la puissance de recharge rapide. À ce petit jeu, le constructeur chinois Nio remporte la première place haut la main grâce à ses stations de rechange de batteries qui permettent de repartir avec une batterie pleine en cinq minutes.

5 à 10 minutes pour recharger sa batterie

L’avenir de la voiture électrique ne passera donc pas forcément par des batteries avec une autonomie toujours plus grande. Mais surtout par des vitesses de recharge de plus en plus rapides, et des consommations contenues sur autoroute. C’est ce que comptent notamment faire les constructeurs chinois en intégrant dès l’an prochain la fameuse batterie dotée d’une autonomie de 800 km et pouvant se recharger de 10 à 80 % en 10 minutes seulement. À condition d’avoir une borne de recharge suffisamment puissante à disposition, ce qui n’est pas encore le cas en Europe.

Dans les années à venir, le géant chinois CATL prévoit des batteries permettant de se recharger en cinq minutes seulement. Cette technologie permettra de proposer des batteries plus petites, moins coûteuses, mais aussi moins lourdes, permettant d’abaisser la consommation du véhicule. Car pour Elon Musk, il est inutile de transporter une batterie gigantesque dont on n’utiliserait qu’une infime partie de sa capacité au quotidien. Et il a raison.


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