6 mois avec le Meizu 16s : retour d’expérience d’un lecteur de Frandroid

Merci à Diantro pour cet article !

 

Diantro est un lecteur fidèle de Frandroid qui nous soumet de temps en temps des retours d'expérience sur les téléphones qu'il utilise. Ici, il s'attaque au Meizu 16S. Nous lui avons laissé cette tribune.

Meizu 16s
Le dos du Meizu 16s // Source : Frandroid pour le test du téléphone

Je vous propose un petit retour sur le smartphone Meizu 16s, que j’ai acheté en octobre 2019 pour la modique somme de 344 euros, coque comprise. À l’époque, j’avais un iPhone Xs depuis plusieurs mois. Ce téléphone était excellent en tous points, mais la somme que j’avais dû dépenser pour l’acquérir m’était restée en travers de la gorge. J’ai donc pris le parti de passer d’un extrême à l’autre, revendre le plus cher des flagships et prendre à la place le moins cher des flagships, à savoir le Meizu 16s.

Face avant du Meizu 16s
La face avant du Meizu 16s // Source : Frandroid

Effectivement, sur le papier, l’idée était belle : revendre l’iPhone, s’offrir un téléphone avec un Snapdragon 855, un écran OLED, 6 Go de RAM et très peu de concessions techniques, et récupérer tout de même un demi-SMIC dans l’opération. Ça donnait l’impression de faire un tour de passe-passe financier à la limite du prix Nobel de l’économie. L’utilisation quotidienne du Meizu 16s pendant six mois m’a-t-elle donné raison ? C’est l’objet de ce petit compte-rendu, qui ne prétend pas être exhaustif et ne constitue qu’un avis personnel sur ce téléphone.

Un petit bijou très agréable

En premier lieu, le design compte, ainsi que l’ergonomie. Ce qui m’a plu immédiatement avec ce Meizu 16s c’est son absence de bords recourbés, sa caméra frontale logée dans une minuscule bordure supérieure, sans poinçon, sans gadget motorisé et sans aucune protubérance qui vienne gâcher son magnifique écran OLED.

Avec le recul, je note juste que l’absence d’encoche est totalement anecdotique. En effet, les cas d’utilisation de l’écran dans sa totalité sont extrêmement rares, et dans la plupart des cas, le haut de l’écran est utilisé par les informations de notifications. Alors oui, quand je joue à Brawl Stars, j’ai droit à une image complète, mais y perdrais-je vraiment avec une image très légèrement tronquée ? Je ne crois pas.

Brawl Stars
Brawl Stars sans encoche, incroyable ! // Source : Diantro

En deuxième lieu, son format relativement compact m’a fortement attiré. Avec ses 152 mm de haut et ses 165 grammes sur la balance, il est beaucoup plus confortable à utiliser que les hauts de gamme actuels qui tutoient tous les 200 grammes sans peine. C’est bien souvent ce qui surprenait agréablement mes proches quand ils s’emparaient de mon téléphone : sa légèreté. Et il serait temps que les constructeurs arrêtent la course au surpoids. Même l’iPhone Xs, avec ses 175 grammes, paraissait étonnamment lourd au vu de son faible gabarit.

Une fiche technique irréprochable

Avec le Meizu 16s, il y a également très peu de compromis techniques. Certes, il n’y a pas de prise jack, et Meizu n’offre ni cordon d’adaptation ni casque USB-C. Mais l’écran est très beau, le SD855 et les 6 Go de RAM font tout tourner sans effort et sans chauffe, la batterie de 3600 mAh offre une autonomie tout à fait correcte (environ un jour et demi sans rien désactiver), la charge rapide est parfaite, bref il n’y a rien à redire de ce côté-là.

On peut bien sûr déplorer une absence d’étanchéité ; je n’ai personnellement jamais laissé tomber mon téléphone dans l’eau, mais c’est toujours agréable de savoir que si cela arrivait, cela resterait sans conséquence.

Une qualité photo moyenne

J’ai en revanche rapidement déchanté en ce qui concerne la qualité photo. En plein jour, le Meizu 16s se débrouille bien, comme à peu près tous les téléphones, mais dès que la luminosité baisse, l’écart de qualité avec l’iPhone Xs devient abyssal. Je n’ai par exemple jamais réussi à faire une photo correcte de cette citrouille allumée à Halloween.

Photo prise avec un Meizu 16s
Déception sur cette photo // Source : Diantro

Il y a dans l’application de l’appareil photo un mode pro qui permet de faire d’assez jolies choses, à condition que votre sujet soit immobile, mais là, dans le cas de cette citrouille, je n’ai rien pu faire. Je me suis donc retrouvé peu ou prou avec la qualité photo de mon Mate 9 de fin 2016. En s’appliquant, il y a sûrement moyen de faire de belles photos, mais je suis un utilisateur instantané, qui veut du bon en toutes circonstances, et le tout sans toucher à rien.

Au final, j’ai fait beaucoup moins de photos avec cet appareil qu’avec l’iPhone Xs, parce que j’étais souvent soit déçu, soit pas franchement enthousiasmé par le résultat. Et cet état de fait n’est malheureusement pas rattrapé par la qualité en vidéo, le Meizu 16s souffrant d’un défaut au niveau de la prise de son. La plupart des vidéos filmées avec le Meizu 16s offrent en effet un son totalement étouffé, et il faut pousser le volume à fond pour entendre vos enfants babiller sur vos films de famille.

Le capteur d’empreinte dans l’écran, cette régression

Un autre motif de déception vient du capteur d’empreinte dans l’écran. Ce n’est pas ici à proprement parler un défaut du Meizu 16s puisque j’ai pu constater que tous les capteurs d’empreinte dans l’écran fonctionnent lentement, et génèrent beaucoup de ratés. Le système Face ID d’Apple me manque, il n’était pas spécialement plus rapide, mais au moins, il marchait à tous les coups.

Lecteur d'empreintes du Meizu 16s
Le lecteur d’empreintes du Meizu 16s est situé sous l’écran // Source : Frandroid

Et le capteur arrière du Mate 9 me manque encore plus : rapide, efficace, précis. Quand je reprends ce vénérable smartphone, qui est devenu la tablette de jeu des enfants, je suis atterré de constater à quel point les smartphones actuels ont régressé sur ce point.

Une absence totale de mise à jour

La plupart de ces petits désagréments sont en général rapidement réglés par une mise à jour constructeur. Mais vous le savez sans doute déjà, Meizu ne fournit jamais aucune mise à jour sur ses terminaux, en tout cas pour les versions internationales. Les fans de Meizu espèrent tous que cet état de fait change un jour, mais les années passent et le constat reste le même : n’achetez pas un téléphone Meizu si vous voulez absolument la dernière version d’Android, et encore moins si l’absence des mises à jour de sécurité vous donne des boutons.

Au moment où j’écris ces lignes, mon Meizu 16s est sous Android 9 avec les correctifs de sécurité d’avril 2019 ! L’interface Flyme est en version 7.2.3, et même de ce côté-là, il n’y a pas eu une seule mise à jour en un an. On attend patiemment une mise à jour vers Flyme 8.0, si elle arrive un jour. Et si elle arrive, il restera à espérer qu’elle ne crée pas de nouveaux problèmes.

Une interface très perfectible

Car Flyme, n’est pas exempte de problèmes. En soi, l’interface n’est pas désagréable, elle fait le job de façon correcte et n’est ni pire, ni mieux visuellement qu’une autre. Les menus se retrouvent facilement, et dans l’ensemble, tout fonctionne. C’est dans les détails qu’elle pêche un peu.

Pour commencer, certaines traductions sont hasardeuses, comme par exemple l’appareil photo qui s’appelle « Boutique d’applications »  ! Il est possible de renommer soi-même l’application, mais tout de même, c’est perturbant de voir des erreurs aussi grossières. On trouve aussi des menus qui sont peut-être bien traduits, mais dont l’intitulé est trop long pour qu’on puisse le lire en entier. Par exemple, dans la première image ci-dessous, le menu « Activer l’utilisation de l’alimentati… ».

De quoi s’agit-il ? Je ne le saurai peut-être jamais, à moins de passer le téléphone en anglais… Puisque l’on est dans le menu de la batterie, le menu « Détails de la consommation él… » me donne ma consommation électrique « depuis la dernière facturation ».

Je ne sais pas exactement ce que recouvre « la dernière facturation », mais en tout cas, ça ne me donne pas la consommation depuis la dernière mise en charge, il m’est donc impossible de connaître mon temps d’écran allumé.

Comme j’aime avoir un tiroir d’applications et cinq icônes sur la largeur de mon écran, j’ai rapidement installé Microsoft Launcher, mais ça n’empêche pas certains problèmes mineurs qui deviennent lassants. Je passe sur les combinaisons de boutons physiques qui sont extrêmement sensibles (j’ai un nombre de captures d’écran involontaires assez incroyable sur mon One Drive).

Microsoft Launcher

Microsoft Launcher

Mais, il m’est par exemple impossible de désactiver les applications Google sur ce téléphone. Je n’utilise pas l’app Gmail et j’ai donc l’habitude de la désactiver pour être sûr qu’elle ne se lance pas, qu’elle ne puise pas dans la batterie, et qu’elle ne se mette pas à jour pour rien. Impossible sur ce Meizu 16s. Je peux toutefois empêcher la mise à jour automatique, mais même comme ça, le Play Store va continuer de me proposer une mise à jour manuelle régulière. Au final, j’ai fini par réactiver la mise à jour automatique de Gmail pour ne plus être embêté, ce qui est un peu dommage.

Autre point mineur, si je mets mon téléphone en mode avion le soir, et que je le sors du mode avion le matin, il ne réactive pas automatiquement le Bluetooth. Je rentre dans ma voiture pour aller au travail, et là évidemment la connexion automatique avec la voiture ne se fait pas, ce qui est frustrant. Ensuite, la lecture sur Deezer s’arrête fréquemment toute seule entre deux chansons, et il faut que je rappuie deux fois sur le bouton lecture pour reprendre le fil de ma playlist.

On pourrait penser que le problème ici vient de l’application, pourtant cela n’arrivait jamais avec mes précédents téléphones. J’ai parfois également quelques réglages de Flyme qui reprennent mystérieusement leur valeur par défaut. C’est le cas par exemple de la durée de mise en veille qui repasse toute seule à 30 secondes. Je n’ai pas encore déterminé dans quels cas ce bug se produit, mais c’est un petit désagrément qui énerve ! Enfin, si le Meizu 16s propose bien un mode Always On Display, il convient de noter que l’horloge sur cet affichage en veille a environ 30 secondes de retard sur l’heure exacte, la faute probablement à une fréquence de rafraichissement trop faible.

Un téléphone qui finit par lasser

Tous ces points de détails pris séparément font plutôt sourire et ne constituent pas un motif de divorce en tant que tel. Mais quand ils s’accumulent les uns après les autres, ils finissent par provoquer un désintérêt un peu méprisant de la part de l’utilisateur envers son téléphone, une sorte de résignation fataliste. Il fait le job, oui, il est performant, c’est vrai, il n’est pas cher du tout, c’est vrai également, mais on n’en est pas fier, on n’a pas l’impression d’avoir fait l’affaire du siècle, et on finit par ne plus y faire attention.

Depuis quelque temps, mon Meizu 16s redémarre tout seul. Une ou deux fois par semaine. Je le laisse sur un meuble, et quand je le reprends une heure après, il me demande mon code pin. Un jour, il s’est même éteint tout seul. Ces derniers temps, il redémarre au moins une fois par jour. Je pourrai tenter un redémarrage usine en espérant que ça règle le problème, mais inutile de dire que pour un amoureux de téléphones comme moi, ce Meizu 16s va rapidement être remplacé par quelque chose de plus fiable. Et après réflexion, même pour quelqu’un qui ne se préoccupe pas du tout de quelle marque de téléphone il a dans les mains, je conseillerais plutôt un bon milieu de gamme, peut-être un peu moins puissant au niveau de la fiche technique, mais un peu mieux fini au niveau logiciel.

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