Une Peugeot 3008 parcourt 400 km sur autoroute sans aucune intervention du conducteur

 

Il y a quelques jours, un prototype de Peugeot 3008 autonome a parcouru 400 kilomètres entre Paris et Le Mans. Une petite prouesse pour la marque, qui veut proposer un système de conduite sans les mains abordable dès 2024.

Depuis de nombreuses années, les constructeurs et équipementiers travaillent au développement de la voiture autonome. Une technologie très prometteuse, qui commence peu à peu à se concrétiser. Et si certaines marques semblent avoir jeté l’éponge, à l’image de Ford qui privilégie les aides avancées à la conduite à l’automatisation totale, elles sont nombreuses à toujours y croire. À commencer par le groupe Stellantis et notamment Peugeot.

Une prouesse technique

Si la firme sochalienne communique peu, cela ne l’empêche pas de travailler activement au développement de cette technologie. En 2019, elle testait une 3008 autonome en partenariat avec Vinci Autoroutes, alors capable de passer une barrière de péage sans intervention du conducteur. Un an plus tôt, le constructeur levait le voile sur le e-Legend au Mondial de Paris, un concept-car 100 % électrique doté d’une technologie de conduite autonome et d’un volant amovible.

Puis, silence. Jusqu’à ce mois de décembre 2022, où la marque a à nouveau fait parler d’elle grâce à une étonnante expérience menée par le journaliste de RTL, Christophe Bourroux. Ce dernier a en effet pu prendre le volant d’un prototype de Peugeot 3008 autonome, afin de rallier Paris au Mans. Un trajet de 400 kilomètres, durant lequel personne n’aura touché le volant de la voiture.

Comme l’explique le journaliste dans l’interview réalisé par le site Turbo.fr, ce n’est pas lui qui était installé sur la place conducteur mais un ingénieur de chez Stellantis. En effet, si la réglementation autorise la conduite autonome de niveau 3 en France depuis le mois de septembre, le test allait plus loin que cela et nécessitait donc un protocole particulier. D’autant plus que la voiture est un prototype et non un modèle de série.

Résultat ? Celui-ci semble avoir été concluant, alors qu’aucun à-coup ou défaillance de la voiture n’ont été signalés, malgré les conditions difficiles, avec notamment un épais brouillard et une conduite de nuit. Aucun accident donc, et heureusement, d’autant plus que la législation indique que c’est désormais le constructeur et non plus le conducteur qui est jugé responsable lorsque la conduite autonome est activée.

Un projet d’envergure

Pour rappel, il est désormais possible de conduite sans les mains en France mais dans certaines conditions, c’est-à-dire uniquement sur des routes interdites aux piétons et dotées d’un séparateur central, à une vitesse maximale de 60 km/h. Néanmoins, celle-ci devrait bientôt être portée à 130 km/h, tandis que la voiture pourra également doubler toute seule. Une fonctionnalité déjà proposée par le système Autopilot de Tesla.

Si pour l’heure, seules les Mercedes EQS et Classe S sont compatibles avec la conduite autonome de niveau 3, alors que le Tesla FSD est encore en bêta-test aux États-Unis, cette technologie pourrait bientôt être proposée chez Stellantis. En effet, et comme l’indique Christophe Bourroux dans l’interview de Turbo, Peugeot souhaite proposer son propre système dès 2024. Une date qui n’a rien de fantaisiste alors que des prototypes équipés de cette technologie ont déjà parcouru plus d’un million de kilomètres.

La production de la Peugeot 3008 électrique (ici, la version hybride) aura bel et bien lieu à Sochaux // Source : Peugeot

Reste à savoir comment fonctionnera ce dispositif chez la marque française. Si Mercedes fait appel à des LiDAR, la technologie de Tesla repose majoritairement sur les caméras, bien qu’un retour au radar soit apparemment dans les tuyaux.

Quoi qu’il en soit, si la conduite autonome de niveau 3 se développe rapidement, elle pourrait apporter de vraies améliorations en termes de sécurité, mais aussi de circulation. En effet, selon une récente étude menée par un groupe de chercheurs du consortium CIRCLES, la voiture sans conducteur permettrait de mettre fin aux embouteillages fantômes qui se forment sans réelle raison et qui paralysent les routes. Une belle avancée, alors que les bouchons devraient coûter plus de 22 milliards d’euros à la France en 2030.