Renault cède à la pression : ses prochaines voitures électriques auront un moteur essence embarqué

 
Si même Renault s’y met… la stratégie du « tout électrique » chez le constructeur français prend une tournure particulière avec les voitures électriques à prolongateur d’autonomie.
Concept Renault Morphoz, pour illustration

Alors que Renault jurait fidélité à la batterie il y a encore peu, la réalité du marché et le choix des concurrents poussent le Losange à revoir sa copie.

François Provost, le directeur général du groupe, vient de confirmer une piste que l’on pensait enterrée : le retour du moteur thermique, mais pas comme vous l’imaginez. L’objectif ? Briser le plafond de verre de l’autonomie et lorgner vers les 1 000 km d’autonomie à court terme.

Le prolongateur d’autonomie avec moteur essence

C’est sur LinkedIn que la nouvelle est tombée. François Provost, nommé à la tête du groupe en juillet 2025, a clarifié la position de Renault face aux rumeurs insistantes. Non, Renault n’abandonne pas l’électrique. Les plateformes AmpR (anciennement CMF-EV) restent la priorité pour des modèles comme la Scénic E-Tech ou la nouvelle Twingo électrique.

Mais le dirigeant confirme que Renault explore une « hybridation intelligente » pour ses futures plateformes. Derrière ce terme marketing un peu flou se cache une technologie bien précise : le prolongateur d’autonomie (ou EREV pour Extended Range Electric Vehicle).

Le moteur du Leapmotor C10 en version REEV

L’idée est simple : vous gardez le silence et le couple immédiat de l’électrique, mais vous ajoutez un petit moteur essence qui ne sert qu’à recharger la batterie en roulant, sans jamais entraîner les roues. Une technologie que l’on retrouve par exemple sur le Leapmotor C10 REEV en France.

Horse Powertrain, la coentreprise entre Renault et Geely, a déjà développé le moteur C15, un bloc de 1,5 litre très compact. Cette technologie permet de combiner l’autonomie électrique pure avec celle du réservoir d’essence.

Pour dépasser la barre des 1 000 km d’autonomie

Les constructeurs chinois comme Xpeng proposent déjà des modèles capables de parcourir 370 km en mode électrique, puis d’atteindre 1 600 km au total avec un réservoir de 60 litres. Chez Renault, cette solution pourrait équiper les remplaçantes des Mégane et Scénic actuelles.

C’est une réponse directe aux flottes d’entreprises et aux gros rouleurs qui hésitent encore à sauter le pas à cause de la recharge ou de l’autonomie.

Future Hybrid System // Source : Horse Powertrain

La décision de Renault de commercialiser ces modèles en Europe dépendra des annonces prévues le 10 décembre 2025 sur l’interdiction des moteurs thermiques en 2035.

Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, a évoqué fin novembre la possibilité d’autoriser « certaines technologies après 2035 » pour donner « une perspective claire aux consommateurs ». François Provost maintient néanmoins que « l’électrique est bon pour le client et il n’est pas question de revenir au thermique ».

Une technologie qui n’est pas dénuée de défauts

Rappelons que les voitures électriques à prolongateur d’autonomie ne sont pas la panacée. Elles héritent de nombreuses contraintes liées au moteur thermique (entretien, risque de panne, surcoût à l’usage, etc.).

Pour aller plus loin
Voitures électriques à prolongateur d’autonomie (REEV / EREV) : avantages et inconvénients de cette technologie

En France, le réseau de recharge rapide est très développé (au moins une station sur chaque aire de service sur autoroute), à tel point que le risque de panne sèche n’existe plus, sauf erreur du conducteur. De quoi réduire drastiquement le besoin de ce genre de solutions qui existent davantage pour rassurer et pour les discours marketing que pour leur aspect pratique.


Le saviez-vous ? Google News vous permet de choisir vos médias. Ne passez pas à côté de Frandroid et Numerama.

Recherche IA boostée par
Perplexity