Avec son lot de nouveautés présentées en début d’année, Segway-Ninebot veut asseoir sa domination sur le marché des trottinettes électriques. Si l’on a depuis essayé le modèle haut de gamme Ninebot Max G3 et roulé avec la petite sœur Ninebot F3, il nous restait à connaître l’entrée de gamme.
La Ninebot E3 évolue tout autant par rapport à l’ancienne génération. Elle progresse sur la puissance moteur, l’autonomie, l’écran, tout en ajoutant une inédite double suspension à ce prix. Toutefois, elle souhaite rester accessible, car les modèles sous 500 euros représentent encore trois quarts des ventes en 2024.
À 399 euros, l’E3 est le nouveau ticket d’entrée nouvelle génération des trottinettes électriques Segway-Ninebot, tout en laissant de la place aux anciennes E2 (319 à 349 euros). Nous avons choisi de tester le modèle Ninebot E3 Pro E à 449 euros, qui ne diffère qu’avec sa batterie (368 vs 276 Wh).
Cette Ninebot E3 Pro E est-elle ainsi la nouvelle référence dans sa gamme de prix face à Xiaomi, Navee ou Niu ? Frandroid a pris le guidon de la trottinette électrique sur plus de 70 kilomètres pour juger. Voici notre test complet.
Fiche technique
Modèle | Segway-Ninebot E3 Pro E |
---|---|
Autonomie annoncée | 55 km |
Temps de recharge annoncé | 420 min |
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 800 watts |
Poids maximal supporté | 100 kg |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un produit prêté par la marque.
Une trottinette électrique design
Le style de la Ninebot E3 rejoint celui des autres modèles : du gris clair parmi les couleurs principales et des points de pivot de suspension en rouge. Deux éléments sont inédits : la fourche suspendue à l’avant accompagnée d’un bras oscillant à l’arrière.

Les suspensions élèvent un peu la garde au sol (10 cm), tout en gardant un deck long d’environ 52 cm. Celui-ci n’offre pas de partie arrière surélevée, dommage, mais en propose une à l’avant. Notre pointure 45 peut aisément se positionner, mais les 15 cm de largeur sont un peu justes pour bien garder les pieds parallèles.
Classique, la potence intègre l’éclairage avant, lequel est doté d’un allumage automatique et d’un large faisceau (1,50 m à 3 mètres de distance), tandis que le feu arrière est muni d’une fonction stop toujours pour votre sécurité et celle des autres usagers.
Les clignotants sont de la partie, mais peu visibles. Sinon, les poignées manquent de largeur : les mains viennent donc facilement cacher les clignotants, si l’on a de grandes paluches comme nous ou des gants (ou les deux). La commande sous le pouce droit est assez intuitive, avec un rappel sonore pour ne pas oublier de les éteindre.
L’E3 Pro E fait (moins) le poids
Le pliage de la Ninebot E3 E revient à un système que l’on croyait perdu de vue. Pas de potence pliante ici, la marque choisit une ouverture avec un clapet à l’avant du deck, que l’on actionne au pied.
L’intérêt ici est de proposer un format plus bas (45 cm contre 55 cm en moyenne) une fois plié, même s’il augmente l’encombrement de 10 cm en longueur. Le format est stable puisqu’il repose sur le dessous du deck, et non sur la béquille. Le pliage est symétrique, avec un crochet pour immobiliser la colonne de direction, où la répartition des masses facilite le transport.

Le transport reste possible ponctuellement compte tenu de son poids mesuré à 17,9 kg. Segway a privilégié un cadre en magnésium, de quoi gagner 900 grammes par rapport à la Ninebot E2 Pro. C’est une valeur remarquable sachant que la marque a intégré une double suspension ainsi qu’une plus grande batterie. Par contre, le poids maximal embarqué campe à 100 kg.
Un écran grand format
Vu le prix, l’E3 Pro E ne peut profiter du même superbe écran que proposent ses grandes sœurs. La « petite » Ninebot s’équipe toutefois d’un nouvel écran panoramique, très proche de la Segway ZT3.

La principale nouveauté est la jauge de batterie plus précise à 10 bâtons, tandis que le contrôle de traction arrive avec son propre voyant. La lecture est très facile en raison des gros caractères, même si cela manque un peu de luminosité de jour, lorsque l’on active l’éclairage (qui varie automatiquement).
Une application toujours aussi sympathique
Testée maintes fois lors de nos précédents essais de trottinettes électriques Segway-Ninebot, l’application mérite encore le détour, car elle évolue sans cesse. Le graphisme a légèrement évolué depuis l’an dernier, mettant en avant le niveau de batterie avec l’autonomie restante en km.
L’appli donne accès à un compteur dynamique et quelques informations complémentaires. Cependant, pas d’enregistrements de trajets comme le proposent certains concurrents. Toutefois, il est possible de consulter de nombreuses infos sur la trottinette électriques ou de verrouiller le moteur en cas d’arrêt-minute.
Pour les possesseurs d’iPhone ou autres appareils Apple, l’engin possède un traceur Apple Find My.
Une Ninebot aux relances vives
Le moteur de la Ninebot E3 Pro – identique à la version E3 E – développe une puissance élevée de 400 W pour une trottinette électrique de cette gamme de prix. En pic, elle atteint 800 W, mais cela ne se fait pas sentir au démarrage.

Un peu molle dans les premiers km/h, elle prend ensuite vivement de la vitesse pour atteindre 25 km/h en une poignée de secondes. En pente soutenue (plus de 8 %), difficile d’atteindre la Vmax mais elle tient bon à 22-23 km/h, ce qui reste excellent.
De la stabilité mais pas de confort
Au guidon, l’E3 Pro E est stable et plutôt agréable. On sent, comme pour les F3 et G3, la présence d’une fourche légèrement déportée. Les roues de 10 pouces, aux pneus d’une largeur de 2,3 pouces, rassurent autant en prise de virage que sous la pluie soutenue.
Les petites suspensions en élastomère ajoutent un amortissement bienvenu par rapport à un modèle rigide, mais ne font pas de miracles. Le gain de confort n’existe plus dès que les revêtements sont dégradés ou sur les pavés, mais la stabilité reste de mise.
Globalement, en ressort une bonne expérience de conduite, même si le freinage est perfectible. Le seul frein à tambour est trop faible pour des arrêts d’urgence absolue, où l’on doit sauter de la trottinette pour éviter le pire (de notre propre vécu).
À 25 km/h, nous mesurons 5,80 m pour s’immobiliser, contre 2,60 m à 15 km/h. Ceci est enregistré avec une régénération au freinage sur le niveau moyen.
NDLR : Segway nous a déjà répondu sur ce point, et précise que cet exemplaire de pré-série peut manquer de mordant par rapport à la production actuelle.
Autonomie très décente
Sous le plateau, la batterie de 368 Wh est en mesure de vous transporter sur 55 kilomètres. Évidemment, cela est une valeur théorique sur un trajet à 15 km/h sur le plat. En pratique, nous avons roulé avec le mode S limité à 25 km/h, avec de multiples accélérations et quelques (petits) dénivelés.

Sur le même terrain que l’E2 Pro E – équipée d’une plus petite batterie – la Ninebot E3 Pro E est capable de dépasser 30 km (33 km exactement). C’est le cas avec une météo parfaite, mais on perd déjà 5 km sous 20°C et avec de la pluie. En moyenne, nous obtenons 31,3 km sur nos différents trajets.
Cela reste autonomie très satisfaisante, mais Segway nous frustre un peu lorsque le niveau de charge chute sous les 10 % : la puissance chute beaucoup, tellement que l’on peine à dépasser 20 km/h, tandis que la conduite est quasi impossible sous 5 %.
Recharge classique
La recharge passe par un petit chargeur de 1,7 A pour 41 V, soit quasiment 70 W de puissance en théorie. Là aussi, la pratique montre des différences. Le compteur de l’application indique la puissance en temps réelle, soit 57 W, grimpant très progressivement jusqu’à 66 W à 95 % de charge.
Il faut ainsi 2h30 pour passer les 50 % d’énergie (en partant de 5 %), 4h30 pour 80 % et 6h pour un plein complet de batterie. Le suivi de charge est très facile, puisque l’écran indique le pourcentage, tout comme l’application.
Un rapport tarif-performances maîtrisé
La Ninebot E3 Pro E confirme la transformation rapide du segment des trottinettes électriques. Ce modèle, bien qu’améliorant nombre de caractéristiques, conserve le même prix que sa devancière.
À 449 euros, elle est donc en mesure d’asseoir la position dominante de Segway-Ninebot face à la concurrence. En face, l’E3 Pro affronte les Xiaomi Electric Scooter 5 (409 euros), la Niu KQi 200P (449 euros), ainsi que la Navee GT3 (499 euros).
Ninebot E3 Pro E | Xiaomi ES 5 | Navee GT3 | Niu KQi 200P | |
Puissance/pic | 400/800 W | 350/700 W | 350/700 W | 350/700 W |
Roues | 10” | 10” | 10” | 10” |
Freinage | Tambour + eABS | Tambour + eABS | Tambour + eABS | Tambour + eABS |
Suspension | AV/AR | AV | AV/AR | AV |
Batterie | 368 Wh | 477 Wh | 358 Wh | 365 Wh |
Autonomie 15 km/h | 55 km | 60 Km | 50 km | 54 Km |
Poids | 17,1 kg | 20,1 kg | 21 kg | 19,7 kg |
Étanchéité | IPX6 | IPX5 | IPX5 | IPX5 |
Prix | 449 € | 409 € | 499 € | 449 € |
Elle existe également en version « Ninebot E3 E », dont l’autonomie chute à 45 km (théorie) en raison d’une plus petite batterie (276 Wh). À 399 euros, elle se permet là encore de faire mal à la concurrence.

Les deux versions de l’E3 possèdent la même garantie de 2 ans sur les éléments principaux de la trottinette électrique (châssis, moteur, batterie). Cela ne comprend pas les composants d’usure tels que les pneus, le frein ou encore les poignées.
Enfin, le SAV possède son propre site dédié, où le client peut y demander une réparation ou vérifier sa garantie. Il en est de même avec un site spécifique pour la disponibilité de pièces détachées. on ne demandait pas mieux !
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