Cela fait un petit bout de temps déjà que le Tesla Cybertruck fait parler de lui. Rappelez-vous : il avait été dévoilé pour la toute première fois en 2019, puis silence radio. Le constructeur promettait une arrivée prochaine sur le marché, mais ce n’est finalement qu’à la fin de l’année dernière que les premiers exemplaires ont débarqué sur les routes.
Une nouvelle version pour l’Europe
Néanmoins, et au grand dam des nombreux amateurs en France ou en Europe, le pick-up électrique ne devrait jamais être vendu dans nos contrées. En cause, les règles de sécurité du Vieux continent, bien trop strictes pour le véhicule, qui pose problème sur un point en particulier : la protection des piétons. En effet, l’organisme européen EuroNCAP, qui s’occupe de réaliser les crash-tests, prend en compte le fait que les voitures testées soient sûres pour les usagers vulnérables de la route.
Cela signifie par exemple que les arrêtes trop anguleuses sont tout à fait proscrites si les véhicules veulent obtenir la note maximale de 5 étoiles. Cette dernière est un argument de poids pour séduire les clients, qui ne souhaitent évidemment pas prendre le volant d’une voiture dangereuse, pour eux comme pour les autres. Le souci, c’est que c’est le cas du Tesla Cybertruck, dont la carrosserie aux angles très affûtés n’est pas homologuée pour nos routes.
Ceci réduit quasiment à néant les chances de croiser un exemplaire du pick-up en Europe et en France, tout du moins en liberté et conduit par un particulier. Le véhicule peut en revanche être exhibé dans des salons, comme au Mondial de l’auto de Paris qui vient de s’achever. Avant cela, il avait également été exposé dans plusieurs villes du pays cet été, lors de la Cyber Odyssey, alors qu’un exemplaire avait été montré dans la Gigafactory de Berlin.
Tout récemment, le véhicule rival du Ford F-150 Lightning, a fait une étonnante apparition sur les routes européennes, comme l’indique le site américain Wired. Un exemplaire a en effet été aperçu sur les routes de République tchèque, mais celui-ci n’est pas vraiment comme les autres, et surtout pas d’origine. Il a été fortement modifié à l’aide de morceaux de caoutchouc, afin de gommer les angles qui posent soucis aux autorités.
Vers une arrivée chez nous ?
Une lettre ouverte à ce sujet, signée par plusieurs dirigeants, dont ceux du Conseil européen pour la sécurité des transports, de la Fédération internationale des piétons et de la Fédération européenne des cyclistes, a été publiée. Dans celle-ci, il est demandé que « le petit nombre de Cybertrucks enregistrés jusqu’à présent dans l’UE doit être radié, les États membres concernés devant confirmer leur retrait de la voie publique ». Une référence à la modification opérée sur l’exemplaire présent en République tchèque est aussi faite.
On peut lire que « lors du processus d’immatriculation, les autorités tchèques ont exigé que des crampons en caoutchouc ultra étroits soient installés sur le Cybertruck homologué début juillet. Un tel processus de mise à niveau ne serait pas conforme aux règles de l’UE interdisant les bords tranchants ». Ainsi, simplement masquer les angles avec du caoutchouc serait insuffisant pour que le véhicule puisse rouler en Europe. Il faudrait alors que Tesla modifie intégralement la carrosserie, au risque que le pick-up perde son design et donc tout son intérêt.
De son côté, EuroNCAP affirme : « comme il n’est pas destiné à l’Europe… nous ne testerons pas [le Cybertruck] ». Cependant, des homologations individuelles pourraient être envisagées, mais cela risque de poser problème également. En effet, plusieurs ONG estiment que si l’Union européenne ne fait rien, l’importation d’un seul exemplaire aux bords en caoutchouc pourrait conduire à une « importation massive de Cybertrucks en Europe ». Ce qui constituerait un grave danger pour les piétons et les cyclistes.
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