Pourquoi il sera plus difficile de négocier une remise sur les voitures électriques de Volkswagen

La situation reste assez fragile pour Volkswagen. Si le constructeur allemand a su sortir la tête de l’eau après une année 2024 très dure, rien n’est encore joué, bien au contraire. Car la firme allemande rencontre encore des difficultés à l’heure actuelle.

Une nouvelle stratégie

Ainsi, le constructeur a été contraint de mettre en pause deux de ses usines en Allemagne, faute de demande suffisante. La production des ID.4 et ID.7 mais aussi de l’Audi Q4 e-tron a donc été interrompue brièvement, mettant les employés au chômage technique. Cependant, Volkswagen veut tout faire pour reprendre du poil de la bête. Le groupe mise notamment sur le lancement de quatre petites voitures électriques abordables, sous les 25 000 euros. Cependant, elles ne verront pas le jour avant 2026.

En attendant, la firme basée à Wolfsburg a trouvé une autre idée, afin de gagner plus d’argent. Et cela va concerner cette fois-ci directement les concessionnaires. Depuis 2020, Volkswagen s’occupe de la vente en direct de ses voitures, via des agences.

Mais dès 2026, les distributeurs reprendront la commercialisation selon le modèle traditionnel. C’est-à-dire via les concessionnaires qui achètent eux-même les voitures puis les revendent aux clients.

Mais le constructeur a trouvé une solution pour réduire ses dépenses. Comment ? En retravaillant les marges reversées aux concessionnaires lors de la signature d’une vente.

C’est en effet ce qu’explique le site allemand Automobilwoche, qui a obtenu ces informations auprès de distributeurs de la marque. Dans tous les cas, la marge de base est de 6 %, quelle que soit la motorisation vendue. Mais pour les modèles thermiques, une marge supplémentaire de 4 % est appliquée. En revanche, elle ne sera que de 2 % pour les autos électriques. Le site Electrive précise également qu’une rémunération flexible sous forme de bonus vient d’ajouter à cela.

Jusqu’à présent, Volkswagen reversait une marge fixe de 4 % et une variable de 2 %, quelle que soit la motorisation vendue. Pour le moment, le constructeur n’a pas encore confirmé les informations évoquées par le média allemand.

Mais Achim Schaible, directeur général de VW Allemagne précise qu’« il est vrai que la structure des marges des véhicules électriques à batterie sera différente à l’avenir de celle du secteur des moteurs à combustion traditionnels ». Et selon lui, c’est une bonne nouvelle.

Réduire les dépenses et maximiser les profits ?

Car dans tous les cas, la marge pour les concessionnaires est plus élevée qu’auparavant. Mais elle le sera surtout plus pour ceux qui vendent des voitures thermiques. Mais cette stratégie permet à Volkswagen de gagner plus d’argent sur les ventes d’autos électriques, en reversant une somme plus faible à ses distributeurs. Pour mémoire, et jusqu’à présent, Volkswagen vendait ses véhicules en direct, les concessionnaires étant de simples intermédiaires. Mais dès 2026, ces derniers immatriculeront les voitures pour leur propre compte.

Sur le papier, cela ne devrait rien changer pour les clients. Et bien pourtant, ça sera le cas. En effet, vu que la marge sera réduite de 2 % sur les électriques par rapport aux thermiques, les vendeurs risquent de proposer moins de remises. Ainsi, à prix catalogue égal, les concessionnaires pourront proposer des promotions légèrement supérieures sur les véhicules thermiques que sur les VE. Résultat, les clients auront plutôt tendance à se tourner vers l’essence ou le diesel. Surtout que les distributeurs auront plus d’intérêt financier à vendre ces autos.

Or, cela risque de poser un problème, car on sait que Volkswagen va bientôt devoir ne plus vendre que des autos électriques. Et cette stratégie pourrait faire chuter les immatriculations, alors que ces dernières représentent 20 % de ses ventes en Allemagne. À noter que cette nouvelle mesure ne concernera que les concessionnaires outre-Rhin dans un premier temps. Mais il n’est pas exclu que le reste de l’Europe suive aussi un peu plus tard.