Pourquoi la fin des voitures thermiques est encore plus proche qu’on ne le pensait

 

Selon un récent rapport de l'IEA, les ventes de voitures électriques ont considérablement augmenté au cours de l'année 2022 dans le monde. Cependant, les immatriculations sont notamment dominées par les constructeurs chinois, qui continuent leur invasion. Mais cela devrait être bénéfique pour les prix. Surtout, le boom des voitures électriques avait été largement sous-estimé.

Il y a quelques années encore, les voitures électriques étaient un peu marginales, alors que l’offre était assez pauvre. En France, il fallait notamment se contenter des Nissan Leaf et autres Renault Zoé et Twizy pendant pas mal de temps. Mais depuis peu, les constructeurs ont accéléré la cadence, en parallèle du développement du réseau de bornes de recharge, qui va bientôt atteindre les 100 000 points.

Un vrai succès

Résultat, les ventes de voitures électriques ont bondi en France, au point de dépasser celles des modèles diesel en fin d’année dernière. Mais cette tendance est encore bien plus globale, car elle concernerait le monde entier. C’est en tout cas ce que révèle une récente étude menée par l’IEA (International Energy Agency), l’agence internationale de l’énergie. Celle-ci explique en effet que les voitures électriques rencontrent un succès grandissant.

Selon le rapport, pas moins de 10 millions de véhicules zéro-émission (à l’échappement) ont été vendus dans le monde entier au cours de l’année 2022. Un chiffre qui devrait encore grandir en 2023, puisque l’agence prévoit 14 millions d’immatriculations à l’échelle internationale. Des prévisions qui ont notamment été revues à la hausse en raison de la mise en place de l’IRA (Inflation Reduction Act) aux États-Unis, selon l’agence Reuters.

Pour mémoire, cette mesure permet aux acheteurs de voitures électriques de profiter d’un crédit d’impôt de 7 500 dollars et soutient financièrement les constructeurs qui produisent leurs voitures en Amérique du Nord. Ainsi, la part de marché des BEV (battery electric vehicules) devrait passer à 18 % dans le monde en 2023. Elle était de 14 % l’année dernière et de 4 % en 2020. En France, elle est actuellement à 16,7 % selon un rapport de l’Avere.

Bien sûr, ces chiffres vont continuer à augmenter. Selon l’IEA, une voiture sur cinq (20 %) vendue cette année sera électrique. Et sans grande surprise, la plupart de celles-ci seront d’origine chinoise. En effet, le pays représentait en 2022 60 % des ventes de véhicules électriques à travers le monde et plus d’une voiture sur deux actuellement sur la route viendrait de l’Empire du Milieu.

Surtout, ce que l’on peut voir, comme illustré par CarbonBrief, c’est que les estimations passées de l’IEA étaient bien plus faibles. L’an dernier encore, l’IEA prévoyait une part de marché de la voiture électrique de 21 % en 2030. Deux ans plus tôt, cette même estimation était de 15 %. Désormais, elle est de 35 % au niveau mondial. Tout cela grâce aux innovations continues du secteur, mais aussi aux différentes baisses de prix et aides à l’achat.

Il y a de fortes chances qu’en Europe, cette part de marché approche les 80 % d’ici à 2030, tout comme en Chine.

Vers un prix en baisse

Un chiffre qui confirme les craintes des spécialistes, alors qu’une précédente étude du cabinet PwC affirmait que l’Europe pourrait passer du stade d’exportateur à celui d’importateur dès 2025. Pas moins de 800 000 voitures chinoises seraient vendues chez nous, tandis que 20 % des autos électriques commercialisées sur le Vieux Continent seraient déjà fabriquées là-bas. Une tendance inquiétante, contre laquelle veut lutter Bruxelles.

Mais cette montée en puissance des voitures électriques pourrait toutefois avoir un avantage, avec notamment l’accélération de la production de batteries. L’IRA et les mesures annoncées par l’Union européenne permettraient aussi de réduire la dominance de la Chine dans le domaine. Par ailleurs, l’accélération des ventes contribuerait aussi à faire baisser les prix, notamment des plus petites voitures.

C’est en tout cas ce qu’affirme le responsable de la politique des technologies énergétiques à l’IEA, Timar Guell à Reuters. Ce dernier explique que « notre attente actuelle est que nous pouvons voir la parité des prix dans les petites et moyennes voitures électriques en Amérique du Nord et sur les marchés européens quelque part au milieu des années 2020« . En effet, les marques chinoises ont tendance à casser les prix en proposant des modèles nettement moins chers que ceux produits en Europe. Même si leur prix augmente en arrivant chez nous.

De nouvelles technologies comme la batterie solide vont aussi aider à atteindre cette parité. Celle-ci devrait cependant arriver plus tard pour les voitures plus grandes ainsi que les utilitaires, sans doute dans la deuxième moitié de la décennie. L’agence britannique rappelle que les SUV et les véhicules de grande taille représentent près des deux tiers des voitures électriques vendus en Chine et en Europe. Ce qui est notamment prouvé par le succès de la Tesla Model Y, grandement aidées par les différentes baisses de prix successives décidées par la firme d’Elon Musk.

Rappelons en effet que Tesla est le leader mondial de la voiture électrique en termes de production et ventes, devant BYD et Volkswagen.


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