Unity s’excuse devant les développeurs de jeux vidéo, mais c’est un peu tard

 

Unity qui développe le moteur de jeu vidéo très utilisé par les indépendants, est revenu sur sa politique scandaleuse. Mais les développeurs ont déjà commencé à quitter le navire.

Hollow Knight Silksong est développé avec le moteur Unity // Source : Team Cherry

Pendant qu’Apple dévoilait ses iPhone 15, le moteur de jeu Unity annonçait une refonte de son modèle économique. En résumé, il prévoyait de taxer à un coût fixe les installations de jeux développés avec son moteur au-dessus d’un certain palier. Une politique qui pouvait facilement provoquer la faillite de nombreux jeunes studios et mettre en danger une partie des modèles économiques du jeu vidéo. Notamment les jeux free to play ou disponibles dans des formules d’abonnement comme le Game Pass.

Après plus d’une semaine de débats en ligne, où a été étudiée l’idée d’un recours collectif devant les tribunaux, et où certains développeurs ont annoncé le retrait de leurs jeux des boutiques ou le portage vers d’autres moteurs de jeu, Unity a publié une lettre d’excuse. La société a complètement modifié son nouveau modèle économique.

Un nouveau schéma beaucoup plus acceptable

Le nouveau système mis en place à de quoi rassurer les développeurs tant il semble beaucoup plus vertueux et acceptable que l’annonce du 12 septembre. Tout d’abord, il n’y aura pas de taxe à l’installation pour les développeurs qui utilisent la formule Unity Personal qui reste totalement gratuite, ou Unity Plus. Seuls les jeux développés avec Unity Pro ou Unity Enterprise sont donc concernés.

Ensuite, le nouveau système n’est plus rétroactif. En fait, seulement les jeux développés à partir de la version LTS qui sortira en 2024 seront touchés. Autrement dit, les jeux en cours de développement n’ont pas forcément besoin de changer de moteur de jeu.

Enfin, Unity va proposer le choix aux développeurs entre deux modèles chaque mois. Après qu’un jeu a dépassé 1 million de dollars de chiffre d’affaires sur 12 mois, et 1 million d’installations, les développeurs pourront choisir entre une commission de 2,5% sur le chiffre d’affaires du jeu, ou la fameuse taxe à l’installation. Enfin, ce seront les développeurs et éditeurs qui partageront avec Unity leurs chiffres d’installation et non l’inverse.

Le nouveau modèle est donc beaucoup plus flexible et moins prédateur pour les petites équipes.

Trop tard ?

La réaction à cette annonce de la part de Unity a été très positive. Beaucoup de développeurs et d’analystes se disent rassurés de ce revirement de situation.

Cependant, la confiance envers le moteur a été profondément heurtée. Cette affaire a mis en lumière des alternatives très crédibles comme Godot ou MonoGame. Les développeurs ne peuvent jamais être totalement assurés qu’il n’y aura pas un nouveau revirement de situation de la part de Unity dans 6 mois, 1 an, 2 ans ou 3 ans. Or cette confiance est primordiale quand on se lance dans le développement d’un jeu vidéo pour espérer en tirer des revenus à long terme.

Par ailleurs, la nouvelle politique tarifaire proposée par Unity pour les futurs jeux reste bien plus cher pour les développeurs professionnels qu’auparavant. Un niveau de tarif qui approche le moteur du leader du secteur : Unreal Engine. De plus, le moteur continue d’estimer que l’installation d’un jeu est une bonne unité de mesure de son succès financier, ce qui paraît toujours complètement anachronique en 2023. Difficile donc d’évaluer à ce stade les répercussions de ces annonces successives.


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