
Le rêve du PC portable unique qui se transforme en bête de guerre une fois posé sur le bureau, on nous le vend depuis dix ans. Jusqu’ici, c’était souvent synonyme de boîtiers Thunderbolt hors de prix, de pertes de performances frustrantes et de câbles qui coûtent un rein. Mais, entre 2024 et 2025, quelque chose a changé, avec l’arrivée massive de l’OCuLink et de l’USB4 démocratisé, puis désormais le Thunderbolt 5 et l’USB4 v2 (mais ça, on verra plus tard).
C’est là qu’intervient le GTBOX G-Dock. Ce n’est pas un boîtier, c’est un squelette. Ce n’est pas un accessoire joli, c’est un outil brut.
La promesse ? Prendre n’importe quelle carte graphique, même les plus monstrueuses, et la greffer à votre ultrabook ou votre console portable (coucou la ROG Ally X) sans les limitations de bande passante d’antan.
J’ai passé deux semaines avec ce dock qui ressemble plus à une expérience de labo qu’à un produit Apple.
Fiche technique
| Caractéristiques | Détails |
| Modèle | GTBOX G-Dock (AG01/AG02) |
| Alimentation | Intégrée 800W (Marque Huntkey) – Supporte GPU jusqu’à 600W |
| Connectique PC | 1x OCuLink (64 Gbps), 1x USB4 (40 Gbps, PD 100W) |
| Connectique GPU | Slot PCIe x16 (Ouvert), 3x connecteurs 8-pin |
| Dimensions | 22,5 x 11 x 6 cm |
| Poids | 1,5 kg (sans carte graphique) |
| Prix | Env. 228 € sur Amazon |
Sur le papier, il y a une anomalie. Intégrer une alimentation de 800W (une Huntkey Platinum s’il vous plaît) dans un châssis à 230 euros, c’est presque suspect quand on sait qu’un boîtier Razer vide en coûtait 400.
La double connectique OCuLink et USB4 est top : vous avez le choix entre la performance brute (OCuLink) ou la simplicité du câble unique (USB4). Par contre, notez bien l’absence totale de protection. C’est du métal, des circuits imprimés, et c’est tout. Si vous renversez votre café dessus, c’est game over.
L’exemplaire testé nous a été prêté par la marque GTBOX.
Intérêt d’un eGPU
Pourquoi s’infliger ça en 2025 ? Parce que les PC portables, les mini PC et même les consoles-PC (type ROG Ally) sont toujours des compromis. Avec des GPU intégrés, ils sont limités dans certaines tâches, et particulièrement le gaming.
L’eGPU (External GPU), c’est la promesse de garder votre ultrabook fin de 13 pouces pour aller bosser au Starbucks, et de le transformer en machine qui fait tourner de la 4K une fois rentré à la maison.
Le problème historique, c’était le Thunderbolt 3. Il bridait les cartes graphiques. Vous achetiez une RTX 3080, mais vous n’aviez les perfs que d’une 3060 à cause du goulot d’étranglement. On perdait parfois 20 à 40 % de performances juste dans le câble et un peu le CPU. Frustrant.
L’arrivée de l’OCuLink change tout. C’est littéralement un câble PCIe sorti de la carte mère. La perte de performance devient négligeable (moins de 5 % dans certains cas). L’USB4 n’est pas aussi efficace, mais il a une bande passante bien meilleure.
Si vous faites du montage vidéo lourd ou du gaming, ce dock a du sens.
Mais attention, ce n’est pas une console. Ce n’est pas du « Plug & Play » magique. C’est un monde de pilotes, de redémarrages, de câbles rigides et de gestion de l’alimentation. C’est une solution pour ceux qui savent ce qu’est le Gestionnaire de Périphériques Windows.
Design, connectiques et ergonomie
Le GTBOX G-Dock est moche. Enfin, c’est relatif, personnellement, j’adore.
Mais c’est une mocheté fonctionnelle. C’est un châssis en métal noir, industriel, sans fioritures. Pas de LED RGB pour faire joli, pas de plastique brillant. C’est du lourd, du solide.

L’installation est déroutante de simplicité. Il n’y a pas de boîtier à ouvrir. Vous prenez votre carte graphique, vous l’enfoncez dans le slot PCIe sur le dessus, et voilà. C’est une conception « Open Air« . L’avantage ? Vous pouvez y mettre une carte de 40 cm de long et de 4 slots d’épaisseur, rien ne gênera. L’inconvénient ? La carte est à l’air libre. Elle prendra la poussière, et si vous avez un chat curieux, il risque de se faire couper les moustaches par les ventilateurs.

Pour sécuriser la carte, il y a une vis à main sur le côté. C’est un peu « bancal », mais ça tient.

Une grosse carte graphique va tanguer légèrement si vous bougez le dock. Ce n’est pas fait pour être déplacé tous les jours. Une fois posé, on n’y touche plus.

Niveau connectique, c’est le strict minimum vital situé à l’avant. Un port OCuLink, un port USB4. Point. Alors, il y a un bouton. Un bouton qui, selon mes tests, ne sert à rien.
Il ne permet pas d’allumer ou d’éteindre le dock (qui s’active automatiquement à la détection du signal). Au mieux, il semble abriter une petite LED d’état qui s’allume quand le dock est connecté, mais le mécanisme de clic lui-même est purement décoratif.
L’alimentation de 800W est intégrée sous le châssis. C’est une excellente nouvelle pour l’encombrement, pas de brique externe qui traîne. Par contre, les câbles PCIe (les câbles d’alimentation pour la carte graphique) fournis sont courts et rigides. Il faut un peu se battre pour les brancher proprement sur le dessus de la carte.
Le résultat final sur le bureau ? C’est un chantier. Vous avez le câble d’alimentation du dock, le câble vers le PC, et les câbles d’alimentation de la carte graphique qui font des boucles. Si vous êtes maniaque du « cable management », vous allez faire une syncope.
Le port OCuLink a un mécanisme de verrouillage. C’est bien pour la sécurité, mais c’est une plaie à retirer si vous n’avez pas des ongles d’acier. Et attention, l’OCuLink n’est pas fait pour être branché à chaud (hot-swap). On éteint tout avant de toucher à ce câble, sinon c’est le crash assuré.

L’USB4 fonctionne très bien sinon, et vous pouvez le brancher à « chaud ». Côté pratique, c’est un sans-faute : le port USB4 assure bien une charge de 100W, ce qui permet de se débarrasser du chargeur de l’ordinateur portable et de n’avoir qu’un seul câble sur le bureau pour tout gérer.
Enfin, le poids. 1,5 kg à vide. Ajoutez une carte graphique de 1,5 kg. On est à 3 kilos de matériel. Gros presse-papier sur le bureau, on va pas se mentir.
Logiciel
Sous Windows 11, l’expérience est… une aventure. Si vous passez par l’USB4, c’est relativement fluide. Windows détecte le dock comme un périphérique Thunderbolt classique. Un petit « bip », l’écran clignote, et hop, la Radeon est reconnue (après installation des drivers, évidemment).

En OCuLink, c’est plus sauvage. C’est le BIOS qui gère tout. Si vous avez la connectique, assez rare il faut l’avouer, vérifiez que le port était bien activé au démarrage. Parfois, le PC démarre, mais l’écran externe reste noir. Il faut redémarrer.
Côté pilotes, préparez-vous à la jonglerie. Si votre PC portable a une puce graphique intégrée (iGPU) Intel et que vous mettez une carte AMD sur le dock, ça va. Mais si vous avez un GPU Nvidia interne et une Nvidia externe, Windows peut parfois s’emmêler les pinceaux sur qui fait quoi.
Pas de logiciel propriétaire ici, pas de « GTBOX Control Center » mal traduit. C’est du pur Windows. C’est à la fois une bénédiction (pas de bloatware) et une malédiction (pas d’aide pour le dépannage).
Dernier point crucial : Apple, c’est non. Depuis les puces M1/M2/M3/M4/M5, le support eGPU est mort et enterré. Ne l’achetez pas pour votre MacBook Pro, ça servira juste de presse-papier très cher.
Performances
J’ai pris un Framework Desktop équipé d’un processeur AMD Ryzen AI MAX+ 395 (avec son iGPU Radeon 8060S) et j’y ai greffé une AMD Radeon RX 6800 XT via le G-Dock en USB4.
Pour avoir un référentiel honnête, j’ai comparé les résultats avec la même carte graphique (6800 XT) installée confortablement dans une tour classique (Ryzen 5 5600X).
| Benchmark | Framework Desktop seul (iGPU 8060S) | G-Dock + RX 6800 XT | PC natif avec CPU AMD Ryzen 5 5600X | Verdict G-Dock |
| Speed Way | N/A | 3 506 | 3 444 | +1,8 % (!!!) |
| Steel Nomad | 2 163 | 3 578 | 4 086 | -12 % vs PC natif |
| Time Spy Extreme | 5 238 | 8 618 | 8 903 | -3,2 % vs PC natif |
| Night Raid | 60 438 | 78 854 | 87 260 | -9% vs PC natif |
Regardez la ligne Speed Way. Le G-Dock en USB4 fait mieux que la tour native (+1,8%). Comment est-ce possible alors que l’USB4 est censé brider la carte ? C’est simple : le processeur Ryzen AI MAX+ 395 du Framework Desktop est un tel monstre qu’il compense le goulot d’étranglement de l’USB4 par rapport au Ryzen 5 5600X de notre tour témoin. Sur un test purement GPU comme Speed Way, l’USB4 laisse passer toute la puissance.
Le seul endroit où l’on sent le « frein » de l’USB4, c’est sur Steel Nomad (-12%), un test plus sensible à la latence et à la communication CPU/GPU. Mais relativisons : on passe d’un score iGPU de 2 163 points à 3 578 points. Votre machine a changé de catégorie, passant de « PC de bureautique » à « Machine de guerre ».
Alors, y’a un revers de la médaille de ce design « à poil ». La carte graphique est à 50 cm de vos oreilles, sans paroi pour filtrer. En pleine charge sur Speed Way (35 fps de moyenne), la 6800 XT souffle, et vous entendez tout. Le souffle, mais surtout le coil whine (ce grésillement électrique). L’alimentation de 800W du dock, elle, reste stoïque, mais prévoyez un casque.
Côté chauffe, c’est excellent pour la carte graphique. Elle respire mieux que dans n’importe quel boîtier. Par contre, le dock lui-même reste tiède. Rien d’alarmant.
| Jeu (Réglages) | Définiton | Moyenne PC natif | Moyenne G-Dock (USB4) | Écart Réel |
| Cyberpunk 2077 | 1440p | 78 FPS | 66 FPS | -15% |
| (Ultra, sans RT) | 4K | 42 FPS | 40 FPS | -4% |
| Black Myth: Wukong | 1440p | 68 FPS | 62 FPS | -9% |
| (High, TSR) | 4K | 39 FPS | 38 FPS | -2% |
| Forza Horizon 5 | 1440p | 124 FPS | 102 FPS | -18% |
| (Extreme) | 4K | 76 FPS | 72 FPS | -5% |
| Call of Duty: Warzone | 1440p | 145 FPS | 116 FPS | -20% |
| (Equilibré / Compétitif) | 4K | 92 FPS | 87 FPS | -5% |
| Shadow of the Tomb Raider | 1440p | 128 FPS | 105 FPS | -18% |
| (Elevés) | 4K | 75 FPS | 71 FPS | -5% |
En QHD, c’est mécanique, on perd plus. Sur des jeux rapides comme Warzone ou Forza, le débit d’images sature la bande passante de l’USB4 (40 Gbps). Vous perdez environ 20 % de performance brute. C’est factuel. Passer de 145 à 116 FPS reste très confortable.
Sur Black Myth ou Cyberpunk en 4K, l’écart est ridicule (2 à 5 images par seconde). Pourquoi ? Parce que c’est la carte graphique qui sature avant le câble USB. Si vous jouez sur une TV 4K, le G-Dock est strictement identique à une tour PC.

Il faut dire que le processeur du Framework Desktop limite la casse. Avec un CPU de portable classique, les chutes sur Warzone seraient bien plus violentes (souvent -30 %). Ici, la puissance brute du CPU « force » le passage des données, maintenant une fluidité impressionnante. Il est donc impératif d’utiliser un CPU relativement véloce.
C’est une question d’équilibre brutal : votre eGPU ne vaut rien si le tuyau est trop petit ou le moteur trop faible.
Le connecteur est critique car c’est lui qui dicte la bande passante : là où l’USB4/Thunderbolt agit comme un entonnoir qui étouffe les performances (surtout en 1440p) avec ses 40 Gbps théoriques et sa latence, l’OCuLink offre une voie express directe au processeur, libérant quasi totalement la carte graphique. Mais ce n’est pas tout, le CPU de votre machine hôte est le chef d’orchestre invisible ; s’il est trop mou, il n’arrivera pas à traiter les données assez vite pour les envoyer au GPU externe, on a donc un goulot d’étranglement qui rendra l’expérience saccadée, peu importe la puissance de votre carte graphique à 1000 euros.
Méfiance sur les mini PC d’entrée de gamme ou les ultrabooks datés (avant 2023) : un vieux Core i5 série U ou un Ryzen 5000U va s’étouffer dès que vous lancerez un jeu en monde ouvert, bridant votre carte graphique à 50 % de ses capacités. La règle d’or ? Si votre CPU a moins de 8 cœurs et date d’avant la génération 12 chez Intel ou 6000 chez AMD, gardez votre argent.
Prix et disponibilité
Le GTBOX G-Dock se trouve aux alentours de 228 euros sur Amazon France. Officiellement, il est affiché à 249 dollars.
Est-ce cher ? Absolument pas. C’est même une excellente affaire. Faites le calcul : un boîtier eGPU classique de marque (type Razer ou Sonnet) coûte entre 300 et 400 euros, souvent SANS alimentation, ou avec une alimentation faiblarde. Ici, pour 230 euros, vous avez le support ET une alim 800W de qualité correcte. C’est imbattable pour qui accepte le look « bricolage ».
Alternatives
Si vous êtes allergique à la poussière et que votre compte en banque le permet, le Razer Core X V2 est la voie royale. Pour environ 350 à 400 euros, vous payez le luxe d’un boîtier fermé en aluminium et, surtout, l’accès au Thunderbolt 5 (80 Gbps). C’est la solution « propre » et pérenne qui corrige enfin les goulots d’étranglement du passé, à condition d’avoir un PC portable ultra-récent pour en profiter.
Pour aller plus loin
GeForce RTX 5080 Desktop vs mobile vs eGPU Thunderbolt 5 : à quel point la version Desktop écrase-t-elle le reste ? Les chiffres
Dans la catégorie « plus moderne que le G-Dock », la concurrence s’organise avec Ugreen et Minisforum. La LinkStation de Ugreen (env. 300 €) monte en gamme avec une alimentation de 850W et le combo OCuLink + USB4, tandis que le Minisforum DEG2 mise tout sur la polyvalence de l’USB4 v2.
Ce sont des alternatives plus soignées, souvent mieux finies, mais qui demandent une rallonge budgétaire par rapport à notre squelette métallique testé ici.
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

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