Shadow Power : nos premières impression sur le cloud computing français qui veut rivaliser avec les géants

 

Nous avons pu avoir accès une offre Shadow Power en avant-première. Voici notre premier avis sur l'offre de cloud computing française.

Après le nouveau lancement de Shadow plus tôt en 2022, la marque de cloud computing revient avec le lancement attendu de l’offre Power qui, comme son nom le suggère, doit offrir plus de puissance aux clients. Nous avons pu expérimenter cette offre en avant-première et accéder à une machine Shadow Power.

C’est quoi Shadow Power ?

Rappelons tout d’abord quelques points sur cette offre de cloud computing. Comme toujours, il ne s’agit pas avec Shadow d’avoir du cloud gaming, mais bien du cloud computing : vous avez accès à un PC à distance complet dédié sous Windows. Cela permet à la fois plus de liberté, mais aussi des contraintes supplémentaires.

L’offre Shadow Power en particulier permet d’accéder à une machine avec les caractéristiques suivantes.

  • CPU AMD EPYC™ 7543P avec 4 cœurs et 8 threads ;
  • La puissance d’un GPU de dernière génération :
    • Les cartes NVIDIA GeForce RTX™ de classe 3070 ;
    • Les cartes graphiques pour professionnel équivalentes développées par NVIDIA ;
    • Les derniers GPU AMD basés sur l’architecture RDNA 2, notamment l’AMD Radeon™ PRO V620 développé pour le cloud computing et le cloud gaming.
  • 16 Go de RAM ;
  • 256 Go de stockage ;
  • Windows 10.

Une application proposée sur Windows, macOS, GNU/Linux, Android, iOS et Meta Quest permet ensuite d’accéder à cette machine et se retrouver devant le bureau Windows. À vous ensuite de décider ce que vous souhaitez faire de votre Shadow : jouer, travailler, créer, naviguer, etc. À vous aussi de gérer l’installation et la désinstallation des logiciels, des jeux, des mises à jour ou encore de régler les paramètres sur Windows. Des libertés et des contraintes.

L’abonnement Shadow est proposé à 29,99 euros par mois. Avec l’option Power à 14,99 euros par mois, le total approche donc les 45 euros par mois tout de même. Le prix à payer pour un cloud made in France en partenariat avec OVHcloud ?

Une expérience utilisateur à peaufiner

Pour convaincre le grand public et les entreprises, Shadow a travaillé son image et le design de ses interfaces pour devenir beaucoup plus lisible et intuitif. Le lanceur à installer pour accéder à sa machine Shadow propose des options faciles à activer ou non et permet, par exemple, d’adapter automatiquement la définition et la vitesse d’affichage du Shadow à celui de votre écran.

Il y a même des fonctions pratiques si vous avez plusieurs machines à domicile : la possibilité de faire du multiécran. Imaginez par exemple un PC de bureau avec un écran et un PC portable. Vous pouvez installer l’application Shadow sur les deux machines pour avoir le contrôle des deux écrans en même temps.

Sur le papier, c’est très bien, mais dans les faits, nous avons rencontré quelques couacs pendant notre utilisation. Des petits bugs gênants comme l’adaptation automatique de la définition qui ne fonctionnait pas en passant d’un écran à un autre sans redémarrer complètement le Shadow.

Autre problème, nous avons parfois retrouvé notre appareil déconnecté du Shadow qui indiquait alors que Windows avait rencontré l’un de ses fameux Blue Screen of Death. Ici, impossible de savoir si la faute revient à Shadow ou s’il s’agissait d’une instabilité de Windows, mais dans tous les cas : c’est un problème que l’on ne rencontre qu’avec du cloud computing.

Une machine performante

Reste que quand Shadow fonctionne, il fonctionne bien. Dans notre cas, nous avons eu le droit au CPU AMD EPYC 7543P épaulé par une Nvidia RTX A4500. Il s’agit d’une carte graphique habituellement réservée aux professionnels. Elle est basée sur l’architecture Ampere des GeForce RTX 30 et se situe entre une GeForce RTX 3070 Ti et une GeForce RTX 3080 sur le papier.

Dans les faits, un benchmark Time Spy Extreme sous 3DMark nous révèle des performances légèrement sous la RTX 3070 avec un Graphics score de 6246 points pour Shadow Power contre 6751 points pour la RTX 3070.

Cela reste tout à fait honorable et permet de jouer aux derniers jeux du moment dans de bonnes conditions en Full HD, définition utilisée par la plupart des utilisateurs, voire en QHD (2560 x 1440). Sur Red Dead Redemption 2 avec les paramètres graphiques au maximum, le jeu affiche 78 images par seconde en moyenne en Full HD.

Mais du lag ?

Durant nos essais, nous avons toutefois constaté plusieurs fois des décrochages de la connexion. Dans les paramètres de l’application Shadow, il était pourtant indiqué que nous n’avions eu aucune perte de paquet et que la latence était minimale (20 ms).

Des problèmes suffisamment pénibles pour rendre une partie d’un jeu comme Overwatch 2 quasi injouable, alors que nous avons joué en filaire depuis une connexion fibre, dans les meilleures conditions possibles donc. Les aléas des connexions sur Internet sans doute, mais c’est le genre de problèmes qui peut faire grincer des dents. Précisons qu’il ne s’agissait pas d’un problème de lag venant du jeu lui-même, puisque la connexion entre Shadow et les serveurs de Blizzard affichait une latence très faible de l’ordre de 10 ms.

Pendant le reste de nos tests, nous n’avons pas eu de problèmes similaires.

Et la qualité d’image ?

Nous avons poussé le débit d’images au maximum possible, c’est-à-dire à 70 Mbit/s pour tenter de maximiser la qualité d’images. À ce niveau, le bureau Windows et les applications sont parfaitement lisibles, mais il reste encore une dégradation chromatique dû au streaming. Une fois l’action lancée à l’écran, la compression peut parfois nous jouer des tours.

Pour avoir testé les différents services de cloud gaming ou de cloud computing sur le marché, Shadow se situe dans la bonne moyenne des services, mais on est loin de la qualité offerte par GeForce Now sur son offre haut de gamme. Là où l’offre de Nvidia avait permis de battre un PC local sur le jeu Dying Light 2, on ne s’imagine pas totalement abandonner sa machine de jeu pour Shadow en termes de qualité d’image.

Un prix élevé, mais une machine complète

Que faut-il conclure de nos essais ? L’offre Shadow Power aligne plusieurs points forts et convaincants avec l’accès à une machine puissante assemblée en France, c’est-à-dire avec des données qui ne partent pas outre-Atlantique. Face aux géants de la tech, Shadow a donc quelques arguments à faire valoir.

Reste le prix assez élevé de l’offre à 540 euros par an. Avec le coût désormais élevé des cartes graphiques et du marché du PC, ainsi que la consommation de ce type de machine (c’est Shadow qui paye la facture d’électricité), cela peut avoir du sens comme alternative à l’achat d’un PC puissant, mais il faudra bien faire ses calculs et penser à son usage.

D’après nous, Shadow a encore du pain sur la planche pour peaufiner son expérience utilisateur. Celle de son application comme de son interface client. Nous n’avons pas rencontré de problème trop grave pour être complètement pénalisant, mais à 45 euros par mois, chaque couac fait forcément grincer des dents.

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