L’ennemi, c’est le poids. Pour tout cycliste sportif, avoir un vélo autour des 6 kg règlementaires en compétition est l’objectif. Mais étrangement, le monde du vélo électrique prend de plus en plus de l’embonpoint. C’est également vrai chez les meilleurs vélos pliants électriques, où de nombreux modèles passent désormais la barre des 20 kg.
Chez Brompton, on sait depuis longtemps que la légèreté prime pour rester performant et efficient. Après son modèle d’origine en acier, la firme britannique a lancé le Superlight en 2005, remplacé par le P Line en 2021 avec un poids de 9,65 kg grâce au cadre en titane. Encore plus radical, le Brompton T Line convertit au possible ses composants au carbone, de quoi tomber à 7,45 kg sur la balance. Détail : si le P line a reçu une version électrique en 2022, le T Line n’avait pas suivi.
C’est désormais chose faite avec le Brompton Electric T Line, qui revendique 13,5 kg. Il débarque avec le nouveau système électrique e-Motiq inauguré par l’Electric G Line à moteur arrière, en plus d’un écran inédit. Mais avec un prix de 6 799 euros, est-ce juste une vitrine « technologique », ou est-ce un vrai bon VAE pliant ? Frandroid a roulé plus de 100 km au guidon pour le juger. Voici notre essai.
Fiche technique
| Modèle | Brompton Electric T Line |
|---|---|
| Vitesse max | 25 km/h |
| Puissance du moteur | 250 watts |
| Nombre d’assistances | 3 |
| Autonomie annoncée | 90 km |
| Temps de recharge annoncé | 240 min |
| Batterie amovible | Oui |
| Bluetooth | Oui |
| GPS | Non |
| Écran | Oui |
| Poids | 14,1 kg |
| Couleur | Gris |
| Phares | Oui |
| Feu arrière | Oui |
| Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Une référence du pliage
Brompton s’est fait un nom dans le vélo pliant, et reste aujourd’hui une référence en termes de compacité. L’Electric T Line est un modèle 16 pouces, dont les dimensions pliées sont remarquables : 56 cm de long seulement pour 76 cm de haut (en comptant la batterie), et 33 cm de large. Pour obtenir ce dernier chiffre, il faut démonter la pédale de droite qui hérite d’un réceptacle sur le cadre.
Pour le reste du pliage, les étapes sont classiques :
- Les roue et triangle arrière sont à rabattre sous le cadre ;
- On procède au pliage du cadre via une poignée à tourner pour rabattre la roue avant sur la droite du vélo ;
- Puis on dévisse la seconde poignée pour plier la potence et le guidon, avec une accroche fixant le tout ;
- On peut alors faire rouler le vélo en utilisant la selle comme poignée, à l’aide des roulettes.
Plus grandes que sur les anciens vélos électriques Brompton, ces ‘Roller+’ remplacent le mode trolley qui devient une en option. C’est efficace sur un sol parfaitement plat, moins sur les revêtements dégradées ou légèrement meubles. Le VAE est aussi moins stable en position intermédiaire (avant le pliage du cadre), et c’est impossible de le laisser debout avec la batterie sans plier la potence.
Ensuite, pour obtenir le format le plus compact, il faut baisser la selle, qui vient verrouiller le système. Vu le faible poids mesuré à 14,2 kg, il est possible de soulever le T Line sans trop peiner. C’est possible de le soulever avec la selle ou l’arrière du cadre.
Il est également possible de retirer facilement le sac-batterie, qui ne change pas par rapport au Brompton C Line Electric d’origine, né en 2018. Cette batterie peut se porter à l’épaule pour prendre ensuite le T line qui ne pèse plus que 11,3 kg.
Attirail minimal mais éclairage puissant
Pour atteindre son objectif de légèreté, le Brompton Electric T Line fait des concessions. Pas de garde-boue – disponibles en option -, pas de porte-bagages arrière (mais le sac avant possède un peu d’espace), ni de béquille (que remplace la position intermédiaire avec pliage de la roue arrière).
Cependant, le VAE britannique présente bien un éclairage relié à la batterie. Si le feu arrière possède une luminosité correcte, le feu avant est particulièrement puissant. Il est aussi automatique dès le démarrage du vélo.
Un nouvel écran simple mais flatteur
Si l’assistance électrique n’est pas inédite, l’écran est LA grande nouveauté des Brompton électriques en 2025. Elle concerne tous les modèles dont le T Line. Situé à droite du guidon, l’écran vient apporte enfin de la modernité à la gamme. Auparavant sur le C Line, il fallait s’arrêter et appuyer sur un des boutons de la batterie pour changer de mode ou activer l’éclairage. Archaïque.
Cette fois-ci, nous avons droit à un affichage certes petit, mais d’une très bonne résolution et en couleur. Il est donc très lisible, et n’a même pas à varier le rétroéclairage de nuit. Une petite jauge de batterie avec le pourcentage, la vitesse en décimale, une estimation d’autonomie et le niveau d’assistance avec chacun sa petite touche colorée sont de la partie.
On peut changer le niveau d’assistance en appuyant en haut ou en bas de l’écran, tandis que le petit bouton latéral sert à parcourir les 3 fenêtres : la première par défaut, la seconde indique la distance et le temps du trajet en cours, et la troisième le kilométrage total.
Une appli anecdotique
L’application Brompton vient en renfort de l’écran, mais sans convaincre. Pourquoi ? Car elle n’apporte rien de plus. Déjà, il faut la relancer à chaque utilisation ou verrouillage de l’écran. Puis dans l’appli, l’accueil indique seulement le pourcentage de batterie, déjà présent sur l’écran qu’il faut obligatoirement activer pour se connecter.
Dans l’icône « Mon Vélo », on y trouve le kilométrage total, des mises à jour logicielles ou la boutique partenaire la plus proche. En conduite, le compteur propose peu ou proue les mêmes infos que l’écran, à l’exception de la vitesse moyenne.
Seule plus value, Brompton avance un calcul fin de l’estimation d’autonomie grâce à l’application. Elle se manifeste après 100 km de roulage, et change tous les 25 m ensuite en fonction de l’utilisation.
Un vélo électrique explosif, utilisable en mécanique
L’avantage d’avoir un vélo électrique aussi léger que le Brompton Electric T Line, c’est qu’il demande moins d’énergie. Déjà rien qu’en musculaire, il est exploitable facilement à 25 km/h sans trop forcer, du moins sur le plat. On peut aussi lui enlever le sac/batterie avant et repasser à 11 kg pour profiter d’un vélo musculaire léger.
Sur le papier, le moteur arrière e-Motiq d’un couple de 24 Nm n’est pas spectaculaire. C’est même le plus modeste jamais expérimenté de mémoire de testeur. Mais son tempérament est explosif. En mode éco, il semble simplement compenser le poids de l’assistance. En mode intermédiaire 2, il offre de bonnes accélérations au feu vert et permet de rouler à 25 km/h facilement même en faux plat montant.
Quant au mode maximum 3, c’est un festival de performances. Le capteur de couple est réactif, emmenant l’Electric T line à 25 km/h en 3 secondes, malgré la transmission monovitesse qui pourrait demander un peu d’huile. Pour les accélérations, on préfèrera le mode 2 plus sobre, car le mode 3 trouve surtout son intérêt en montée.
Jamais il n’a montré de signes de fatigue sur nos tracés habituels, là où certains moteurs arrière de plus de 40 Nm – et même des moteurs centraux puissants – s’avouent vaincus. Le moteur génère un léger bruit de en environnement silencieux, mais non perceptible en circulation. Enfin, le mode « Smart Assist » sert de mode marche ou pour se lancer en côte, avec une petite animation spécifique sur l’écran, sympa.
Concernant la transmission monovitesse, elle ne montre qu’une faiblesse après 30 km/h, et il est difficile de pédaler après 35 km/h. Une version 4 vitesses, 600 g plus lourde, mais plus polyvalente notamment en cas de dénivelés réguliers, est disponible.
Bonne stabilité, vigilance sur l’adhérence
Outre l’assistance, la stabilité du Brompton T Line électrique est assez bonne. Rien de très différent du C Line. L’agilité n’est pas excellente compte tenu du guidon court (58 cm) : on n’évite donc de faire le malin dans les virages serrés, même si l’on tend à adopter une position de conduite active (surtout si on est grand).
On note que le tube de selle monte très haut, ce qui convient aux très grands comme le PDG de la marque Will Butler-Adams. En revanche, les pédales sont minuscules, pas forcément bon pour l’usure des grandes pointures.
Côté confort, les pneus fins Continental ne procurent pas une grande absorption des vibrations. La fourche et la tige de selle en carbone font le gros du travail, ainsi que le cadre en titane. C’est moins pire que ce que nous espérions, mais cela reste loin de l’agrément des autres vélos pliants électriques que nous avons testés.
L’adhérence est aussi précaire sur terre et surface mouillée, tandis que l’on freine avant chaque saut de trottoir dépassant 5 cm sur les pistes cyclables franciliennes.
Enfin, le freinage à patins est étonnamment performant. Il n’est pas aussi impressionnant que du disque et de l’hydraulique, mais on a pu réaliser des arrêts d’urgence assez surprenants. Mais attention à bien positionner son corps, car la roue arrière se soulève parfois ! À confirmer sous la pluie, car nous n’avons pu rouler dans ces conditions.
Au moins 50 km par charge
Si le moteur et l’écran sont nouveaux pour les VAE pliants Brompton, la batterie revient dans sa forme initiale. Sa position en porte-à-faux sur l’avant du cadre est atypique, voire même déstabilisant en cas de fort freinage.
Amovible, elle s’extrait en appuyant sur un bouton et en tirant sur la poignée. On la balade ainsi dans son sac que l’on peut porter à l’épaule. Le sac est d’ailleurs amplement suffisant pour le tout petit chargeur et son câble, ainsi que quelques objets comme des gants ou un petit bidon d’eau.
Cette batterie dispose d’un accès à la prise, accessible sur le vélo ou non. Le petit cache en silicone n’est toutefois pas des plus faciles à soulever. Une fois branché, le Brompton Electric T Line demande environ 3h30 pour atteindre 80 % et 4h30 pour le plein. Le chargeur de petite taille chauffe beaucoup, à ne pas laisser sur une surface à risque, donc.
Quant au suivi de charge, il est impossible de le suivre sur l’écran qui se coupe, ni sur l’application. Il faut se fier à la jauge de la batterie à 5 voyants, ou brancher-rebrancher le câble pour vérifier le pourcentage.
Les 90 km théoriques envisageables
D’une capacité de 345 Wh, la capacité de la batterie est dans la moyenne des vélos pliants électriques du marché. Mais l’estimation de la firme londonienne est très optimiste : 90 km en mode 1. Trop optimiste ?
Pas vraiment, car nos nombreux trajets montrent une excellente efficience. Grâce à son poids réduit, le T Line électrique figure dans le haut du panier de la consommation moyenne d’un vélo électrique, avec 6,5 Wh/km en moyenne. Nous avons obtenu ce chiffre par temps sec, entre 13 et 20°C, avec une charge de 80 kg environ.
L’autonomie en mode 3 dépasse tout juste les 50 km, pendant qu’un trajet en mode 2 nous indique environ 75 km d’autonomie par charge. Les 90 km en mode 1 sont envisageables ! Cette autonomie varie selon que vous apportez de votre force musculaire, surtout sur ce type de VAE léger.
Tarif élitiste, service premium
Accrochez-vous pour le tarif si vous l’ignorez encore. Avec comme base un T Line musculaire dépassant les 5 000 euros, la version électrique n’y va pas avec le dos de la cuillère.
Le Brompton Electric T Line est disponible au prix de 6 799 euros dans notre version monovitesse, et même 6 999 euros en 4 vitesses ! Une partie de l’explication se tient dans l’assemblage au sein de l’usine de la marque directement à Londres. Si vous trouvez ça trop cher, son concurrent britannique vous propose un autre modèle et… du caviar.
Et c’est la moindre des choses, le vélo électrique pliant propose tout ce qu’on attend du haut de gamme. La garantie du cadre est de 7 ans, et de 2 pour le système électrique e-Motiq. On peut aussi l’essayer avant achat dans les centaines de revendeurs partenaires en France – classés Or, Argent ou Bronze selon les modèles et accessoires disponibles – voire le magasin dédiée Brompton Junction à Paris. Le SAV est possible dans une majorité de ces points physiques.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix