C’est un fait indéniable, les constructeurs chinois sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à tenter leur chance en Europe. À tel point que certains veulent même uniquement se concentrer sur ce marché, à l’image de la firme Aiways, en grande difficulté.
Une hausse des droits de douane
On pense également à MG ou encore BYD, tandis que d’autres se développent aussi comme Nio ou Xpeng. Et cela ne plaît pas du tout à l’Union européenne, qui a récemment dévoilé une série de mesures pour limiter cette invasion. Ce qui ne semble pas encore suffire, puisque de nombreuses marques continuent d’envisager de vendre leurs voitures chez nous. Et à des prix bien plus bas que celles de nos marques traditionnelles.
Ce qui chiffonnait un peu la Commission européenne, qui a même ouvert une enquête, accusant l’État chinois de subventionner ses constructeurs pour leur permettre de vendre leurs autos moins cher. Une concurrence alors jugée déloyale pour Bruxelles, qui veut prendre le problème à bras-le-corps. Ainsi, nous annoncions il y a quelques jours que les droits de douane pour importer des voitures chinoises en Europe pourraient passer de 10 à 20 % dès le mois de juillet. Ce qui ne plaît d’ailleurs pas à Mercedes.
Mais il semblerait que cela ne soit pas encore suffisant pour l’Union européenne, qui pourrait aller encore plus loin. C’est en effet ce que révèle une étude menée par Transport & Environment, qui indique que les frais de douane pourraient passer à 25 %, et que cela aurait de nombreux effets positifs. Parmi eux, la hausse des prix des voitures chinoises, qui coûtent déjà bien plus cher en Europe que dans leur pays natal. Mais la différence serait encore plus marquée.
Selon l’ONG, cette mesure rendrait notamment les berlines et SUV de taille moyenne produits en Chine plus onéreux que leurs équivalents fabriqués en Europe. À moins que les constructeurs de l’Empire du Milieu ne rognent sur leurs marges. Cependant, tous les véhicules ne seraient pas concernés de la même manière.
La fin de la concurrence ?
Et pour cause, l’organisation explique que les modèles plus grands resteraient toujours un peu plus abordables s’ils sont assemblés en Chine qu’en Europe. Selon Diane Strauss, directrice de T&E France « des droits de douane plus élevés peuvent inciter les constructeurs européens à choisir l’Europe pour produire leurs véhicules électriques« . C’est sans doute pour cela que BYD va produire ses autos en Hongrie, où la main d’œuvre et l’énergie coûtent moins cher qu’en France.
Par ailleurs, notre pays veut aussi lutter contre l’invasion chinoise en supprimant le bonus écologique pour ces autos. Sauf si elles sont produites en Europe, comme ce sera peut-être le cas pour les voitures de Leapmotor. C’est d’ailleurs ce qu’explique Diane Strauss, qui rappelle que ces mesures ne protègeront « pas les constructeurs historiques éternellement, car les constructeurs chinois seront amenés à installer des usines en Europe« . Par ailleurs, il n’est pas judicieux de supprimer totalement la concurrence selon T&E.
Car c’est aussi grâce à cette dernière que les marques tirent leurs prix vers le bas, afin de rester compétitives face à la montée des constructeurs chinois. Et ce alors que BYD prévoit justement une guerre des tarifs encore plus intense au cours des prochains mois. Ainsi, pour l’ONG, la hausse des frais de douanes doivent aussi s’accompagner de règles visant à inciter les constructeurs à produire plus de voitures électriques.
Reste le problème des batteries, puisque celles fabriquées en Chine coûtent en moyenne 20 % de moins que celles assemblées sur le Vieux Continent. Et cela notamment grâce à l’avance prise par l’Asie dans ce domaine. Mais des droits de douane sur les cellules pourraient également être envisagés par l’Union européenne.
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