La Chine aurait piraté Volkswagen pour améliorer ses voitures : 19 000 fichiers dans la nature

L'affaire Volkswagen et la piste chinoise

 
La Chine, nouveau géant de l’automobile, serait-elle prête à tout pour dépasser la concurrence ? L’espionnage industriel chez Volkswagen fait la une de l’actualité. Des pirates informatiques, probablement chinois, auraient dérobé des données sensibles pendant des années.
Source : Unsplash

Volkswagen aurait été victime d’une vaste opération d’espionnage industriel menée par des pirates informatiques pendant plusieurs années.

Selon les experts, les traces mènent à la Chine. Il faut dire, la Chine mène une offensive importante sur le marché de l’automobile, profitant de la transition vers l’électrification pour développer ses propres groupes automobiles dans le monde entier.

BYD, par exemple, bouscule les marques traditionnelles et se positionne comme un acteur majeur du secteur. Ils ont pris la première place en Chine (à Volkswagen), et vise la première place à l’échelle mondiale.

La Chine est devenue, en 2022, le 2ᵉ plus grand exportateur mondial, devant l’Allemagne. Cependant, il lui restait encore à détrôner le Japon, avec notamment Toyota avec ses RAV4 et Corolla.

La suprématie du pays du soleil levant n’aura finalement pas duré. Et pour cause, au mois de mai 2023, la Chine a réussi l’exploit de lui passer devant.

Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les constructeurs automobiles occidentaux soient dans le collimateur des autorités chinoises et d’autres entreprises locales.

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Des années d’espionnage chez Volkswagen

Des recherches conjointes du média allemand Spiegel et de ZDF Frontal révèlent que Volkswagen est apparemment espionné depuis des années dans le cadre d’une opération à grande échelle, probablement par des pirates informatiques chinois.

Les pirates ont d’abord espionné l’infrastructure informatique du groupe de Wolfsburg en 2010, puis y ont accédé et obtenu diverses données. Trois ans plus tard, les attaquants se seraient donnés des droits d’administrateur afin de pouvoir accéder facilement aux documents. On dit que les pirates ont volé jusqu’à 19 000 fichiers entre 2011 et 2014, notamment ceux des entreprises sœurs Bentley et Audi.

Selon le Spiegel et ZDF, les pirates ciblaient des sujets précis. Outre le domaine de l’électrique et des technologies de propulsion alternatives telles que les piles à combustible (hydrogène), les attaquants recherchaient explicitement des données sur le développement des moteurs thermiques, le développement des transmissions et les transmissions à double embrayage. Bref, des informations sensibles qui jouent un rôle majeur dans la concurrence internationale.

L’attaque aurait été identifiée par un technicien de l’entreprise de Wolfsburg à l’été 2014. Volkswagen a mis en place un groupe de travail, a observé le comportement des auteurs pendant des mois et aurait agi pour arrêter le pillage.

Des soupçons qui pèsent sur la Chine

Bien que VW ne nomme pas de coupable présumé, plusieurs initiés chargés de l’affaire, ainsi que des experts en informatique, soupçonnent unanimement des pirates informatiques de l’État chinois d’être à l’origine de l’incident. Les adresses IP pourraient remonter à Pékin et les programmes utilisés indiqueraient également les utilisateurs chinois.

Il n’existe, cependant, aucune preuve que le service de renseignement militaire de l’APL soit à l’origine de cette opération, comme on le soupçonne.

L’ambassade de Chine à Berlin nie, évidemment, toute allégation, tandis que Volkswagen a confirmé les attaques de cybersécurité aux deux médias et a depuis massivement modernisé son infrastructure informatique.


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