Pourquoi la conduite dynamique permet d’augmenter la durée de vie d’une batterie de voiture électrique

 
Si les batteries des voitures électriques durent de plus en plus longtemps, les chercheurs ont fait une découverte très intéressante. Rouler de manière dynamique serait particulièrement bénéfique et permettrait d’améliorer la longévité de cette pièce. Mais attention, pas besoin de se prendre pour Lewis Hamilton non plus.
Renault 4 E-Tech // Source : Renault / DPPI

Les voitures électriques voient leurs ventes légèrement remonter depuis quelques mois. Une bonne nouvelle pour cette motorisation, qui deviendra bientôt la seule autorisée à la vente. Cependant, de nombreux automobilistes ont encore du mal à se laisser convaincre par cette dernière. Cela pour plusieurs raisons, telles que le prix ainsi que l’autonomie.

Une découverte intéressante

De plus, beaucoup de conducteurs ont aussi peur que la batterie finisse par rendre l’âme. Or, on sait que cette dernière est l’un des éléments les plus chers à remplacer sur une voiture électrique. Elle représente en moyenne 40 % du prix d’une auto.

eureusement, la longévité de cette pièce n’est plus réellement un souci aujourd’hui. De nombreuses études ont prouvé que cette dernière est de plus en plus longue. Ainsi, la perte de capacité serait inférieure à 2 % par an, et elle dépasserait encore les 70 % après 20 ans.

Une nouvelle rassurante, confirmée par une autre étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Stanford, aux États-Unis. Cette dernière vient d’être publiée dans la revue scientifique Nature, et ses conclusions sont très intéressantes.

Concrètement, elle indique que la conduite dynamique serait bénéfique pour allonger la durée de vie des batteries. Selon les scientiques, les brèves accélérations de temps en temps seraient moins néfastes qu’une conduite trop constante. Mais comment cela est-il possible ? Nous allons tout vous expliquer ci-dessous.

Crédit : Tesla

En fait, et contrairement à ce que l’on croit, adopter une conduite plus sportive « n’accélère pas la dégradation, mais améliore plutôt la durée de vie ». Une conclusion qui peut sembler plutôt surprenante, mais qui ne doit rien au hasard. Les chercheurs ont mené cette étude pendant près de deux ans, et ont testé pas moins de 92 cellules de batteries, dans différentes conditions. Divers types de charge/décharge ont été expérimentés, afin de créer des conditions proches de la vie réelle.

Et surtout, qui correspondaient à tous les types de conduite possibles, des automobilistes les plus calmes à ceux qui roulent de manière plus dynamique. Voilà que contre toute attente, c’est le dernier profil qui aurait été le plus bénéfique pour la durée de vie de la batterie. Et pas qu’un peu, puisqu’en adoptant une conduite plus sportive, il est possible de faire 38 % de cycles de charge / décharge en plus. Ce qui correspond peu ou prou à 300 000 kilomètres de plus.

Une petite astuce qui peut tout changer

À vrai dire, le résultat de cette étude confirme ce que nous avions évoqué dans un précédent article . Les scientifiques avaient prouvé que les tests en laboratoires sous-estimaient la durée de vie des batteries de voitures électriques. Ils avaient ensuite conclu que la conduite réelle était en fait bénéfique à cette dernière. Et la différence était grande, puisqu’elle permettrait sur le papier d’effectuer environ 314 000 kilomètres supplémentaires. Ce qui correspond à une durée de vie en hausse d’environ 40 %.

Les chercheurs indiquent que « le vieillissement cyclique est bien plus important que le vieillissement dû au temps ». Mais attention, cela est vrai pour des personnes qui conduisent dynamiquement. Dans le cas contraire, par exemple, en laboratoire, avec une charge ou une décharge constante, l’âge des cellules devient dominant dans leur dégradation.

Peugeot E-208 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Il existe en fait un point idéal de taux de décharge, qui est le parfait équilibre entre le vieillissement temporel et le vieillissement cyclique. Et bonne nouvelle, ce dernier correspond globalement à la manière dont la plupart des automobilistes conduisent leur voiture électrique. Cette plage idéale se situe alors entre 0,3 et 0,5C, ce qui correspond à 30 à 50 % de la capacité de la batterie en termes de puissance.

Par exemple, cela donne 30 à 50 kW pour une batterie de 100 kWh, soit une puissance de 40 à 68 ch. En somme, si vous voulez que votre batterie dure longtemps, il faut continuer à rouler sans rien changer, et sans pratiquer l’éco-conduite à outrance.

Surtout, l’étude conclut que les batteries électriques sont peut-être plus robustes que ce qu’indiquent les tests classiques, à condition de prendre en compte la dynamique réelle.