En 2030, une voiture thermique n’aura plus beaucoup d’avantages par rapport à une voiture électrique

 
Une étude du cabinet PwC est formelle : l’avenir est à la voiture électrique. Grâce à l’amélioration des batteries en vitesse de recharge et en coûts, les voitures thermiques perdraient quasiment tout avantage d’ici 2030. Reste que des questions persistent, notamment géopolitiques.
Tesla Model Y (pour illustration) // Source : Tesla

Longuement débattue, souvent critiquée, le mouvement de fond est pourtant là : la voiture électrique est là pour durer. Une étude prospective de Strategy&, entité du cabinet PwC, vient enfoncer le clou.

Selon cette étude détaillée, le moteur thermique a atteint son pic de production en 2017 et cède progressivement la place au tout électrique. Grâce aux progrès accomplis et ceux à venir, sa part de marché mondiale devrait représenter environ 20 % en 2025, avant d’atteindre près de 60 % en 2035.

Des batteries toujours plus compétitives

Au cœur de cette mutation, la batterie reste l’élément décisif. Les chercheurs et industriels approchent aujourd’hui la barre symbolique des 450 à 500 Wh/l de densité énergétique, cible désignée pour la parité avec les voitures thermiques.

Batteries de la Xpeng P7 // Source : Xpeng

Grâce aux progrès des chimies, des autonomies dépassant les 600 kilomètres semblent tout à fait atteignables, tout en limitant la taille et le poids des packs. L’étude estime un gain de 50 à 75 km d’autonomie à capacité identique… ou une baisse de 500 euros à autonomie identique en 2030.

Mais la vraie révolution pourrait bien venir de la recharge. Les projections indiquent qu’il sera possible, en 2030, de regagner 400 km d’autonomie en seulement 10 minutes pour des voitures électriques « grand public », pouvant même monter à 615 km en 10 minutes pour les modèles haut de gamme. Notons que BYD annonce déjà pouvoir regagner 400 km en 6 minutes avec sa recharge « Megawatt », mais l’étude table sur une adoption bien plus large d’ici 5 ans.

Charge BYD à 1 000 kW, pour illustration

Côté coûts, les cellules LFP (Lithium-Fer-Phosphate) ont surpris en tombant bien en dessous des prévisions, à environ 60 €/kWh, et devrait se poursuivre. Cette baisse est liée à la surcapacité de production mondiale, qui entraîne une concurrence féroce entre fabricants.

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Cependant, la dépendance aux matières premières stratégiques, largement contrôlées par la Chine, reste un facteur de vulnérabilité. Les actualités récentes l’ont d’ailleurs prouvé, entre la pénurie organisée de terre rares ou la fermeture d’une immense mine de lithium, justement pour combattre cette surcapacité.

Parfois déjà plus économique qu’une thermique

En parallèle, l’efficacité énergétique des véhicules électriques progresse rapidement. La consommation moyenne a déjà reculé de 5 à 10 % ces dernières années et devrait tomber entre 12 et 14 kWh/100 km d’ici 2030, notamment grâce à un travail sur le rendement interne (chauffage, électronique de puissance, etc).

La Renault Twingo électrique, qui sortira en 2026, débutera sous les 20 000 € // Source : Renault

Sur le plan économique, la parité du coût total de possession (TCO) entre thermique et électrique est déjà atteinte dans la plupart des segments. Selon Strategy&, l’électrique est déjà compétitif au quotidien, notamment grâce à des coûts d’entretien plus faibles et au prix de l’énergie généralement inférieur à celui de l’essence. Un constat déjà partagé pour la France par l’UFC-Que Choisir.

En revanche, le coût du groupe motopropulseur (et notamment des batteries, qui pèse pour 60 à 70 % des coûts de ce dernier) reste encore plus élevé que celui d’un moteur thermique. De fait, la parité à l’achat ne devrait être atteint qu’à partir de 2030, avant une convergence totale vers 2040.

Tesla Model Y Performance (2025) // Source : Tesla

De fait, et malgré une adoption plus lente qu’initialement prévue, l’étude mise sur une part de marché mondiale de 40 % de la voiture électrique en 2030 et 60 % en 2035 – date à laquelle l’Union européenne devrait bannir la vente de voitures thermiques et hybrides. Une poussée bien évidemment soutenue par la Chine, tandis que les États-Unis devraient rester plus timides sur le sujet.


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