
Aujourd’hui, la Chine domine toute l’industrie de la voiture électrique. Elle ne cesse d’exporter ses autos vers l’Europe, ce qui déplaît fortement à Bruxelles. Mais ce n’est pas tout, car elle a aussi la mainmise sur la production de batteries. C’est ce que nous avions expliqué dans un récent article.
Une production européenne menacée
En effet, les deux leaders mondiaux, CATL et BYD, représentent à eux seuls 55,3 % du marché mondial des batteries d’autos électriques. Autant dire que la production européenne n’a pas beaucoup de place. Et à vrai dire, c’est même pire que ça, comme l’explique ACC (Automotive Cells Company) dans un communiqué cosigné avec Verkor et PowerCo (filiale de Volkswagen), qui possèdent des usines (fonctionnelles ou en construction) en Europe.
La firme tricolore, fondée par Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies, indique que 99 % des accumulateurs sont fabriqués « par des acteurs non européens ». Et cela est très problématique, car le Vieux Continent dépend de l’Asie.

Pourtant, les initiatives ne manquent pas en Europe et en France. ACC, par exemple, produit des cellules pour les Peugeot e-3008 et e-5008 ou encore la DS N°8. Le souci, c’est que toutes ces sociétés ont du mal à trouver les financements nécessaires à leur développement. Et l’Union Européenne ne semble pas vraiment prête à les soutenir.
Elles dénoncent notamment l’inaction de Bruxelles, tandis que la Chine et les États-Unis « déploient des subventions massives pour soutenir leur production locale ». Ce qui n’est pas du tout le cas chez nous. Alors même que la Commission Européenne avait annoncé des investissements pour inciter les entreprises à produire des batteries sur le continent, et qu’elle avait déjà attribué 852 millions d’euros à six projets européens de batterie en juillet 2025.

Mais dans les faits, les acteurs de cette filière se sentent abandonnés. Ils estiment en effet que « sans un soutien immédiat et ciblé à la production locale, l’Europe court le risque de perdre son autonomie stratégique ».
Une situation très inquiétante, puisque les batteries revêtent une importance capitale pour l’industrie automobile. Et aujourd’hui, cette filière emploie 13 millions de personnes, dont l’emploi serait menacé si Bruxelles ne fait rien. C’est d’ailleurs ce qu’expliquent les sociétés concernées, qui listent toutes les conséquences de l’inaction de la Commission. Parmi elles, citons notamment la délocalisation d’un marché annuel de 250 milliards d’euros au profit des importations asiatiques. Ce qui aurait évidemment un très lourd impact sur l’économie européenne.
Un soutien sous conditions
Ce n’est pas tout, car l’absence d’aide de la part de Bruxelles engendrerait aussi un important retard en matière d’innovation et de savoir-faire. Mais aussi une fragilisation stratégique de l’industrie automobile et une dépendance accrue à des fournisseurs non européens pour des technologies critiques. Autant dire que le soutien de l’Europe est crucial. Pour mémoire, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen va recevoir le 12 septembre prochain les grands dirigeants de l’industrie automobile. L’occasion pour les trois sociétés d’exprimer leurs craintes.
Sous réserve cependant que cette dernière les entende. Mais on se rappelle qu’elle avait déjà reconnu en mars 2025 l’urgence de la situation. Elle avait alors proposé un soutien direct, mais sans grand résultat car insuffisant. Ainsi, l’Alliance européenne des batteries émet quelques recommandations. Elle demande notamment « 1 milliard d’euros pour l’accompagnement au démarrage » mais aussi « 1,8 milliard d’euros pour les trois premières années de production, conditionnés aux volumes produits ». Enfin, elle souhaite aussi obtenir des financements complémentaires entre 2028 et 2030.

Cela « afin de garantir la compétitivité à long terme ». Les trois grands acteurs soulignent que ce soutien financier doit être « indexé sur les volumes livrés et dégressif dans le temps ». Le but n’est pas de vivre sous perfusion de l’Europe, mais simplement de pouvoir amorcer un début de production.
De plus, ils souhaitent que ces fonds soient « débloqués uniquement lors de la livraison effective aux clients ». Enfin, les sociétés demandent également que les subventions soient conditionnées « à l’achat de véhicules électriques à une part croissante de contenu européen ».
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