
Avec une dette restructurée et dix milliards d’euros effacées de son ardoise, SFR va beaucoup mieux selon le PDG d’Altice France, Arthur Dreyfuss. Un regain de vitalité qui n’a fait qu’accroître les appétits des rivaux qui viennent de dévoiler leurs crocs.
Le coup de tonnerre tant attendu vient de tomber. Bouygues Telecom, Orange et Free ont officiellement annoncé le dépôt d’une offre conjointe pour racheter une grande partie des actifs de SFR. Montant de l’opération : 17 milliards d’euros.
Les trois opérateurs se partageraient le gâteau selon un découpage précis, Bouygues pourrait rafler la plus grosse part avec 43 % de la valeur. Mais attention, il s’agit pour l’instant d’une offre « non engageante » qu’Altice France peut encore refuser.
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Les trois opérateurs veulent racheter SFR pour 17 milliards d’euros
17 milliards d’euros ! C’est la somme mise sur la table par les trois opérateurs pour reprendre une grande partie des actifs d’Altice qui se les partageraient ainsi :
Bouygues Telecom ramasserait la part du lion avec 43 % de la valeur totale. L’opérateur mettrait la main sur une grande part de l’activité B2B (entreprises), l’activité B2C (grand public), le réseau mobile de SFR en zone non dense (campagne et petites villes), ainsi qu’une partie des infrastructures et des fréquences hertziennes.
Free (Groupe Iliad) récupérerait 30 % de la valeur avec l’activité B2B et B2C, une partie des infrastructures et des fréquences. Free renforcerait ainsi ses positions sur le marché professionnel où l’opérateur reste moins présent qu’Orange ou Bouygues.
Orange se contenterait de 27 % de la valeur en reprenant l’activité B2C et une partie des infrastructures et fréquences. Le leader historique français compléterait ainsi son maillage territorial et sa base client.
Pour le moment, aucun détail n’est donné sur la nature de ces activités ni quelles infrastructures finiront aux mains de quels opérateurs. Mais on en sait plus sur la répartition de la valeur :
La répartition du prix et de la valeur serait de l’ordre de 43% pour Bouygues Telecom, 30% pour Free-Groupe iliad et 27% pour Orange.
Ce qui ne serait pas vendu
Les trois opérateurs précisent clairement que leur offre ne concerne pas l’intégralité d’Altice France. Plusieurs sociétés du groupe resteraient en dehors du périmètre de rachat : Intelcia (centres d’appels et services clients), UltraEdge (datacenters et cloud), XpFibre (déploiement fibre optique), Altice Technical Services (services techniques), ainsi que toutes les activités du groupe dans les territoires d’outre-mer (Antilles, Réunion, Nouvelle-Calédonie).
Cette exclusion n’est pas anodine. Elle signifie qu’Altice France conserverait une activité résiduelle non négligeable, notamment dans les infrastructures et les services B2B2B (vente en gros aux autres opérateurs).
Le groupe de Patrick Drahi ne disparaîtrait donc pas complètement du paysage télécoms français, même si son visage changerait radicalement.
Une offre non engageante
Les trois opérateurs précisent toutefois qu’il s’agit là d’une offre « non engageante ». Ce qui signifie qu’il s’agit là d’une simple proposition et qu’Altice France se réserve le droit de l’accepter ou non. Aucun engagement ne lie les parties.
Il n’y a aucune certitude à ce stade que cette offre indicative puisse aboutir à un accord.
Pour le moment, seul SFR ne communique pas sur cette offre d’acquisition. Mais dernièrement, le PDG d’Altice France, qui ne contredisait pas totalement les rumeurs de vente, affirmait étudier « chacune des offres » qu’Altice France aurait à recevoir. Si Altice France accepte l’offre non engageante, une offre confirmatoire devra être déposée puis évaluée par la suite.
Une dette restructurée mais toujours des doutes
Rappelons le contexte : Altice France a récemment restructuré sa dette colossale et effacé environ dix milliards d’euros de son ardoise. Arthur Dreyfuss n’a cessé de répéter que SFR allait « beaucoup mieux » et que le groupe retrouvait de la vitalité. Cette communication positive visait probablement à rassurer les marchés et à faire grimper la valorisation du groupe en vue d’une éventuelle vente.
Mais cette santé financière retrouvée a surtout attisé les appétits des concurrents qui voient là l’occasion de mettre la main sur des actifs stratégiques (fréquences, réseau mobile en zone rurale, base clients) sans racheter les problèmes de dette qui plombaient SFR. Le timing de cette offre n’a rien d’un hasard : elle intervient juste après la restructuration, au moment où SFR redevient « achetable » sans hériter d’un boulet financier.
Si cette offre aboutit un jour, elle devra impérativement passer sous les fourches caudines de l’Autorité de la concurrence française et probablement aussi de la Commission européenne. Le démantèlement d’un des quatre opérateurs nationaux par ses trois rivaux pose évidemment d’énormes questions de concentration du marché.

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