Nothing Phone (3) vs Google Pixel 9 Pro : comment choisir le meilleur smartphone premium à prix accessible ?

Une étape très importante pour Nothing, qui signe jusqu’ici un sans-faute sur le segment du milieu de gamme, et qui a été accueillie avec quelques réserves dans nos colonnes. Affiché à 849€, le Nothing Phone (3) est reparti avec un 8/10 prudent.

Valeur sûre, le Google Pixel 9 Pro a été lancé plus cher, à plus de 1000€, mais se trouve désormais autour des 800€ — ce qui rend ce comparatif particulièrement intéressant. D’autant qu’il a, lui aussi, été reçu avec un 8/10. Allons-y pour le versus !

Les fiches techniques des Nothing Phone (3) et Google Pixel 9 Pro

Deux smartphones très particuliers

Il n’existe aucun autre smartphone comme le Nothing Phone (3), et aucun comme le Pixel 9 Pro. Ce sont cette fois parmi les mobiles les plus particuliers du marché qui s’affrontent.

C’est sûr, Nothing… c’est particulier. Il faut aimer le look rétrofuturiste et faussement transparent du Phone (3). L’aspect très asymmétrique des appareils photo peut déplaire, tout come le placement du petit écran Glyph Matrix dans l’angle supérieur droit. Une proposition très, très à part, qui s’oppose à un Pixel 9 Pro qui est probablement le plus abouti de l’écurie Google. Très bien fini, il met parfaitement en valeur ses différents capteurs photo dans cette Camera Bar signature de la marque.

Maintenant, n’oublions pas de préciser que le Pixel 9 Pro est, d’une certaine façon, un smartphone compact, avec un écran de 6,3″ contre 6,67″ pour son concurrent. Ce dernier est donc plus lourd (presque 220 grammes), et fatalement plus encombrant.

Pour finir, le Pixel 9 Pro est globalement plus résistant que son rival londonien. Il mise sur le verre le plus résistant de l’industrie, le Gorilla Glass Victus 2, là où Nothing se contente du Gorilla Glass 7i de milieu de gamme. Une fausse note, heureusement amoindrie par une certification IP68 partagée entre les deux modèles.

L’écran du Pixel 9 Pro reste imbattable

Google a frappé très fort avec l’écran AMOLED du Pixel 9 Pro. Si son concurrent jouit de caractéristiques proches, sur le papier, le smartphone de Google le surpasse de très loin côté luminosité. Notre sonde a relevé un pic à 2500 nits, soit 1000 nits de plus que le Phone (3). Un écran donc plus à l’aise en HDR, mais également beaucoup plus lisible en extérieur sous un grand soleil.

Pour la colorimétrie la balle revient au centre. Les deux concurrents proposent des couleurs aussi naturelles que profondes, qui mettront toujours vos contenus en valeur.

Sur l’IA, deux philosophies qui s’affrontent

Google est logiquement parmi les constructeurs les plus avancé en matière d’intelligence artificielle. Lui qui souhaite nous faire avaler Gemini à toutes les sauces l’intègre naturellement au cœur même de l’expérience Pixel 9 Pro.

Gemini est évidemment aussi de la partie sur le Nothing Phone (3), mais le fabricant laisse l’utilisateur ou l’utilisatrice décider si l’IA est un outil qui l’intéresse ou pas. La barre de recherche globale permet, si on le souhaite, de poser une question à l’IA (pratique), mais jamais NothingOS ne vient nous forcer à utiliser la moindre fonction.

La surcouche a ses défauts, bien sûr, comme l’apparence par défaut (monochrome et illisible à mon goût). Mais elle innove aussi sur bien des aspects, comme avec le nouveau système Glyph Matrix, qui remplace les LED des précédents modèles. Grâce à lui, on peut se détacher (un peu) de son smartphone en recevant ses notifications sur le tout petit écran arrière du smartphone. Divers jouets numériques tirent également parti de ce gadget (il faut le dire), mais cela reste une innovation.

Même chose pour l’Essential Space, cet espace connecté qui vient centraliser les captures d’écran et les vocaux que vous enregistrez en maintenant l’Essential Key appuyée. L’IA vient ici mettre de l’ordre et organiser vos pensées en collections pour que vous puissiez vous y retrouver, sans avoir à scroller mille ans dans votre photothèque régulière.

Reste qu’en matière de mises à jour, Google et son Pixel 9 Pro restent loin devant, avec 7 ans garantis. Le Nothing Phone (3) sera mis à jour 5 ans pour les grandes mises à jour Android, et 7 ans pour les correctifs de sécurité.

Le grand débat des processeurs

On a eu tôt fait de critiquer le choix de Nothing, qui a osé tourner le dos à l’inévitable Snapdragon 8 Elite tout en osant appeler son smartphone un flagship… exactement comme Google, finalement ?

Le géant du web a toujours dit ne pas faire la course aux performances avec ses puces Tensor G, et on en a là une belle illustration. Le fait est que la Snapdragon 8s Gen4 du Nothing Phone (3) met la pâtée à celle de son concurrent, et offre une navigation impeccablement fluide, et du jeu à 60 fps sans chauffe excessive. Que peut-on bien vouloir de plus au juste ?

Google garde son petit truc en plus en photo

La photo fait forcément partie de l’arsenal immanquable de tout bon smartphone haut de gamme. Et, si Nothing a bien musclé son jeu ces dernières années, force est de constater que ce Phone (3) ne fait pas les choses très différemment du Phone (3a) Pro. Ce qui laisse un boulevard au Pixel 9 Pro pour s’exprimer.

Nothing Phone (3)

• Grand-angle : 50 Mpx, f/1,7, OIS ;
• Ultra grand-angle : 50 Mpx, f/2.2 ;
• Téléobjectif 3x : 50 Mpx. f/2.7, OIS ;
• Selfie : 50 Mpx, f/2.2.

Google Pixel 9 Pro

• Grand-angle : 50 Mpx, f/1.7, OIS ;
• Ultra grand-angle : 48 Mpx, f/1.7, mode macro ;
• Téléobjectif 5x : 48 Mpx, f/2.8, OIS ;
• Selfie : 42 Mpx, f/2.2.

Les deux smartphones jouent des coudes avec leur grand-angle aux caractéristiques semblables. Les clichés sont très bien définis, la dynamique est parfaite, et le traitement jamais trop agressif. On apprécie en particulier l’aspect chaleureux des photos du Pixel — même si la grisaille ici présente ne lui rend pas forcément justice. En termes optiques, on n’a rien à reprocher de particulier au Nothing Phone (3), pas plus qu’au Pixel 9 Pro en réalité.

Les clichés sortis du module secondaire sont un peu moins flatteurs, encore que les deux concurrents s’en sortent avec brio pour conserver un très haut niveau de détail. Mais, comme souvent avec ces optiques, il faut composer avec de la distorsion dans les angles et une perte de netteté explicable par la petitesse des capteurs. Reste que pour des photos à consulter sur l’écran de son smartphone, cela reste très alléchant.

Non, là où Nothing perd du terrain, c’est avec son téléobjectif périscopique 3x, qui est même un tout petit peu moins bon que celui du Phone (3a) Pro, figurez-vous. Cela se joue à rien, bien sûr, mais ça ne l’aide pas à prendre l’ascendant sur le Pixel 9 Pro qui lui intègre une optique 5x bien plus capable dans toutes les situations.

Des autonomies similaires

Ce n’est pas au chapitre de l’endurance qu’on parviendra à départager ces deux-là. Avec leur batterie respective de 5150 et 4700 mAh, les deux smartphones semblent offrir une batterie suffisamment costaude pour un jour et demi d’autonomie.

Pour la recharge, Google se fait très logiquement distancer : le Pixel 9 Pro n’accepte que 27 W en entrée, contre 65W pour le Nothing Phone (3), qui refait le plein en une heure chrono. Les deux sont compatibles avec la recharge sans fil (5W pour Nothing, 12 W pour Google).

Nothing Phone (3) vs Google Pixel 9 Pro : lequel choisir ?

Si l’on laisse de côté la question de la taille, la proposition technique des Pixel 9 Pro et Phone (3) est très proche. Maintenant, quand on fait les comptes, le smartphone de Google paraît plus abouti dans la plupart des cas.

Son écran, extrêmement lumineux, se conjugue à un trio de capteurs photos exceptionnels au niveau desquels ceux du Nothing Phone (3) a du mal à se hisser.

Le premier flagship de Nothing n’est pas mauvais bougre. En fait, il propose même de meilleures performances que son concurrent. Mais on peine souvent à percevoir ce que ce Phone (3) apporte de plus que les modèles (3a) et surtout (3a) Pro lancés plus tôt cette année. Désormais plus abordable, le Pixel 9 Pro nous paraît donc être une meilleure option.

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