Test du Nothing Phone (3) : le smartphone qui veut la peau des iPhone et Galaxy

Smartphones • 2025

En moins de cinq ans, Nothing s’est fait un nom et une (modeste) place sur le marché du smartphone. Avec le Nothing Phone (3), le constructeur marque son entrée sur le segment haut de gamme, avec la promesse d’un appareil qui, au-delà de sa fiche technique, peut être beaucoup de choses… mais sûrement pas ennuyeux.
Nothing Phone 3 (33)
 

Le début de l’été est souvent la dernière fournée de smartphones avant la rentrée. Entre Xiaomi et Samsung, Nothing a profité de la saison pour lancer deux produits haut de gamme : le Headphone (1), un redoutable concurrent au Sony WH-1000XM6. En parallèle, la marque met un premier pied dans les smartphones haut de gamme avec un Nothing Phone (3) qui dépasse les 800 euros et flirte avec les 1000 euros dans sa déclinaison la plus coûteuse.

Pour prétendre à ce niveau de tarif, le constructeur promet une belle mise à jour de la partie photographique, une fiche technique cohérente et performante, sans oublier ce qui fait le charme de Nothing : un design atypique sur le marché et une offre logicielle à l’avenant. L’écosystème Nothing a-t-il sa place au milieu des géants du secteur ? Découvrez-le avec nous.

Fiche technique

Modèle Nothing Phone (3)
Dimensions 75,59 mm x 160,60 mm x 8,99 mm
Interface constructeur Nothing OS
Taille de l’écran 6,67 pouces
Définition 2800 x 1260 pixels
Densité de pixels 460 ppp
Technologie AMOLED
SoC Qualcomm Snapdragon 8s Gen 4
Puce graphique Qualcomm Adreno 825
Stockage interne 256, 512 Go
Appareil photo (dorsal) Capteur 1 : 50
Capteur 2 : 50
Capteur 3 : 50 Mp
Capteur photo frontal 50 Mp
Définition enregistrement vidéo 4K @ 60 fps
Wi-fi Wi-Fi 7 (be)
Bluetooth 6.0
5G Oui
NFC Oui
Capteur d’empreintes Sous l’écran
Type de connecteur USB Type-C
Capacité de la batterie 5150 mAh
Poids 218 g
Couleurs Noir, Blanc
Fiche produit

Design

Quand un constructeur arrive à créer une véritable signature visuelle, le risque est de finir par tourner en rond et avoir du mal à se renouveler… Et nous ne regardons en direction d’aucun pommier…

Avec son Phone (3) et son positionnement haut de gamme, Nothing devait donc marquer le coup, tout en restant dans la droite ligne de son ADN. Lors de la conférence de presse, Carl Pei, un des cofondateurs de la marque, évoque un « premier flagship » dans une époque où le smartphone « est devenu ennuyeux ».

Si pour le second point, nous avions peu de doutes, sur le premier, le constructeur ne peut s’appuyer que sur le design pour se démarquer. Il faut toutefois admettre que sur ce dernier point, Nothing sait encore faire différent et charmer si l’on adhère à son esthétisme.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Ainsi, la face avant est tout ce qu’il y a de plus classique : un bel écran de 6,67 pouces avec un poinçon central en haut de l’écran. Les bordures sont assez fines, la surface d’affichage représentant 90 % de la face avant totale. Comme presque tous les mobiles de 2024 et 2025, nous avons des tranches plates en métal, joliment réalisées, mais rien de bien original.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Ce n’est pas le cas du dos qui est ici non seulement hors des sentiers battus, mais une réussite esthétique, pour peu que vous soyez sensible à ce type de design. Ainsi, la surface n’est pas homogène, nous avons des inserts rectangulaires en plastique lisse, comme certaines pièces de Lego, des vis apparentes, des circuits imprimés stylisés.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

L’assemblage des formes géométriques différentes et leur positionnement, qui n’est pas toujours aligné, apporte un réel charme, en plus d’un look vraiment à part. Toutefois, posé à plat, c’est la fête du déséquilibre. Nous sommes un peu durs : le tiers bas de l’écran est assez stable pour taper un message, mais dès que vous interagissez au-dessus, il devient trop bancal. La faute au téléobjectif qui ressort beaucoup moins que les deux autres.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Le bloc optique est tout aussi original : il n’est pas encapsulé dans un module, et surtout, les optiques ne sont pas toutes alignées. Ainsi, en haut à droite, nous avons le téléobjectif décalé sur la droite, comparé aux deux optiques basses (grand-angle et ultra grand-angle) qui, elles, sont bien alignées.

L’optique la plus à droite affiche une petite LED rouge. Elle s’illumine quand un enregistrement vidéo est actif. Juste au-dessus, le flash, et à sa droite, le nouveau Glyph.

En effet, si Nothing garde la philosophie de son système Glyph, il en change radicalement la forme. Ainsi, nous passons de bandes LED sur la surface du dos à un écran de 489 microLEDs. Nous passons donc d’un affichage très néo-futuriste à un style plus rétro-techno avec un affichage pixélisé. Nous reviendrons sur le Glyph et ses usages plus bas.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Les boutons dédiés au volume sont sur la tranche droite, et celui de mise en marche sur celle de gauche. Sous ce dernier se trouve un second bouton dédié à l’Essential Space, la zone IA de Nothing dont nous traiterons plus bas.

Pas de bouton fonction ou photo, mais un double appui sur le bouton de sortie de veille lance l’APN. Ce bouton tombe parfaitement sous le pouce, celui d’action est un peu trop bas si vous avez de petites mains. Alors que ceux sur la tranche gauche satisferont tous les gabarits.

Nous apprécions en tout cas le design de ces boutons, avec de jolis volumes pour une interaction efficace, sans pourtant casser l’harmonie des lignes.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Les mensuratinos de 160,6 x 75,59 x 8,99 mm pour 218 g n’en font pas le smartphone le plus compact du moment, ni le plus léger. De plus, nous avons un léger déséquilibre dans la répartition du poids, avec un peu plus de densité sur le quart haut de l’appareil. Au quotidien, cela n’est pas trop gênant, et globalement, la prise en main est très confortable, même au niveau des tranches.

La qualité de fabrication est excellente, rien à remarquer de particulier. Le dos est protégé par du verre Gorilla Glass Victus et on trouve du Gorilla Glass 7i pour l’écran. Dommage que le premier ne soit pas présent sur les deux faces. En revanche, ce verre est glissant, et les jours de forte chaleur, vous devrez affermir votre poigne pour éviter qu’il ne glisse. S’il finit dans l’eau, pas de panique. IP68, il résistera à une immersion dans l’eau durant 30 minutes à 1 mètre de profondeur.

Nothing nous délivre ici un produit soigné, atypique, qui ne laissera jamais un avis mitigé. Soit, comme le testeur, vous aimerez, soit vous retournerez à un smartphone plus conventionnel.

Écran

Pour l’affichage de son Phone (3), Nothing dégaine une belle dalle AMOLED de 6,67 pouces en 2800 x 1200 pixels. Sans surprise, et avec une densité de pixels par pouce de 460 ppp, l’affichage offre une belle finesse. De plus, la technologie LTPO est au rendez-vous, ce qui permet de profiter d’un taux de rafraîchissement dynamique de 0 à 120 Hz.

À l’aide de notre sonde et du logiciel CalMAN Ultimate de Portrait Displays, nous avons lancé notre batterie de tests pour mesurer ses performances.

Sur les deux profils d’affichage prédéfinis (Actif et Normale), c’est le second qui nous offre la colorimétrie la plus fidèle avec un Delta E moyen de 2,66, 3 ou moins étant la cible. En ce qui concerne la température moyenne des couleurs, nous mesurons 6634 K, contre 6500 K pour la valeur de référence. Ajoutez à cela une bonne couverture colorimétrique avec la reproduction de 98 % du DCI-P3, 136 % du BT.709 et 62 % du BT.2020. Cela permet de profiter d’une colorimétrie naturelle, nuancée, mais avec une très légère dérive vers les bleus dans les fonds blancs.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Coté luminosité, le Phone (3) ne démérite pas dans sa gamme de prix et aligne 1498 nits en SDR et 1572 nits en HDR. Résultat : ce mobile offre un bon confort de lecture ou de visionnage dans tous les environnements. Par contre, en plein soleil ou si une forte lumière artificielle est derrière vous, il faut alors un peu plisser les yeux. Le rendu HDR est de bonne facture : il est possible d’en profiter en plein jour, mais c’est vraiment dans un environnement tamisé — voire mieux, dans la pénombre — que l’on peut réellement apprécier les détails que peut apporter ce traitement.

Performances

Pas de SoC très haut de gamme comme le Snapdragon 8 Elite ici, mais le successeur du 8s Gen3, le bien nommé Snapdragon 8s Gen 4. Ce processeur est pensé pour les mobiles haut de gamme à moins de 1000 euros, et le Phone (3) est le second mobile qui l’embarque. Actuellement, seul le Xiaomi Poco F7 le propose, avec une différence de taille : une mise de départ fixée à 399 euros.

Moyennes normalisées des benchmarks AnTuTu, 3DMark et Geekbench 6

Toutefois, Nothing semble avoir apporté plus de soin à l’optimisation que Xiaomi. Avec le même SoC, l’Anglais est en moyenne 10 à 15 % plus efficient que le Chinois. À l’usage, Android comme les applications se comportent à merveille. Même en abusant du multitâche, nous n’avons jamais noté de ralentissement. La fluidité est le maître-mot, et à moins d’encoder toute la journée des vidéos 4K, peu de chance que vous remarquiez la différence au quotidien avec un 8 Elite.

Côté jeu vidéo, nous avons en renfort un GPU Adreno 825. Nous sommes assez bluffés par les performances, avec un Fortnite en qualité Épique qui surfe sur les 60 fps sans y penser. Idem avec Genshin Impact : à moins d’avoir un écran surchargé d’ennemis, les 60 fps sont une formalité.

Le mode 120 Hz de Call of Duty, en qualité graphique moyenne, ne faiblit jamais et reste constant à 120 fps. Le mode 60 Hz en mode graphique Ultra est tout autant une formalité.

Comme le Poco F7, le Nothing Phone (3) chauffe pas mal, beaucoup même. Toutefois, la sensation de chaleur ne devient désagréable qu’au bout de 30 à 45 minutes de jeu.

De plus, le processeur est plus stable, et la perte de performances sur la durée reste très maîtrisée. Cela nous donne un bridage de 15 % en moyenne, ce qui n’a presque aucune influence sur les performances, même en gaming.

Logiciel

Nothing OS 3.5 et Android 15 sont aux commandes, et le premier apporte une interface graphique particulière. Ainsi, elle propose des thèmes où noir et blanc et rouge dominent. Les icônes sont retouchées pour correspondre à ces codes design, et cela est plutôt réussi, même si l’identification de certaines apps n’est pas toujours aussi évidente.

Nothing propose de nombreux widgets dédiés à son écosystème, à ChatGPT, et en commun des codes graphiques très épurés, souvent de style pixel art.

Le tiroir d’applications affiche les icônes dans leur couleur d’origine. Petite fonction appréciable, le mobile propose d’organiser automatiquement les applications en dossiers selon leur catégorie — et en plus, il le fait bien.

Nous avons évoqué plus haut Essential Space et son bouton associé. Il s’agit d’un espace numérique où se retrouvent toutes vos captures d’écran, vos notes texte ou vocales, et qui seront traitées par l’IA. Cet espace se veut être un véritable secrétaire personnel, qui réunit les éléments de votre choix, les organise et suggère des actions dans certains cas.

Un espace prometteur, à condition de réellement l’intégrer à ses usages. Ce que la présence d’un bouton physique ne peut qu’encourager.

Comme nous l’avons vu, le système Glyph a radicalement changé. Fini les bandes de LED lumineuses, place à un bel écran de 489 micro-LED. Ce dernier va par exemple afficher des notifications, servir à suivre un chrono, donner l’heure ou indiquer la météo d’un coup d’œil.

Des jeux sont proposés comme celui de la bouteille, shifumi ou la boule magique. Il est possible de prendre un selfie avec la caméra dorsale, en reproduisant en miroir sur le petit écran ce que voit le capteur principal. C’est amusant, pas toujours précis, et pourtant ce moyen de prise de vue s’adopte facilement.

Dans l’absolu, la philosophie reste la même : utiliser visuellement le dos pour interagir avec le mobile. Il faut manipuler le bouton haptique pour interagir avec : un appui court pour passer d’une fonction Glyph à l’autre, et un appui long pour l’activer. Ces changements offrent plus d’interactions, mais certains n’apprécieront pas le passage à un aspect plus pixel art.

La politique de mises à jour est améliorée : 5 ans de mises à jour Android, 7 ans de correctifs de sécurité, contre 3 et six pour le Phone (3a) Pro. Bravo.

Photo

Le bloc optique prend du grade et aligne ainsi trois capteurs de 50 Mpx. Nous avons donc :

  • Un capteur principal grand-angle de 50 Mpx avec une ouverture f/1.68
  • Un téléobjectif de 50 Mpx avec zoom optique 3x
  • Un capteur ultra-grand-angle de 50 Mpx (f/2.2, champ de vision de 114°)
  • Et un capteur selfie de 50 Mpx (f/2.2) à l’avant

Nothing a donc boosté les capteurs secondaires comparé au Nothing Phone (3a) Pro.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Grand-angle

Nous sommes très satisfaits des prestations du capteur principal. Déjà par la gestion de la lumière, avec un APN qui sait éviter la surexposition. La gestion des contrastes est fine, mais plus la zone est claire, plus les défauts du traitement numérique se font sentir.

En effet, nous avons un lissage parfois trop visible, mais cela concerne principalement les détails en second ou troisième plan. Ceux au premier plan sont de très bon ton et permettent de profiter de clichés de belle facture. Cela est sublimé par une colorimétrie équilibrée. Toutefois, quand la luminosité ambiante est forte, nous constatons des couleurs un peu saturées mais sans tomber dans l’excès.

Nothing a amélioré son mode nuit depuis le Phone (3a) Pro. Ainsi, même dans les lieux sans un grand renfort lumineux, nous avons des clichés très exploitables.

La colorimétrie est un peu plus vive qu’elle ne le devrait, cela est dû aux efforts faits par le capteur pour maximiser la lumière. Le niveau de détail est très honnête, mais nous ne sommes pas encore au niveau d’un Pixel, mais pas si éloignés d’un S25.

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En environnement urbain plus riche en lumière, les couleurs sont bien plus chatoyantes, presque trop à certains endroits. La gestion des contrastes est bonne, mais pas aussi fine qu’en plein jour. Le niveau de détail est meilleur, mais nous ne sommes pas encore au niveau du Google Pixel 9 ou du Magic 7 Pro.

Portrait

Le mode portrait est très plaisant, avec un détourage impeccable. Seuls les cheveux en bataille de la fille du testeur l’ont mis en difficulté. L’image bénéficie d’un effet de flou progressif et fluide.

La colorimétrie est de bonne qualité, naturelle, et la carnation en profite, même si elle apparaît un brin plus claire qu’elle ne le devrait. Nous profitons d’un excellent niveau de détails, comme les poils de barbe bien définis et un rendu des textures naturel. Seul bémol : les zones très lumineuses ne sont pas toujours traitées comme il le faudrait.

De nuit, nous retrouvons les mêmes qualités, mais pour obtenir un résultat vraiment qualitatif, il faut se trouver dans une zone avec un bon renfort lumineux.

Ultra grand-angle

Ce capteur ultra grand-angle de 50 Mpx nous frustre un peu. En effet, comparé aux concurrents qui osent ne proposer que 8 ou 16 Mpx, nous avons ici droit à une pluie de pixels. Résultat : un niveau de détail bien supérieur à la moyenne du marché.

Toutefois, nous sommes frustrés car le traitement numérique est un peu agressif. Il lisse les détails ; cela est surtout perceptible en zoomant dans l’image. Dans le cas contraire, cela se remarque surtout sur des zones en périphérie.

De nuit, cet ultra grand-angle nous délivre des clichés globalement cohérents et d’assez belle facture. Nous notons toutefois un manque de finesse dans les zones très claires, les dégradés manquent alors de précision. De plus, un léger bruit numérique s’installe assez vite. Associé au lissage, il fait perdre beaucoup en détail. Cela reste supérieur à la moyenne du marché, mais ne vient pas encore inquiéter un Pixel, mais un S25 un peu plus.

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Les déformations sont maîtrisées, et la colorimétrie tient la route, un peu plus chaude qu’elle ne le devrait mais rien de réellement gênant. Ce mode ultra grand-angle est donc, malgré nos remarques, de bon niveau, mais nous aimerions que Nothing allège la partie lissage pour plus de détails.

Zoom

Le Phone (3) autorise un zoom de x2 à x60. Le premier niveau de zoom (x2) est géré par le capteur principal, puis nous passons sur le téléobjectif x3. C’est d’ailleurs notable de visu, car le rendu global est différent : un peu plus sombre et une colorimétrie toujours juste, mais moins éclatante que ce que propose le capteur principal.

Zoom x3
Zoom x6

Si l’on excepte cela, le rendu est de très bonne tenue, avec une bonne gestion de la lumière, qui sait éviter la surexposition. Le niveau de perte est négligeable en x3, et en x6.

En zoom x10, nous notons un début de perte perceptible, mais tant que vous êtes dans de bonnes conditions de luminosité, cela reste satisfaisant. Le zoom x30 commence à montrer ses limites : cela reste lisible, mais les volumes perdent en rendu, les textures deviennent plus lisses. Le zoom x60 est à utiliser plutôt sur des zones avec peu de relief et sans trop de densité de détails. Sinon, le traitement numérique a tendance à les lisser et à aplanir l’ensemble du rendu.

De nuit, le téléobjectif réalise un très bon travail. Comparé au capteur principal, nous avons une colorimétrie qui reste cohérente, de bon ton, et le niveau de perte est faible pour un mode nuit.

Zoom x3
Zoom 6x

Le zoom x10 est le dernier niveau exploitable, et cela dépend beaucoup du renfort lumineux ambiant.

Sans surprise, au-delà du x10, le lissage gomme la majorité des détails, le rendant donc peu exploitable.

Selfie

Le capteur de 50 Mpx en façade réalise de très beaux selfies, de jour comme de nuit. Dans le premier cas, nous apprécions la qualité du détourage et l’application d’un effet de flou de bon aloi.

Les détails ressortent bien, même si nous notons un lissage plus agressif que sur le capteur dorsal. Cela réduit le niveau de micro-détail et nuit légèrement au rendu des textures. La colorimétrie tient la route, mais manque parfois de fidélité, notamment au niveau de la carnation.

De nuit, le flash permet de compenser le manque de luminosité ambiante, mais il faut tout de même un environnement favorable pour profiter de très bons clichés. Nous retrouvons ce léger manque de micro-détail et une colorimétrie pas toujours très juste au niveau de la carnation. Ce qui n’empêche pas d’obtenir des clichés satisfaisants.

Macro

Le mode macro du Nothing Phone (3) exploite le téléobjectif pour des captures nettes jusqu’à 15 cm de distance. Nous profitons de clichés de qualité, bien définis et au rendu naturel. Bien qu’ils soient un peu plus sombre qu’en mode grand-angle, cela n’entache pas la qualité globale. Il faut par contre être vraiment stable et laisser à l’appareil le temps de faire une mise au point propre au risque de voir de légères zones de flou s’inviter dans la composition.

Audio

Les deux haut-parleurs du Phone (3) nous ont agréablement surpris. Ainsi, les aigus sont superbement restitués, presque cristallins, même à volume élevé. La bande originale d’Expedition 33 y fait merveille.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Les médiums sont tout aussi soignés ; ils permettent de profiter de voix très joliment définies. Sans surprise, c’est le bas du spectre qui reste en retrait. Les bas médiums sont présents, mais n’espérez pas descendre plus bas.

Réseau et communication

Le Nothing Phone (3) peut accueillir une nano SIM 5G et se révèle être compatible eSIM. Le NFC, le Wi-Fi 7, le Bluetooth 6 et le GPS sont bien au rendez-vous. Niveau connectivité, nous n’avons rien de particulier à signaler, si ce n’est que le niveau de réception est aussi complet que satisfaisant.

Batterie

Avec une batterie de 5150 mAh, Nothing parvient à faire tenir son Phone (3) une bonne journée de travail, voire jusqu’au bout de la nuit si vous n’abusez pas des notifications.

Nothing Phone (3) // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Après 2h30 de visionnage de Wonder Woman 84 à 50 % du volume et une luminosité de 250 nits, nous avons perdu 13 points d’autonomie. Ce qui devrait vous permettre de binger durant presque 20 heures d’affilée. Si vous désirez jouer une heure à Fortnite, comptez 4 points de batterie en moins.

Si vous avez besoin d’assurer une plus longue autonomie ou de recharger totalement votre mobile, la charge rapide 65 W est disponible. Elle permet de passer de 0 à 50 % en 35 minutes, avec une charge totale en un peu plus d’une heure.

Prix et disponibilité

Le Nothing Phone (3) est disponible en blanc et en noir en deux déclinaisons :

  • 12 Go + 256 Go pour 849 euros
  • 12 Go + 512 Go pour 949 euros

Notre avis sur Le Nothing Phone (3)

Design
9
Le Nothing Style fait son retour et évolue sans perdre une once de son ADN. Un design qui plaira ou non, mais ne laissera jamais indifférent. Le système Glyph fait sa mue, passant des bandes LED à un écran micro-LED. Visuellement, l'ensemble est une réussite et profite d'une excellente qualité de fabrication.
Écran / affichage
8
L’écran est de bonne qualité, bien que nous aurions apprécié une luminosité plus élevée. La dalle OLED du Phone (3) se positionne pourtant bien face à ses concurrents. Le calibrage est soigné, même si une légère, très légère dérive vers le bleu se fait remarquer. L’affichage est fin, et le taux de rafraîchissement dynamique jusqu’à 120 Hz est un vrai plaisir.
Performances
7
Le Snapdragon 8s Gen 4 n’est pas le plus puissant du moment, et en plus il a le défaut de chauffer de façon importante lorsqu’il est très sollicité. Toutefois, même pour des usages complexes et le jeu vidéo 3D à 60 fps en mode graphique maximum, le résultat est là, et il est très bon. De plus, Nothing a réellement travaillé sur l’optimisation de son mobile, qui, même sollicité plus d’une heure à haut niveau, offre des performances aussi importantes que stables.
Logiciel
8
L’interface Nothing OS 3.5 est toujours aussi agréable, autant par son aspect épuré, son style noir et blanc, que par ses multiples widgets en pixel art. L’ensemble est stable, fluide, et si la reconnaissance des icônes restylisées est parfois difficile au début, nous nous y habituons très vite et les erreurs deviennent marginales. L’IA est intégrée de façon différente de la concurrence via Essential Space. Encore une fois, Nothing sait se différencier. Reste à voir si cet espace deviendra un point de rendez-vous incontournable au quotidien. Enfin, la politique de mise à jour est très honnête, avec 5 ans pour Android et 7 pour les mises à jour de sécurité.
Photo
8
Nothing affine sa formule et booste sa configuration habituelle avec trois capteurs de 50 Mpx, dont un téléobjectif x3. Le capteur principal réalise un très bon travail de jour et tient plus que la route de nuit. Idem pour l’ultra grand-angle qui offre de belles prestations, mais dont le niveau de détail n’est pas à la hauteur, à cause d’un traitement numérique un peu agressif. Le téléobjectif fait un travail de qualité dans toutes les situations, mais n’espérez pas de grands clichés au-delà du x10. Nous sommes donc dans la bonne moyenne, même si des améliorations restent possibles.
Autonomie
7
Le Nothing Phone (3) est un bon compagnon de route au quotidien. Il tient une bonne journée de travail, au-delà même, mais si vous abusez des jeux vidéo ou des notifications, il faudra faire appel à la recharge rapide pour tenir jusqu'au bout de la nuit. Nous sommes face à une offre honnête, mais nous espérions plus pour un produit qui reste lourd…
Note finale du test
8 /10
Le Nothing Phone (3) ne laisse personne indifférent. Son design singulier, reconnaissable entre mille, donne enfin une vraie personnalité à un smartphone haut de gamme. Ce n’est ni le plus compact ni le plus léger, mais la prise en main reste confortable, sauf pour les petites mains. Le nouveau système Glyph, passé des LED à un écran de 489 micro-LED, renforce cette identité visuelle forte. Il s’intègre parfaitement à l’écosystème logiciel maison, avec Essential Space en tête d’affiche. Ce hub dopé à l’IA est prometteur, mais il demandera un vrai temps d’adaptation pour s’imposer au quotidien.

Côté performances, le Phone (3) ne vise pas les sommets du benchmark. Pourtant, il tient tête sans faillir, même dans les usages exigeants et en jeu à 60 fps. L’optimisation du Snapdragon 8s Gen 4 est exemplaire, avec une chauffe maîtrisée et une stabilité bienvenue. L’écran s’en sort bien, sans briller, tout comme l’autonomie. Rien d’exceptionnel, mais rien à redire non plus. En photo, Nothing progresse nettement. Le capteur principal est solide, l’ultra grand-angle étonnamment bon, même si trop lissé. Le téléobjectif fait le job, de jour comme de nuit.

À près de 1000 euros, ce Phone (3) n’a pas la puissance brute de ses rivaux. Mais il compense par un style unique, une interface léchée et une philosophie audacieuse. Un vrai choix de conviction, et s’il est une alternative sérieuse aux ténors du haut de gamme, qui ont depuis leur lancement baissé de prix, cela ne devient une évidence que si vous êtes de ceux qui sont séduits par le style Nothing.

Points positifs du Nothing Phone (3)

  • Le design atypique

  • Le nouveau système Glyph

  • Qualité de la photographie en hausse

  • Écran bien calibré

  • Bonne politique de mises à jour

  • Performances maîtrisées et suffisantes

Points négatifs du Nothing Phone (3)

  • Un smartphone qui chauffe

  • Autonomie honnête, sans plus

  • Protection Gorilla qui aurait pu être meilleure

  • Ultra grand-angle et zoom en basse lumière

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