Tesla dévisse encore en Europe : la situation devient inquiétante comme le montrent ces chiffres

 
C’est la dégringolade pour Tesla en avril dans de nombreux pays en Europe. La situation commence à devenir inquiétante si la barre n’est pas redressée. Elon Musk va-t-il quitter le navire ou au contraire renforcer sa présence ?
Source : Tesla

Article actualisé : Tesla a précisé à Numerama que « le système en place est temporaire. Un ajustement dynamique du prix est bien prévu afin que le tarif de la carte grise corresponde à celui de la région de l’acheteur. Pour l’instant, la date de mise en place de ce changement sur le configurateur Tesla n’est pas connu, mais devrait intervenir rapidement« 

C’est un mois d’avril que Tesla aurait préféré oublier. En chute libre sur plusieurs marchés clés européens, la marque californienne enregistre une dégringolade historique de ses immatriculations. En France, la firme d’Elon Musk n’est même plus dans le top 10 des ventes de voitures électriques — une première depuis bien longtemps.

Un recul massif dans toute l’Europe

Les chiffres sont sans appel : en avril 2025, Tesla a vu ses ventes plonger de 67,2 % au Danemark, 80,7 % en Suède et 47,2 % en Norvège, selon les données compilées par Reuters. En Allemagne, Tesla recule de 32 %, et en France, c’est une chute de 59,4 % qui est enregistrée d’une année sur l’autre.

Avec seulement 863 voitures immatriculées en avril, la marque réalise sa plus mauvaise performance hexagonale depuis plus de deux ans. Sur les quatre premiers mois de l’année, Tesla n’a écoulé que 7 556 véhicules en France, soit une baisse cumulée de 44 % par rapport à la même période en 2024

En Europe, les ventes de voitures électriques (toutes marques confondues) ont augmenté de 28 %, quand celles de Tesla ont chuté de 37,2 % au cours du premier trimestre.

Tesla Model Y 2025 // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Cette contre-performance ne tombe pas du ciel. Après des années de croissance fulgurante, Tesla subit de plein fouet un retournement de marché. L’Europe n’est plus aussi docile face à la domination américaine, et les nouveaux entrants ne se privent pas de croquer dans la part de marché de la Model 3 et du Model Y, pourtant largement leaders ces dernières années.

La concurrence chinoise, d’abord. BYD, MG, Leapmotor, Nio, et dans une moindre mesure Xiaomi (dont la SU7 n’est pas encore disponible en Europe), déploient des modèles électriques agressivement tarifés, mieux équipés, souvent plus modernes — et surtout, disponibles immédiatement.

À l’autre bout du spectre, les constructeurs traditionnels comme Renault, Volkswagen ou Peugeot accélèrent leur transition et montent en gamme, à coups de nouvelles plateformes dédiées et de services connectés peaufinés.

Le facteur Musk

Mais la chute de Tesla ne s’explique pas que par la montée en puissance de ses rivaux. Il faut aussi évoquer le rôle de plus en plus clivant d’Elon Musk, dont les prises de position politiques et les déclarations polémiques suscitent une défiance croissante sur le Vieux Continent.

En Allemagne et en Scandinavie, plusieurs incidents de vandalisme ont visé des véhicules Tesla. Et selon Reuters, l’image de la marque est aujourd’hui fragilisée par l’amalgame inévitable entre les produits et le personnage qui les incarne. Certaines entreprises et institutions publiques, comme des villes suédoises, vont jusqu’à boycotter les voitures de la marque.

Une gamme en retard ?

Autre point faible : l’absence de nouveauté dans la gamme. Le Model Y continue de porter les ventes, mais son design, son intérieur et sa fiche technique accusent le poids des années face à des rivaux qui intègrent désormais des HUD à réalité augmentée ou des plateformes 800 volts pour la recharge rapide.

Quant au fameux modèle abordable à 25 000 euros, son lancement a une nouvelle fois été repoussé à fin 2025 ou début 2026, selon plusieurs sources industrielles.

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À l’heure où les clients européens exigent davantage d’options, de raffinement et d’innovation, Tesla donne l’impression de jouer la montre. Une stratégie qui devient de plus en plus risquée à mesure que l’offre alternative se consolide.

Et maintenant ?

Tesla reste un acteur majeur du marché, avec une base de clients fidèles, un réseau de recharge inégalé et une notoriété exceptionnelle. Mais le temps presse : pour éviter de décrocher durablement, la marque devra lancer rapidement de nouveaux modèles compétitifs, regagner en attractivité sur les plans tarifaire et technologique, et surtout, restaurer son image en Europe.

Dans cette bataille à haut risque, Elon Musk devra peut-être accepter de faire un pas de côté. Car pour beaucoup d’acheteurs européens, la voiture rêvée ne peut plus être celle d’un patron devenu cauchemar médiatique. D’ailleurs, les rumeurs annoncent que la fin est proche pour l’ère Elon Musk chez Tesla. Une information directement démentie par Tesla et le conseil d’administration.

Quoi qu’il en soit, le milliardaire a annoncé qu’il reviendrait bien plus souvent chez Tesla à partir du mois de mai pour tenter de redresser la barre.


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