
Stellantis fait marche arrière. Le constructeur, qui promettait du 100% électrique en Europe dès 2030, a discrètement changé ses plans selon Les Echos. Derrière cette décision, pas encore officialisée, se cachent des difficultés bien réelles.
Une stratégie qui vacille
Les signaux sont clairs pour qui sait les lire. La plateforme STLA S, celle qui doit équiper les futures petites voitures du groupe, était prévue uniquement électrique.
Elle accueillera finalement des moteurs hybrides. Traduction concrète : votre prochaine Peugeot 208 ou Citroën C3 pourra encore carburer à l’essence.
L’usine de Metz ressent déjà le contrecoup. Spécialisée dans les moteurs électriques, elle devait fabriquer 800 000 unités cette année. Elle en produira environ 450 000. Presque moitié moins.
Cette volte-face n’arrive pas par hasard. Les ventes d’électriques peinent, les acheteurs hésitent encore, et Stellantis s’adapte. « L’objectif du 100% électrique pour 2030 n’est plus d’actualité« , aurait confié une source proche des discussions au média Les Echos.
Le problème des plateformes mixtes
Stellantis a fait un pari : créer des plateformes capables d’accueillir tous types de moteurs. Électrique, hybride, essence, diesel. L’idée semblait bonne sur le papier. Plus de flexibilité, moins de coûts. Dans la réalité, c’est plus compliqué.

Regardez Renault avec sa Scénic électrique. Elle écrase le Peugeot 3008 électrique sur tous les plans : autonomie, performances, charge, agrément de conduite. Pourquoi ? Parce que Renault a créé une plateforme dédiée, optimisée pour l’électrique. Chaque composant a sa place idéale, rien n’est laissé au hasard.
Stellantis, avec ses plateformes « passe-partout », doit faire des compromis. Résultat : des électriques moins convaincantes que la concurrence.
Un moment difficile pour Stellantis
Le timing n’aide pas. Carlos Tavares, l’ancien patron qui portait cette stratégie électrique, a quitté le navire. Son départ a créé un vide, et les nouvelles orientations reflètent cette instabilité.
Pour aller plus loin
Stellantis : comment les mauvais résultats de DS inquiètent les vendeurs
Les finances suivent. Les ventes baissent un peu partout, les nouvelles taxes de Trump sur les importations européennes pèsent lourd. Dans ce contexte, miser gros sur l’électrique paraît risqué au conseil d’administration.
La prudence l’emporte donc sur l’audace. Stellantis préfère jouer la sécurité avec l’hybride, quitte à prendre du retard sur l’électrique pur. Pendant ce temps, les constructeurs chinois, eux, n’attendent pas.
Les conséquences concrètes
Cette nouvelle donne impacte toute la chaîne. Les fournisseurs, qui avaient investi pour les volumes électriques annoncés, se retrouvent avec des capacités en trop. Les centres de R&D doivent réorienter leurs projets.
Pour les consommateurs, c’est l’assurance de continuer à trouver des moteurs hybrides dans les futures Stellantis, que ça soit des Peugeot, des Jeep, des Citroën ou encore des Fiat. Pratique pour qui craint encore l’électrique, mais pénalisant pour ceux qui voulaient franchir le pas.
Au-delà de Stellantis, ce revirement dit quelque chose de l’industrie automobile européenne. La transition électrique prend plus de temps que prévu. Les constructeurs, sous pression, ajustent leurs stratégies.
Paradoxalement, ceux qui gardent le cap électrique pourraient en sortir gagnants. Renault, les marques allemandes premium qui investissent massivement, prennent de l’avance technique. Stellantis risque de se retrover à courir derrière.
L’Europe maintient son objectif : fin du thermique en 2035. Plus que dix ans pour s’adapter. Stellantis parie sur une transition plus douce, d’autres sur l’accélération. L’histoire jugera quelle approche était la bonne.
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