Une Barbie dopée à ChatGPT ? Mattel et OpenAI s’allient et l’idée d’un jouet « vivant » apparaît

 
Mattel et OpenAI ont annoncé une collaboration stratégique pour intégrer l’intelligence artificielle au cœur des marques de jouets emblématiques.

C’est une annonce qui mêle la nostalgie de nos chambres d’enfant à la technologie la plus pointue du moment.

Mattel, le géant derrière Barbie et Hot Wheels, s’associe à OpenAI, le créateur de ChatGPT. Leur objectif ? Intégrer l’intelligence artificielle générative au cœur de leurs futurs jouets pour révolutionner le jeu.

La promesse d’une conversation sans fin

Dans son communiqué, OpenAI ne cache pas son ambition de transformer l’expérience de jeu. Brad Lightcap, directeur de l’exploitation d’OpenAI, déclare que « nous sommes ravis de collaborer avec Mattel pour introduire des expériences et des produits intelligents basés sur l’IA […] Avec OpenAI, Mattel a accès à un ensemble avancé de fonctionnalités d’IA ainsi qu’à de nouveaux outils pour favoriser la productivité, la créativité et la transformation de l’entreprise à grande échelle. »

L’objectif affiché est « d’apporter la magie de l’IA à des expériences de jeu adaptées à chaque âge, en mettant l’accent sur l’innovation, la confidentialité et la sécurité », indique Mattel. De quoi donner vie à des compagnons de jeu plus interactifs et créatifs que jamais, sans risque pour l’enfant, dixit la marque.

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Impossible de ne pas penser à Small Soldiers

Cependant, malgré l’assurance de Mattel, impossible d’écarter le tourbillon de questions anxiogènes, et les références à des films comme M3GAN ou Small Soldiers ne sont jamais loin.

  • Que deviennent les secrets de votre enfant ? C’est la préoccupation numéro un. Un jouet qui écoute et parle collecte forcément des données. Comment ces conversations intimes seront-elles stockées, protégées et utilisées ? Le risque de piratage et de fuite d’informations personnelles et sensibles est une menace bien réelle.
  • L’IA, une tueuse d’imagination ? Si le jouet peut générer lui-même des histoires à l’infini, quel rôle reste-t-il à l’imagination de l’enfant ? Nos confrères de Gusandco soulèvent ce point, questionnant ainsi : « la magie du jeu ne réside-t-elle pas justement dans le silence d’une figurine, qui laisse à l’enfant tout l’espace pour inventer, créer et projeter ses propres histoires ? »
  • Une influence sous contrôle ? Un jouet qui parle peut aussi influencer. Comment s’assurer que l’IA, même bridée, ne véhicule pas de biais, de stéréotypes ou de propos inappropriés ? La question du contrôle des contenus générés par l’IA dans un jouet pour enfant est primordiale.
Small Soldiers // Source : DreamWorks

Le spectre d’Hello Barbie plane sur Mattel

Ce n’est pas la première fois que Mattel s’aventure sur ce terrain. En 2015, la « Hello Barbie », une poupée connectée, avait déjà suscité une vive polémique en raison de ses capacités de reconnaissance vocale et de collecte de données personnelles des enfants, qui étaient ensuite transmises à des serveurs distants via Wi-Fi. Cette « Barbie connectée » a été qualifiée de « Barbie Stasi » par la presse allemande, en référence à ses fonctions d’écoute et d’enregistrement jugées intrusives.

Avant de mettre une « BarbieGPT » dans les mains des enfants, il faudra apporter des garanties de sécurité, de confidentialité et d’éthique extrêmement solides pour ne pas transformer le rêve en un scénario catastrophe.

Le premier produit issu de la collaboration entre OpenAI et Mattel « devrait être annoncé plus tard cette année », achève le communiqué.


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