Pourquoi Audi fait appel à une marque chinoise pour concevoir des voitures électriques

Audi a pris la décision de s'associer avec le groupe chinois SAIC Motor afin de concevoir ses prochaines voitures électriques. Ces dernières reposeront sur une nouvelle plateforme commune, mais on ne sait pas si celles-ci seront aussi destinées à l'Europe ou seulement à la Chine.

Depuis quelques années, les constructeurs chinois prennent de plus en plus d’importance et de pouvoir. C’est le cas sur leur marché natal, bien sûr, mais également dans le reste du monde et notamment en Europe. À tel point que l’Empire du Milieu est devenu le plus grand exportateur mondial il y a quelques mois.

Une plateforme chinoise pour Audi

On est aujourd’hui très loin de l’époque où les marques asiatiques se contentaient de copier honteusement les modèles à succès des constructeurs européens. Désormais, ces dernières envahissent notre marché, ce qui ne plaît évidemment pas vraiment aux spécialistes, ni à Bruxelles qui avait annoncé une série de mesures. Mais cela va-t-il suffire pour arrêter la frénésie des Chinois ? Rien n’est moins sûr.

D’autant plus que ces derniers veulent aller encore plus loin. Non contents de grapiller des parts de marchés aux marques traditionnelles, ils veulent désormais s’incruster dans le processus de développement. Comment ? En fournissant, par exemple, des plateformes pour de futures voitures électriques. C’est justement la stratégie du groupe SAIC Motor (qui détient le constructeur MG), qui annonce avoir signé un partenariat avec Audi.

Le site chinois Jillian annonce en effet que les deux entreprises ont décidé de s’associer dans le cadre du développement des futures voitures électriques de la firme d’Ingolstadt. Plus concrètement, cette dernière va faire appel à son nouveau partenaire chinois pour lui fournir une plateforme. Mais pourquoi ne pas utiliser la fameuse SSP dont on entend parler depuis plusieurs années déjà ?

Et bien celle-ci ne serait en fait pas du tout prête. On sait en effet que le groupe Volkswagen, dont Audi fait partie ainsi que Porsche et Seat, connaît quelques difficultés avec cette base technique. À tel point qu’il a préféré offrir quelques évolutions à sa MEB, qui équipe les Audi Q4 e-tron et autres Skoda Enyaq, entre autres, afin de la faire durer plus longtemps.

Seulement en Chine ?

Mais dans les faits, comment ce nouveau partenariat se traduira-t-il ? Audi va-t-ilt reprendre la plateforme MSP de la MG4, qui commence à se faire une belle place sur le marché européen ? Cela n’est pas prévu. En fait, les prochaines voitures électriques de la marque aux quatre anneaux devraient plutôt reposer sur la base technique développée par le constructeur IM Motors, qui n’est pas encore présent sur le Vieux Continent.

C’est donc la IM I7 qui pourrait donner ses dessous à Audi, alors qu’il s’agit pour l’heure du vaisseau-amiral de la marque chinoise fondée en 2020, rivalisant avec la Tesla Model S. La firme commercialise aussi la L5, qui chasse sur les terres de la Model 3. Mais les futures électriques aux anneaux reposant sur une base chinoise seront-elles vendues chez nous ?

Pour l’heure, rien n’indique que ce soit le cas et il est très probable que ces véhicules ne soit commercialisés qu’en Chine. Le site CNEVPost rappelle en effet que ce marché est en pleine mutation et que SAIC et Audi sont tombés d’accord sur l’importance de développer leur présence sur place. Dans un communiqué, le groupe Volkswagen annonçait avoir vendu 62 400 voitures électriques dans l’Empire du Milieu depuis le début de l’année.

Ce marché représente actuellement 19 % de ses ventes de modèles zéro-émission à l’échappement, contre 68 % pour l’Europe. Mais ce n’est pas la première fois qu’Audi et SAIC Motor collaborent, puisque les deux constructeurs sont déjà liés par une co-entreprise, qui permet notamment la vente de l’A7L, une version allongée de l’actuelle A7, en Chine.