BYD n’est pas à la fête mais mise sur l’Europe pour y vendre en masse ses voitures électriques

Le marché automobile traverse une période de très fortes turbulences à l’heure actuelle, et globalement aucun constructeur n’est épargné. Même si tous ne sont pas logés à la même enseigne. On pense par exemple à Tesla qui est toujours en difficulté, quand Renault annonce des chiffres très encourageants.

C’est la crise pour BYD

Mais une autre marque est également dans une mauvaise passe en ce moment. Il s’agit de BYD, qui avait déjà dévoilé des chiffres inquiétants dans les résultats du 2ème trimestre. S’il reste numéro 1 mondial de la voiture électrique, le constructeur chinois a été contraint de revoir ses objectifs à la baisse. En cause ? Une concurrence grandissante, tout particulièrement dans l’Empire du Milieu. Et cela s’explique notamment par la guerre des prix, à laquelle la firme a aussi participé, mais qui va trop loin.

Les tarifs sont trop tirés vers le bas, et l’entreprise ne peut plus suivre. Et ce alors qu’elle est accusée d’avoir recours aux ventes tactiques, en vendant des occasion zéro kilomètre achetées pour son compte. Mais qu’en est-il pour le 3ème trimestre ? Et bien la situation n’est pas forcément meilleure, comme le rapporte l’agence de presse britannique Reuters. Sur cette période, le bénéfice du constructeur basé à Shenzhen a chuté de 32,6 % sur un an. C’est donc le 2ème trimestre consécutif de chute pour la marque.

Et surtout, cette dégringolade est tout simplement la plus importante au cours des quatre dernières années. Au total, BYD a enregistré un bénéfice total de 7,82 milliards de yuans, ce qui équivaut à environ 951 millions d’euros. Et ce n’est pas tout, car le chiffre d’affaires a aussi chuté, de l’ordre de 3,1 % sur un an. Il a atteint 195 milliards de yuans au total, ce qui donne environ 23,7 milliard d’euros. Selon Reuters, il s’agit du premier recul de ce type au cours des cinq dernières années.

Au cours du 3ème trimestre 2025, le géant de l’automobile mondiale, qui reste devant Tesla a écoulé pas moins de 1 114 192 véhicules. Un chiffre qui reste donc très élevé, mais qui a tout de même chuté de 1,82 % sur un an. Il s’agit là du premier recul annuel depuis le 1er trimestre 2021 pour l’entreprise. De plus, la marge brute a aussi chuté, représentant 17,61 %. A titre de comparaison, celle de la firme d’Elon Musk est de 18 % sur la même période.

L’Europe comme solution miracle ?

Et la tendance dure depuis déjà plusieurs mois. En effet, le site CNEVPost rappelle que le bénéfice net des trois premiers trimestres a chuté de 7,55 % en un an. En revanche, le chiffre d’affaires a augmenté de 12,75 % en comparaison avec 2024. En conséquence de ces résultats très inquiétants, BYD a pris la décision de réduire de 16 % son objectif de ventes pour 2025, avec un total de 4,6 millions de voitures. Cependant, il mise surtout grandement sur les exportations, et tout particulièrement en Europe.

Selon ses prévisions, ces dernières devraient tout simplement doubler cette année en comparaison avec 2024. La firme avait déjà annoncé sa volonté de se faire une place en Europe, en y construisant notamment trois usines. En attendant, le constructeur cartonne déjà sur notre territoire, puisqu’il a vendu 24 336 autos rien qu’au mois de septembre. Un chiffre en hausse de 434 % par rapport à la même période en 2024. Cependant, la firme mise notamment sur l’hybride, avec un Seal U DM-i qui représente une grande partie des ventes.

Cela afin de pouvoir échapper aux droits de douane, qui ne sont appliqués que sur les voitures électriques fabriquées en Europe. Les PHEV ne sont pas concernés par cette mesure. En parallèle, BYD veut aussi s’imposer au Japon, alors qu’il a profité du salon de Tokyo pour lever le voile sur son inédite kei car. Mais c’est l’Europe qui reste l’un de ses marchés à la croissance la plus rapide, même si la concurrence risque de s’accroître très rapidement.