« Je ne vais pas simplement céder ce marché aux Chinois » : le patron de Ford monte au créneau sur la voiture électrique

 
Si les voitures électriques ont du mal à s’imposer chez Ford, le constructeur ne peut pas baisser les bras. En cause ? La concurrence particulièrement forte de la Chine, qui risque de lui faire beaucoup de mal.
Ford Puma Gen-E // Source : Ford

Au fil des années, la Chine s’est véritablement imposée sur le marché automobile. Profitant de l’essor des voitures électriques, l’Empire du Milieu y a vu une véritable opportunité d’inonder le monde entier. Et ça fonctionne, même si toutes les marques ne rencontrent pas le même succès, bien au contraire.

Ford doit tenir face à la Chine

Mais quoi qu’il en soit, ses véhicules déferlent partout comme un raz-de-marée. Ce qui inquiète tout particulièrement l’Union Européenne, qui a mis en place une série de mesures pour leur barrer la route. Mais les constructeurs traditionnels aussi sont en alerte, car les marques chinoises leur grapillent de nombreuses parts de marché. Et même si l’invasion reste encore contenue en Europe, elle ne cesse d’accélérer. Or, cette concurrence a un impact direct sur les immatriculations de Tesla, dépassée par BYD, mais pas seulement.

Car une autre entreprise tire la sonnette d’alarme. Il s’agit de Ford, qui a affirmé à plusieurs reprises sa crainte de la domination chinoise. Pour son patron, Jim Farley, cette dernière constitue « une menace existentielle ». Des propos qui ne sont pas nouveaux, puisqu’en juillet 2025, il affirmait également que la montée en puissance des constructeurs chinois l’empêchait « de dormir la nuit ». Et voilà que l’homme d’affaires vient de faire de nouvelles déclarations alarmantes dans le podcast Office Hours : Business Edition.

Ford Mustang 2025

Relayé par le site Electrek, il indique que « nous ne pouvons pas abandonner les voitures électriques ». Une déclaration qui fait mouche, puisque l’entreprise avait décidé de revenir sur son objectif de ne plus vendre que des voitures zéro-émission (à l’échappement) à partir de 2030. Mais quelle est la raison de ce revirement de situation ? Et bien pour le patron, il est important de continuer à produire ces autos, pour ne pas laisser la place à la Chine.

Il estime que « si nous voulons être une entreprise mondiale, je ne vais pas simplement céder ce marché aux Chinois ». Et ce alors que le PDG anticipe une baisse de la demande de voitures électriques au cours des prochains mois aux États-Unis. Il estime que cette motorisation ne représentera que « 5 % du marché américain à court terme », notamment à cause de la suppression des incitations gouvernementales décidées par Donald Trump. À titre de comparaison, les VE affichent une part de marché de 18,9 % en France depuis le début de l’année 2025, contre 17 % sur la même période en 2024 selon la PFA.

Une situation très délicate

Désormais, le constructeur américain veut miser sur des voitures électriques plus abordables afin de séduire la clientèle. À vrai dire, il n’a sans doute pas trop le choix, car on sait que les marques chinoises ont tendance à tirer les prix vers le bas depuis des années. Cela grâce à une conception simplifiée, comme l’avait constaté le patron de Ford en démontant une BYD dont le modèle n’a pas été précisé. Ford souhaite désormais proposer des autos possédant une plus petite batterie, qui coûte moins cher à produire.

Il mise donc sur la chimie LFP (lithium – fer – phosphate), moins onéreuse que le NMC (nickel – manganèse – cobalt). Même si cela nécessite d’aller plus souvent à la borne de charge, en raison d’une densité énergétique réduite. Jim Farley indique que « ses véhicules électriques de nouvelle génération seront nettement plus performants et plus avancés que les Mustang Mach-E et F-150 Lightning actuels ». Car pour rappel, le Mach-E utilise plus de 1,6 kilomètre de câble, ce qui coûte évidemment très cher à la marque.

Ford commercialise son Bronco EV uniquement en Chine // Source : Ford

Le patron, qui avoue sans peine être tombé amoureux de la Xiaomi SU7, déplore que le gouvernement chinois soutienne ses constructeurs nationaux. Ce qui devrait cependant changer, comme nous l’avions expliqué dans un précédent article. Désormais, Ford mise sur une nouvelle plateforme à bas coût, qui équipera en premier lieu un pick-up électrique affiché à 30 000 dollars environ. Attendu pour 2027, il aura le droit à des batteries LFP fournies par le géant chinois CATL.


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