« La photo pour tous » : comment cette marque va transformer l’expérience photo sur smartphone

 
Et si la meilleure photo de 2025 n’était pas forcément prise avec le smartphone le plus cher ? C’est le pari audacieux de Honor, qui veut prendre le marché à contre-pied.
Luo Wei // Source : Honor

Alors que tous les constructeurs de smartphones vantent les mérites de l’intelligence artificielle, nous avons pu discuter de la vision d’Honor avec Luo Wei, son Chief Imaging Architect.

À travers les réponses qu’il a faites aux questions de cinq rédactions européennes, dont Frandroid pour la France, il lève le voile sur une stratégie plus profonde.

Loin d’être un simple gadget, l’IA, massivement propulsée par le cloud, devient l’outil central d’une ambition claire : rendre la photographie de qualité accessible à tous, quel que soit le modèle de téléphone.

La « démocratisation », un véritable mantra

Au cœur de la vision de Honor se trouve une philosophie martelée à plusieurs reprises par Luo Wei : la démocratisation. L’idée n’est pas seulement d’améliorer les clichés, mais de donner à chacun les moyens de s’exprimer. « Notre philosophie est de donner aux gens le droit et la capacité de capturer leur vie et d’exprimer leurs émotions ». Pour y parvenir, l’entreprise se refuse à une segmentation trop agressive. « Nous ne limiterons pas délibérément la capacité des modèles de milieu de gamme juste pour les différencier des modèles phares ».

Nous ne limiterons pas délibérément les capacités des modèles de milieu de gamme juste pour différencier les modèles phares.

Luo Wei, Honor

L’objectif est simple : « nous voulons utiliser l’IA pour démocratiser la technologie et permettre à tous les utilisateurs de prendre de bonnes photos, quel que soit le prix ». Luo Wei ajoute même une touche d’humour pour illustrer ce propos : « Nous espérons que grâce au pouvoir démocratisant de l’IA, moins de maris ou de petits amis se feront gronder par leurs partenaires pour être de piètres photographes ».

Zoom x30 sur le Honor 400 // Source : Yazid Amer pour Frandroid

Et cette volonté, nous l’avons déjà vue à l’oeuvre avec le tout nouveau Honor 400 dont la fonction Super Zoom, notamment, permet d’avoir un zoom numérique vraiment convaincant, même en x30. Là où on peut le prendre en défaut, c’est sur les inscriptions lointaines qu’il aura du mal à traiter comme ce panneau plutôt illisible.

Néanmoins, avec seulement deux capteurs, Honor prouve qu’il n’en faut pas plus pour avoir un smartphone polyvalent. Deux capteurs, ça signifie aussi des coûts de composants affaiblis, de quoi avoir une bonne proposition à 500 euros.

Le cloud, le moteur secret de l’innovation

Comment offrir des fonctionnalités avancées, comme un zoom puissant, sur des appareils qui n’ont pas le matériel dédié et, a fortiori, ne sont pas les plus chers du marché ? La réponse de Honor est claire : le cloud. Le traitement de l’image est déporté sur des serveurs distants, offrant une puissance de feu incomparable.

Luo Wei le chiffre précisément : « Dans le cloud, la taille de nos paramètres est d’environ 12,5 milliards […], alors qu’il est déjà difficile de faire fonctionner un modèle avec seulement 3 milliards de paramètres sur l’appareil ». C’est cette puissance qui permet d’apporter « une expérience formidable aux utilisateurs de mobiles de milieu et bas de gamme », conclut-il.

En utilisant l’IA, nous apportons une excellente expérience aux utilisateurs de mobiles de milieu et d’entrée de gamme.

Luo Wei, Honor

Autre avantage majeur : la flexibilité. Comme l’algorithme est « découplé de l’appareil, nous pouvons apporter des améliorations continues ». Ces mises à jour sont d’ailleurs fréquentes chez Honor, puisque l’algorithme cloud est « mis à jour toutes les deux semaines ». En toute transparence pour l’utilisateur, le processus s’améliore donc de lui-même au fil du temps.

Une question de confidentialité

C’est un point crucial qui va de paire avec le développement de l’IA. Les données non traitées en local ne nous appartiennent plus peut-on se dire puisqu’elles nous échappent.

Sur ce point, Honor se veut rassurant et affirme qu’il « obtiendra toujours le consentement des utilisateurs pour toutes les données stockées dans le cloud, et nous ne stockons aucune photo téléchargée par nos utilisateurs. Elles sont supprimées après le traitement », nous a répondu Luo Wei.

Réinventer la photo, avec une touche de réalisme

L’IA qui génère des détails qui ne sont tout simplement pas là, ce qui soulève des questions. Peut-on encore appeler cela une photo ? Pour Honor, la réponse est oui, car « la définition même de la photographie évolue constamment », tout comme elle a évolué avec le passage de l’argentique au numérique.

Le constructeur chinois croit fermement que « l’IA générative est très efficace pour améliorer la restauration et l’amélioration des images ».

AI Super Zoom sur Honor Magic 7 Pro // Source : ElR – Frandroid

Elle reconnaît cependant les limites actuelles. Luo Wei admet que les algorithmes peuvent parfois produire des « détails irréalistes ». C’est pourquoi des garde-fous existent.

Il est recommandé d’utiliser l’AI Super Zoom « pour les paysages et les scènes urbaines », mais pas « pour les visages et les textes » (cf. notre panneau shooté avec le Honor 400. Mais l’objectif final ne se satisfait pas de cela et Honor pense « que le résultat se rapprochera de plus en plus de ce que nous voyons dans le monde réel ».

Est-ce encore de la photo ?

L’utilisation de plus en plus poussée de l’IA dans le traitement photo avant la post-production soulève une question de légitimité. Est-on encore photographe avec un smartphone qui gère presque tout tout seul ?

Luo Wei explique qu’avec « l’IA, nous voulons démocratiser la photographie, en particulier pour les utilisateurs qui ne sont pas qualifiés, mais qui veulent s’exprimer », avant d’ajouter que « pour les photographes plus avancés ou professionnels, l’IA peut alléger leur fardeau et faire une partie du gros travail autour de l’édition. » Un gain de temps qu’il serait dommage de s’économiser.

« Nous pensons que lorsque la prise de photos deviendra plus pratique grâce à l’IA, davantage d’utilisateurs tomberont amoureux de la photographie », achève-t-il

Sans Paysage IA
Avec Paysage IA

Et j’abonde en son sens. Testant des smartphones à longueur d’année, je peux assurer que l’on se sent bien plus l’oeil d’un photographe avec les traitements disponibles aujourd’hui. On n’est plus découragé par une photo ratée puisqu’elles sont plus rares et se rattrapent aussi plus facilement. Dernier exemple en date, le Realme GT 7 qui apporte de la profondeur aux images via sa fonction Paysage IA.

L’IA n’est donc pas un substitut aux compétences photo, mais plutôt des petites roues pour aider à progresser, comme le conçoit Honor.

Le haut de gamme ? Toujours une longueur d’avance

Cette stratégie de démocratisation signifie-t-elle la fin des distinctions entre les gammes ? Pas du tout. Honor conserve une différenciation nette. « Pour les téléphones phares, le matériel de l’appareil photo et les chipsets sont différenciés des modèles de milieu de gamme ».

Honor Magic 7 Pro // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Le matériel reste donc un pilier. Mais la véritable valeur ajoutée des modèles premium résidera dans leur capacité à « vraiment se démarquer en matière d’IA ». L’ambition est de continuer à surprendre en travaillant par exemple sur « un flagship avec un zoom x100 » (meilleur que les actuels encore trop artificiels, espère-t-on).

Mais en aucun cas Honor ne limitera « délibérément la capacité des modèles de milieu de gamme dans le seul but de différencier les modèles phares. Nous voulons offrir la meilleure expérience possible à tous les utilisateurs », assure le responsable photo du constructeur.


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