
Le pionnier s’est fait sortir de son propre jeu. iRobot, l’entreprise fondée en 1990 par des génies du MIT et qui a vendu plus de 50 millions de robots, a déposé le bilan ce dimanche (Chapter 11).
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C’est la fin d’une agonie qui dure depuis deux ans, malgré de nouveaux modèles très prometteurs. L’entreprise, autrefois intouchable, va être restructurée et passe sous le contrôle de son créancier et fournisseur principal : Shenzhen PICEA Robotics. La technologie née dans les laboratoires du Massachusetts finit absorbée par l’usine de Shenzhen qui assemblait ses produits.
Le coup de grâce de l’Europe (mais pas que)
Pour comprendre ce naufrage, il faut remonter à 2022. Amazon met 1,7 milliard de dollars sur la table pour s’offrir iRobot. C’était la porte de sortie idéale : Colin Angle, le CEO et fondateur historique, voyait son bébé rejoindre l’empire logistique de Jeff Bezos.
Mais l’Europe a dit non. La Commission européenne, craignant qu’Amazon ne favorise ses propres produits au détriment de la concurrence, a menacé de bloquer le deal. Résultat ? En janvier 2024, Amazon jette l’éponge et paie 94 millions de dollars d’indemnités de rupture. Une somme dérisoire face à la catastrophe qui suivit : démission du PDG, licenciement de 31 % des effectifs et chute libre en bourse. Accuser uniquement les régulateurs serait une erreur. Le vrai problème d’iRobot, c’est qu’ils ont arrêté d’innover.
L’échec technologique face à Roborock et Dreame
Pendant qu’iRobot s’obstinait avec sa navigation par caméra (vSLAM), souvent aveugle dans le noir et lente à cartographier, la concurrence chinoise a tout raflé.
Des marques comme Roborock, Dreame ou Ecovacs ont démocratisé le Lidar (le laser qui voit tout), les stations de vidange automatique ultra-complètes et le lavage des sols performant. Pendant des années, iRobot a vendu des produits plus chers et techniquement inférieurs. Le marché n’a pas pardonné. Les consommateurs ont vu qu’ils pouvaient avoir mieux pour moins cher ailleurs.
Quid de votre Roomba actuel ?
C’est la question qui fâche. Dans son communiqué, iRobot se veut rassurant. L’entreprise promet qu’il n’y aura « aucune perturbation anticipée » sur l’application, le service client ou les garanties. Shenzhen PICEA veut maintenir l’activité (« going concern »).
Mais la réalité d’une faillite est toujours plus complexe. Si demain les serveurs ferment ou si la restructuration tourne mal, votre aspirateur robot à 800 € pourrait perdre une grande partie de son intérêt.
Comme le note The Verge, un Roomba sans cloud n’est pas une brique totale : les boutons physiques fonctionneront toujours. Mais adieu la programmation, les zones interdites, la cartographie intelligente et les commandes vocales via Alexa. Votre robot redeviendra un simple aspirateur autonome « bête », comme en 2002.
Sans compter la question des données. Avec un propriétaire désormais officiellement chinois, la cartographie de votre salon change virtuellement de main. Un détail qui pourrait faire grincer des dents aux États-Unis. En France, cela fera débat.
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