Plus de 100 marques chinoises de voitures électriques mais seulement 3 sont rentables : voici lesquelles

 
En Chine, il existe plus de 100 constructeurs automobile de voitures électriques. Mais seulement 3 d’entre eux sont rentables à l’heure actuelle. Voici lesquels.

Pour tirer à boulet rouge sur les constructeurs chinois de voitures électriques, certains ne manquent pas d’air. Et c’est d’autant plus vrai quand il s’agit du patron par interim d’un constructeur qui ne gagne pas d’argent. Pire encore, il perd quasiment un milliard de dollars par trimestre.

Lors de la conférence Nasdaq Investor, Marc Winterhoff, le PDG par interim du constructeur américain Lucid, n’y est pas allé par quatre chemins : selon lui, « il n’y a pas un constructeur chinois qui prétend être rentable qui le serait pas vraiment« , rapporte le média Electric-Vehicles.

Le dirigeant s’est bien gardé de nommer les marques visées (visiblement elles le sont toutes), préférant jeter le doute sur l’ensemble du secteur avec une formule lapidaire évoquant des marques « hautement subventionnées ».

Les hommes mentent, pas les chiffres

Le problème ? Les chiffres racontent une tout autre histoire. BYD, devenu le plus grand fabricant mondial de véhicules électriques et hybrides, a affiché un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars au troisième trimestre.

Seres, qui produit notamment les voitures de la marque Aito en partenariat avec Huawei, a engrangé 333 millions de dollars de profits. Même Leapmotor, soutenu par Stellantis et encore plus ou moins embryonnaire dans cet univers, est dans le vert avec 21 millions de dollars de bénéfices.

Pour aller plus loin
Seulement 4 marques de voitures électriques sont rentables dans le monde, et 3 sont chinoises

Ces trois entreprises publient des états financiers audités et sont cotées sur des places boursières. Difficile, dans ces conditions, de balayer d’un revers de main leur performance financière.

LiAuto, autrefois rentable, n’est désormais plus rentable. Xpeng et Nio accusent également des pertes (mais n’ont jamais été rentables).

Malgré les excellentes prestations de la berline Lucid Air, l’auto a encore du mal à trouver son public // Source : Lucid Motors

Ce qui rend les déclarations de Marc Winterhoff d’autant plus étonnantes, c’est qu’elles émanent d’un dirigeant dont l’entreprise perd une quantité astronomique d’argent. Lucid a perdu 978,8 millions de dollars rien qu’au troisième trimestre 2025.

Depuis son introduction en bourse en 2021, la marque californienne n’a jamais enregistré le moindre trimestre rentable. Les experts estiment que Lucid ne sera pas rentable avant 2028, et devra attendre 2031 pour sortir de l’impasse opérationnelle dans laquelle elle est retranchée depuis plusieurs année.

Le marché chinois, un abandon déguisé

L’hostilité affichée de Marc Winterhoff envers la Chine masque en réalité un échec cuisant. En septembre 2023, Lucid avait de grandes ambitions pour le marché chinois. Eric Bach, alors vice-président produit, évoquait une exploration active du territoire. L’entreprise avait même embauché un directeur général pour la marque Chine et recrutait massivement dans tous les départements clés.

Un an plus tard, silence radio. Les plans ont été discrètement enterrés, le directeur a quitté le navire en juillet 2024, et Eric Bach lui-même a été licencié le mois dernier. Aujourd’hui, Marc Winterhoff affirme avec aplomb que la marque n’a « aucun plan » pour s’implanter en Chine, invoquant des prix « non durables même pour les acteurs locaux ».

Un avenir en sursis malgré l’optimisme affiché

Marc Winterhoff assure que Lucid dispose de financements « jusqu’à fin 2027 », mais les analystes tablent sur un besoin de lever environ deux milliards de dollars d’ici la seconde moitié de 2026. Une perspective peu réjouissante pour les actionnaires déjà échaudés par des années de pertes abyssales.

Pour vous donner un petit ordre d’idée, au début de l’année dernière, Lucid perdait encore environ 377 000 dollars de perte par voiture vendue.

Le SUV Lucid Gravity aura pour mission d’envoyer le constructeur sur orbite // Source : Lucid Motors

Le PDG de la marque en profite également pour critiquer par ailleurs les constructeurs dits « traditionnels » qui réduisent leurs investissements dans l’électrique, y voyant « une grosse erreur » et « une opportunité » pour Lucid.

La stratégie de Lucid ressemble de plus en plus à un pari risqué : ignorer la Chine, miser sur l’Asie hors Chine, et espérer que les géants occidentaux laissent suffisamment d’espace sur le segment premium.

Rappelons que le patron européen de la marque américaine basée en Californie avait évoqué une arrivée chez nous d’ici à un an et demi environ. Ce qui nous emmène jusqu’au début de l’année 2027, même si Lucid ne donne pas de date plus précise pour le moment.

On ne sait pas non plus quelle sera la première voiture à faire son arrivée dans l’Hexagone. Mais il est tout à fait probable que ce soit la berline Air, puisqu’elle est déjà commercialisée en Europe depuis plusieurs années. Une auto somme toute intéressante puisqu’elle a récemment été désignée comme la voiture électrique la plus efficiente au monde.



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