Le secret de Mercedes pour une autonomie XXL et une recharge ultra rapide sur son futur SUV électrique EQG

 

L'entreprise américaine Sila va équiper le futur Mercedes EQG d'une inédite batterie au silicone. Une grande première dans l'industrie automobile, qui permettra d'accroître l'autonomie du grand SUV électrique et augmenter sa puissance de recharge.

Mercedes-Benz Concept EQG

Annoncé en 2021 à travers un concept-car dévoilé lors de l’IAA de Munich, le futur Mercedes EQG tarde à arriver dans sa version de série. Pourtant, le constructeur allemand donne régulièrement des nouvelles de son 4X4 électrique, qui rivalisera notamment avec les GM Hummer EV et autres Rivian R1S, entre autres. En septembre dernier, le constructeur annonçait notamment que son baroudeur serait capable de faire des demi-tours sur lui-même.

Une nouvelle technologie

En fin d’année dernière, le constructeur à l’étoile donnait également de nouvelles informations techniques sur ce nouvel arrivant. Celui-ci va enrichir une gamme électrique déjà bien remplie, aux côtés des EQA, EQB, EQE ou encore EQS, déclinées en berline ainsi qu’en SUV. Mais jusqu’alors, on en savait assez peu sur ce qui allait se cacher sous son capot. Cela est enfin en train de changer.

En effet, si Mercedes ne dévoile pour l’instant pas les toutes informations techniques sur son EQG, on sait tout de même que celui-ci sera équipé de batteries révolutionnaires. Développées par l’entreprise américaine Sila, basée dans la Silicon Valley en Californie, ces dernières ont en effet une petite particularité. Comme le rapporte le communiqué de la société fondée en 2011, elles possèdent une anode en silicone.

L’arrière de la Mercedes EQG

Cette pièce, aussi connue sous le nom d’électrode positive, fonctionne de pair avec la cathode et permet de générer la réaction chimique qui est à l’origine du fonctionnement de la batterie. Généralement, cet élément est fait en graphite et habillé d’une feuille de cuivre. C’est donc la toute première fois qu’il est réalisé à base de silicone. Et cela changera pas mal de choses.

En effet, le choix de cette technologie encore méconnue permet notamment d’améliorer l’autonomie des voitures électriques. Sila annonce une augmentation de 20 % environ, soit jusqu’à 160 kilomètres environ selon le véhicule. Ce qui peut faire une vraie différence à l’achat, puisque ce point revêt une importance capitale pour les automobilistes. Même si pouvoir parcourir une grande distance d’une traite n’est pas forcément indispensable.

Dans le détail, l’anode en silicone permet d’augmenter la densité énergétique de la batterie de 20 %. Ce qui signifie, stocker 20 % d’énergie en plus dans un volume similaire. À capacité équivalente, le poids de la batterie est quant à lui réduit de 15 %. Imaginons un instant une batterie Sila dans la Mercedes EQS : on passerait alors de 784 à quasiment 950 km d’autonomie.

Une grande première

Mais ce n’est pas tout. Car cette technologie permet également de réduire le temps de charge. Ainsi, une voiture qui nécessite une heure avec une batterie lithium-ion standard n’aura plus besoin que de 20 minutes pour passer de 10 à 80 %. Reste à savoir si une architecture 800 volts sera obligatoire pour atteindre ce temps et quelle est la puissance maximale de charge pouvant être encaissée. Cependant, ce temps reste encore supérieur à celui promis par la batterie Qilin CTP 3.0 de CATL.

Plus tard, le système de Sila pourra l’égaler, avec un temps de charge annoncé en 10 minutes. De plus, les anodes développés par l’entreprise américaine sont compatibles avec tous les types de cellules, dont les 4680 actuellement développées par Tesla. Elles sont également fabriquées aux États-Unis, ce qui permettra au voitures qui en profiteront de bénéficier des subventions dans le cadre de l’IRA (Inflation Reduction Act).

Cela fait déjà un petit bout de temps que les chercheurs travaillent au développement de cette solution. En 2018, un groupe de scientifiques de l’Institut de Technologie Énergétique en Norvège avaient déjà trouvé le moyen d’augmenter de 300 à 500 % la capacité des batteries grâce au silicone. Si celui-ci a toutefois tendance à gonfler, ce qui réduit sa fiabilité et son efficacité, les chercheurs ont mis le doigt sur une solution. Pour cela, ils ont notamment mélangé ce matériau avec un peu de graphite.

Si jusqu’alors, aucune date de commercialisation à grande échelle n’avait été annoncée pour cette technologie, elle sera implantée pour la toute première fois sur le Mercedes EQG. Ce dernier devrait voir le jour d’ici à l’année prochaine et marquera donc un tournant important dans le développement de la voiture électrique.

On imagine qu’il sera doté de la recharge en 20 minutes dans un premier temps. Concernant l’autonomie, les premières rumeurs annonçaient 500 km, avec une batterie d’environ 100 kWh. À voir si celle-ci sera plus élevée, grâce à cette nouvelle chimie de batterie.


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