Activision Blizzard : comment Microsoft voudrait forcer la main des États-Unis

 

Durant la première pré-audience du procès opposant la FTC et Microsoft, la firme de Redmond s'est montrée prête à en découdre.

Les grandes licences d’Activision Blizzard // Source : Klobrille

Après les fêtes de fin d’année, le feuilleton du rachat d’Activision Blizzard King par Microsoft reprend de plus belle. En décembre, le gouvernement américain annonçait via la FTC poursuivre Microsoft en justice pour bloquer son projet de rachat.

En attendant le procès qui doit s’ouvrir le 2 août 2023, les avocats des deux partis ainsi que le juge Chappell se sont réunis pour une pré-audience afin de discuter de l’affaire. Les affirmations de Microsoft ont permis de clarifier sa stratégie.

Boucler le rachat sans l’accord des États-Unis

Par l’intermédiaire de son avocate Beth Wilkinson, Microsoft annonce qu’elle espère bien recevoir une validation pour le rachat de la part de l’Union européenne et du Royaume-Uni. Avec ces validations en poche, la firme se dit prête à revenir à la table des négociations avec la FTC pour convenir d’un accord.

James Weingarten, l’avocat représentant la FTC lors de l’événement, a indiqué être ouvert à la négociation d’un accord, tout en précisant qu’aucune discussion en ce sens n’était en cours.

Plus important, l’avocate annonce au juge Chappell que si un accord n’est pas trouvé, mais que le rachat est validé partout ailleurs dans le monde, Microsoft se dit prêt à clôturer le rachat sans l’accord de la FTC et malgré le procès en cours.

Malgré le procès ouvrant au 2 août 2023, Microsoft se dit toujours confiant dans une clôture du rachat avant le 18 juillet 2023, date limite fixée au mois de janvier 2022 avant la décision de la FTC.

Un pari risqué pour Microsoft

Le chemin qu’annonce prendre Microsoft est dangereux pour la firme. Il illustre donc une grande assurance de la firme dans la solidité de son dossier. En effet, si l’issue du procès (qui pourrait avoir lieu en 2024 ou plus tard) est négative, Microsoft sera forcé de démanteler le groupe Activision Blizzard qu’il aura passé l’année à intégrer dans sa stratégie.

Forcer la main de la FTC

Le plus probable est ici que Microsoft cherche à mettre la FTC dans une impasse. Aujourd’hui, le procès lancé par la FTC ne bloque pas le rachat, c’est ce qui permet à Microsoft d’annoncer qu’il bouclera son projet sans l’accord des États-Unis s’il le souhaite.

Si Microsoft prend ce chemin, il est fort probable que la FTC devra déposer une demande d’injonction devant un juge fédéral pour faire bloquer la clôture du rachat. Un tel acte sortirait le procès du domaine du juge Chappell, le juge administratif de la FTC, pour porter l’affaire au fédéral. D’après des avocats spécialisés dans le domaine, la FTC aurait de bien plus faibles chances de remporter une victoire au fédéral.

Microsoft est bien consciente de ces variables, et pour forcer le passage au fédéral le plus vite possible, annoncer une clôture du rachat semble la solution la plus efficace.

L’Europe au centre des attentions

Toutes ces hypothèses découlent d’une timeline où l’Union européenne et le Royaume-Uni valident le projet de rachat, avec ou sans négociations de la part de Microsoft. Plus que jamais, les regards se portent donc sur les deux décisions européennes.

La CMA britannique devrait rendre publiques ses premières orientations dans les semaines à venir, pendant le mois de janvier 2023. Pour la Commission européenne, la date limite est fixée au 11 avril 2023.

Une fois ces deux décisions connues, l’avenir du projet de rachat d’Activision Blizzard par Microsoft apparaitra beaucoup plus clairement.


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