J’ai essayé GeForce Now en RTX 5080 et c’est plus impressionnant que prévu

 
GeForce Now a récemment annoncé passer son abonnement Ultime à la mode RTX 5080. Nous avons pu le prendre en main à la Gamescom 2025.

Rares sont les services de cloud gaming, de ceux qui permettent de jouer à des jeux vidéo en passant par un serveur sur internet plutôt qu’une console physique, qui réussissent à tenir la promesse d’évolutivité. Pour la Gamescom 2025, Nvidia a tenu à rappeler qu’il était bien l’un des rares à pouvoir le faire en passant sa configuration Ultime à la toute dernière RTX 5080.

Certes, c’est une belle évolution sur le papier. Mais il y a un hic : la RTX 5080 n’est pas forcément la carte graphique offrant la plus grande évolution face à une RTX 4080. Est-ce donc si impactant une fois passé sur GeForce Now, son service de cloud gaming ? Après prise en main, c’est une évidence : nous sommes bien sur une nouvelle version qui change la donne.

Pas d’entourloupes malgré un setup impressionnant

Nous savons déjà que les serveurs seront mis à jour à partir du mois de septembre à travers le monde, sur plusieurs vagues successives. Pour cette démonstration, nous avons pu confirmer être connecté au serveur de Francfort en Allemagne, et pas sur un SuperPod proche. Sachez d’ailleurs que l’équipe de Nvidia nous a confié se connecter soit à Francfort, soit au centre de Paris pour cette démonstration : voilà peut-être une bonne nouvelle pour la rapidité de déploiement en France.

Difficile d’établir ensuite la configuration du réseau local utilisé, mais une chose est sûre : il était solide. Dans la salle de test de Nvidia, nous pouvions en effet profiter d’une dizaine d’expériences différentes, toutes connectées en direct sur le serveur à partir de ce qui devait être essentiellement le même réseau local. Pourtant, aucune des stations de test n’affichait de perte de paquet ou une latence de plus de 8 millisecondes.

Comprenez donc que les conditions de test, importantes à établir pour le cloud gaming, étaient certes parfaites… mais pour les bonnes raisons.

La nouveauté, c’est la qualité

Alors oui : la présence d’un équivalent serveur de la RTX 5080, couplée naturellement à la nouvelle configuration processeur et RAM, est une réelle évolution pour les performances brutes du service. On notera tout de même que la principale nouveauté reste ici la compatibilité avec le DLSS 4 complet, soit le Multi Frame Generation x4 ; comme (trop) souvent, Nvidia compare ses performances de génération à génération en l’activant, ce qui brouille les pistes.

Mais dans le contexte de GeForce Now… Cette évolution est majeure. Ce principalement grâce au nouveau mode de diffusion Qualité Cinéma, qui active l’intégralité des nouveautés de l’abonnement. Échantillonnage 4:4:4, pleine compatibilité HDR10, filtre vidéo IA… Autant de nouveautés qui continuent de brouiller les pistes entre expérience locale et expérience distante.

Quiconque a déjà utilisé le cloud gaming en a conscience : parfois, il est difficile de ne pas voir les artefacts de compression vidéo apparaissant naturellement dans le cadre d’une expérience distante. Et si GeForce Now a toujours été impressionnant sur ce point, il ne pouvait pas aller contre des mouvements de caméra extrêmement rapides ou des zones complexes comme des feuillages ombragés.

« Pouvait ». Car en prenant en main la version RTX 5080 dans ce cadre, en comparaison directe avec la version RTX 4080 actuelle, nous sommes forcé de constater que ces soucis ont essentiellement disparu. Black Myth Wukong nous montre que même avec un Sun Wukong rebondissant sur son bâton à grandes forces de vague de fumée, presque aucune information visuelle n’est perdue. Les textures gardent leurs précisions, même sur de grands mouvements de caméra, même sur des zones difficiles. L’image conserve sa netteté et sa précision.

Aux éditeurs de jouer le jeu

Si cette évolution visuelle est impressionnante et donne vraiment confiance en ce mode Qualité Cinéma, il nous faudra tout de même le tester dans des conditions moins idéales. Comment s’adaptera-t-il si la bande passante disponible n’atteint pas les 100 Mbps maximum désormais permis par GFN ? Et lorsque l’appareil connecté sera sur un réseau Wi-Fi 6 GHz ? Ou pire encore, Wi-Fi 5 GHz ? Période Wi-Fi 5 ? Autant de questions qui réclameront un test complet.

Car il faut toujours faire attention aux petites astérisques. La grande nouveauté de Nvidia pour doubler son compteur de jeux, Install-to-play, est sublime sur le papier : il suffit d’avoir son propre espace de stockage dans le cloud pour accéder à toujours plus de jeux que l’équipe verte n’a pas le temps d’optimiser.

Et ça fonctionne très bien. Les développeurs ont intégré cette fonctionnalité très naturellement dans l’interface habituelle de l’application, qui affichera en un simple clic les nouveaux jeux disponibles via « Install-to-play ». Plus étonnant encore : nous n’avons pas besoin de se connecter à l’habituelle interface Steam Big Picture et lancer le téléchargement manuellement, l’application s’en occupe elle-même dans le fond tout en affichant une barre de progression. Une intégration si naturelle d’un principe pourtant si « geeky » mérite quelques applaudissements.

Mais voilà : le miracle de jouer à n’importe quel jeu n’est pas là. Après tout, Nvidia reste Nvidia, soit un acteur gigantesque observé en tous temps par les éditeurs. Nous nous souvenons encore du temps où GeForce Now était un far west permettant toutes sortes de choses, mais contrairement à d’autres concurrents plus petits, Jensen Huang doit à un moment ou un autre respecter les détenteurs de propriété intellectuelle.

Comprenez que si Install-to-play est un pas dans la bonne direction, il ne fait pas de miracles. Les titres de Rockstar ou PlayStation, pour ne citer qu’eux, ne sont toujours pas disponibles sur la plateforme. Et il n’est pas possible de feinter : en accédant à Big Picture, nous voyons que les développeurs de GFN ont prévu le coup et réussissent à faire disparaître de votre bibliothèque le moindre jeu qui n’a pas coché la case « disponible dans le cloud » du magasin de Valve.

Maintenant, c’est très simple : la balle est dans le camp des éditeurs. Plus qu’un moyen d’avoir plus de jeu sur sa plateforme, « Install-to-play » est la libération totale des technologies Nvidia et une invitation à pousser les détenteurs des droits à ouvrir leurs portes. De leurs propres mots, « il n’y a vraiment plus qu’à cocher une case pour qu’un jeu soit disponible sur GeForce Now automatiquement, en quelques secondes, et nous ne pouvons pas le faire pour eux ». Ce qu’on pourrait facilement traduire en « ce n’est plus notre responsabilité, on a tout ouvert, faut qu’ils passent le pas de la porte maintenant ».

Si adaptable, et pourtant

C’est quelque part l’impression qu’il nous reste de cette première prise en main. Nous avons pu voir GeForce Now adapté à un écran 21:9 de 5K à 120 Hz, nous avons pu voir GeForce Now comparé à une PS5 Pro dont l’input lag est vaincu aujourd’hui, nous avons pu voir un signal 4K à 120 Hz sortir d’une simple Legion Go S, ou un setup complet de course soutenu par le service de cloud gaming…

Autant de concepts d’utilisation qui ne font finalement que souligner ce que l’on savait déjà sur cette technologie : l’atout de l’adaptabilité. Et ce nouveau mode Qualité Cinéma ne fait également que prouver ce que l’on connaissait déjà : les ingénieurs de Nvidia savent profiter du potentiel d’évolution infini de ce genre de plateforme dématérialisé.

Le « GeForce Now nouveau » continue d’impressionner dans les meilleures conditions, et n’est limité que par deux facteurs : la qualité des réseaux à travers le monde, et l’ouverture d’esprit des développeurs. Sur le premier, nous savons déjà que Nvidia pousse en arrière-plan à l’adoption toujours plus large du L4S notamment. Quant au deuxième… La clef pourrait simplement être entre nos mains.


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