Voiture électrique : on a testé la recharge la plus rapide de France, et c’est vraiment bluffant

 
On a testé la recharge la plus rapide de France, sur la nouvelle Smart #5 et ses 600 km d’autonomie. Une recharge en moins de 15 minutes ? C’est possible !
Smart #5

14 minutes et 40 secondes. C’est le temps qu’il faut à la Smart #5 pour passer de 10 à 80 % de batterie sur une borne rapide. Mieux que Tesla. Mieux que Porsche. Mieux que tout ce qui roule en France aujourd’hui. Une performance qui fait d’elle la nouvelle référence en matière de recharge ultra-rapide sur le marché français.

Et ce n’est pas qu’un chiffre marketing. On l’a vue, cette Smart #5, branchée sur une borne Alpitronic HYC 400 boostée à 426 kW pour l’occasion, lors de notre essai complet de la voiture. On a chronométré. Et on a été bluffés.

Plus de 420 kW de puissance

La Smart #5 est un SUV imposant, équipé d’une batterie de 100 kWh et d’une architecture 800 volts. Jusque-là, rien d’inédit. Mais là où elle bouscule l’ordre établi, c’est sur sa capacité de recharge : jusqu’à 420 kW en crête, avec une intensité dépassant les 500 ampères, ce qui dépasse les limites du protocole CCS.

Résultat : une recharge en 14 minutes et 40 secondes sur une borne de 400 kW débridée, permettant de grimper à 426 kW. Concrètement, c’est plus rapide que la Porsche Taycan, pourtant longtemps championne de la discipline. Nous avons déjà réussi à passer de 10 à 80 % en 16 minutes sur la nouvelle version de cette voiture allemande.

En 1 minute et 30 secondes, c’est 10 % de batterie (soit 10 kWh) qui ont été rechargés sur la Smart. Vraiment bluffant.

Officiellement, Smart annonce 18 minutes pour l’Europe. Une communication volontairement prudente (comme pour le reste du groupe Geely), destinée à éviter les déceptions dans des conditions moins favorables (batterie froide, borne bridée, etc.). Mais en réalité, cette voiture fait mieux. Beaucoup mieux.

Une borne adaptée (et débridée)

Évidemment, il faut une borne capable de délivrer une telle puissance. Et elles sont rares, même si la plupart des nouvelles installées sur les aires de service (et de repos) atteignent les 400 kW. Ionity prévoit même d’installer des bornes de 600 kW dans les prochains mois. De quoi recharger des voitures en moins de 10 minutes.

Mais bonne nouvelle : même sur les bornes 350 kW comme celles d’Ionity, la Smart #5 assure le même exercice en 15 minutes et 20 secondes selon la marque. Autant dire qu’on est sur de la recharge express, à peine le temps d’un espresso… ou d’un passage aux toilettes sur autoroute.

La borne en question

En revanche, sur une borne 400 volts (comme les Superchargeurs Tesla), la donne change radicalement : la voiture est limitée à 80 kW via un convertisseur intégré, ce qui transforme la recharge rapide en un long supplice d’une heure environ pour passer de 10 à 80 %. Un contraste saisissant qui pose une vraie question d’usage sur les longs trajets : il faudra choisir ses bornes avec soin. Comme avec la Mercedes CLA.

Heureusement, l’immense majorité des bornes de recharge rapide hors Tesla sont désormais en 800 volts. Mais on perd alors l’attrait majeur des bornes Tesla qui est leur nombre et leur tarif, souvent plus intéressant que celui des concurrents.

Plus rapide que Tesla, Porsche, et même Zeekr

Jusqu’ici, c’était Tesla qui dictait la cadence : environ 20 minutes sur la Model Y Propulsion avec les nouvelles cellules BYD. Porsche, de son côté, tournait autour de 18 minutes avec la Taycan. Zeekr, autre marque du groupe Geely comme Smart, annonce 10 minutes avec les 001 et 7X. Xpeng a récemment renouvelé les G6 et G9 avec une recharge en 12 minutes pour les versions vendues en Chine. En Europe, les versions commercialisées aujourd’hui plafonnent autour de 20 minutes.

Smart #5 Brabus // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Quant à BYD, seul acteur capable de faire mieux dans le monde entier, il faut pour cela un chargeur Megawatt encore très peu répandu, capable de remplir une batterie de 10 à 70 % en 6 minutes pour deux modèles (Han L et Tang L) uniquement vendus en Chine. On est encore loin de la série. La Smart #5, elle, est là. Disponible. En France.

Une démonstration technologique… qui mérite mieux

Ce qui interroge, c’est que Smart ne met pas davantage en avant cette prouesse. L’un des atouts les plus différenciants de cette voiture est relégué au second plan dans les discours marketing. Pourquoi ne pas en faire un argument numéro un, alors que la recharge rapide est l’un des principaux freins à l’adoption massive des véhicules électriques ?

Car ce que propose ici la Smart #5, c’est un changement de paradigme : une autonomie correcte (près de 600 km) associée à une recharge si rapide qu’elle gomme presque le besoin d’un énorme réservoir d’électrons. Dommage que la Smart #5 consomme autant d’énergie, et qu’elle a donc besoin d’une immense batterie pour avoir une bonne autonomie.