Tout semble aller pour le mieux, ou presque pour Tesla. La firme a battu son record de ventes en 2023, avec une Model Y qui fut la voiture la plus immatriculée dans le monde cette année-là. Certes, elle s’est désormais laissée dépasser par BYD au dernier trimestre 2023, mais rien n’est joué.
De très lourdes pertes
Cependant, tout n’est pas rose non plus pour la firme d’Elon Musk, qui vient de lancer une nouvelle version de son SUV électrique dédiée aux professionnels. Et pour cause, la marque vient tout juste d’être visée par une action de sabotage menée par un groupe d’extrême gauche allemand baptisé Vulkan Gruppe. Ce dernier a incendié un pylône à proximité de la Gigafactory de Berlin, privant celle-ci d’électricité et obligeant à mettre la production sur pause.
Deux jours après l’incident, les choses ne sont toujours pas rentrées dans l’ordre pour l’usine, toujours à l’arrêt. Selon l’agence britannique Reuters, le site ne devrait pas être alimenté en électricité avant le 17 mars prochain, au moins. Une information confirmée par un porte-parole de l’entreprise, ce qui devrait évidemment lui coûter très cher. En plus des dégâts, la firme doit faire face à de lourdes pertes en raison de l’arrêt de la production.
André Thierig, directeur principal de l’usine Tesla relayé par le site chinois It Home, ces dernières se chiffreraient à plusieurs centaines de millions d’euros. En effet, l’usine produit en temps normal pas moins de 1 000 voitures par jour, exclusivement des Model Y pour le moment. Ce qui devrait également causer un retard monstre dans les livraisons pour les clients européens. Ainsi, l’entreprise s’attend à des ventes en baisse, liées directement à cet acte de sabotage.
Si Wall Street estimait environ 489 000 livraisons au cours du premier trimestre 2024, ce chiffre a finalement été revu à la baisse pour descendre à 421 100. Ce qui devrait cependant profiter à son rival BYD, qui a vendu 526 409 voitures au 4ème trimestre 2023, contre 484 507 pour la firme d’Elon Musk.
D’importantes tensions
Cet acte de vandalisme a évidemment été fermement condamné par Elon Musk, qui a qualifié cet acte « d’extrêmement stupide ». Il s’inscrit dans un contexte de tensions autour de l’usine de Berlin, dont la construction a démarré en 2019 et qui est en service depuis le mois de mars 2022. Actuellement, elle emploie 11 500 salariés environ et mesure pas moins de 300 hectares. Ce qui devrait cependant changer, puisque le dirigeant de la firme veut agrandir le site de production.
Une décision qui n’a pas manqué de faire réagir les associations écologistes et autres groupes d’opposition. L’usine est notamment accusée de dépasser les normes de pollution, notamment en ce qui concerne la contamination des eaux. De plus, la population locale a récemment voté contre son expansion, ce qui n’empêche pas Elon Musk de continuer sur sa voie. L’entreprise envisage même de construire une autre usine dans un second pays européen.
En mai 2021 déjà, Vulkan Gruppe s’était déjà adonné à un acte de sabotage, en coupant l’alimentation électrique de la Gigafactory lors de sa construction. À cette époque, le ministre de l’Industrie du Brandebourg, Jörg Steinbach, avait exprimé son soutien à Tesla et s’était engagé à empêcher que cela se reproduise. Sur X (anciennement Twitter), Rohan Patel, en charge des affaires politiques pour la marque, s’est également exprimé. Il rappelle que l’usine allemande est l’une des plus durables au monde avec quelques faits.
Il souligne en effet que cette dernière produit pas moins de 8 MWh d’électricité grâce à des panneaux solaires installés sur son toit et qu’elle recycle « jusqu’à 100 % de l’eau utilisée ». Par ailleurs, selon le porte-parole de l’entreprise, cette dernière a planté pas moins de 300 hectares de forêt depuis son installation en Allemagne.
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