Toyota ne veut pas « gaspiller » son argent avec les voitures électriques : voici la solution

 

Si Toyota a récemment présenté une stratégie prometteuse autour de la voiture électrique, la firme ne semble toujours pas croire à cette motorisation. À tel point qu'elle affirme préférer acheter des crédits CO2 plutôt que d'investir dans la voiture électrique.

À partir de 2035, tous les constructeurs présents en Europe devront arrêter de vendre des voitures thermiques neuves, pour ne plus proposer que de l’électrique. Et personne ne sera épargné, sauf certaines marques qui écoulent moins de 1 000 autos chaque année.

Pas encore convaincu

Toyota devra donc aussi se plier à cette règle, même si la marque japonaise est connue pour ne pas croire du tout à cette motorisation. À vrai dire, le constructeur fait même de la résistance depuis de nombreuses années, ayant même expliqué les raisons de cette défiance qui peut paraître surprenante. Pour l’ancien patron, Akio Toyota, les hybrides seraient même quasiment aussi vertueuses que le zéro-émission (à l’échappement).

Cependant, nous avions eu un petit espoir quelques mois plus tôt, avec l’arrivée d’un nouveau dirigeant à la tête de la marque. Il s’agit de Koji Sato, bien plus ouvert à la voiture électrique. Outre les bZ4X et bZ3 déjà commercialisé, Toyota avait dévoilé une stratégie très prometteuse, incluant notamment des véhicules affichant de très grandes autonomies. Mais rien n’est encore joué, bien au contraire. Et la marque n’est visiblement pas encore prête à sauter le pas et à croire à cette motorisation.

Toyota bZ4X // Source : Frandroid

C’est ce qu’explique Ted Ogawa, le président de Toyota aux États-Unis. Ce dernier a récemment été interrogé par les journalistes du site Automotive News, et il s’exprime sans détour. Il explique que l’EPA, l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis, veut que la moitié des voitures neuves vendues d’ici à 2030 soient électriques. Mais l’homme d’affaires rappelle que Toyota vise seulement 30 %, ce qui correspond à la demande réelle des clients.

Pour le patron, il est plus important de prendre en compte les besoins réels des automobilistes, plutôt que les exigences des pouvoirs publics. Il rappelle que « nous respectons la réglementation, mais la demande des clients est plus importante« . Et il semblerait que le constructeur ne soit pas encore prêt à devenir une marque tout-électrique, bien au contraire.

De l’argent gaspillé

Interrogé sur la manière dont la marque pourrait combler l’écart entre ses ventes de voitures électriques et la réglementation, le dirigeant n’est pas passé par quatre chemins. Il explique être prêt à opter pour le rachat de crédit CO2, plutôt que d’investir massivement dans cette motorisation. Il considère en effet cette dernière comme du gaspillage et estime qu' »un investissement gaspillé est pire qu’un achat de crédit« .

Pour mémoire, les autorités ont fixé des quotas de CO2 maximaux afin d’inciter les constructeurs à produire plus de voitures électriques. Cependant, il existe un moyen légal pour ceux qui ne respectent pas cette mesure de continuer à vendre des modèles thermiques. Ces derniers peuvent racheter des crédits carbone à des marques qui vendent beaucoup d’autos zéro-émission (à l’échappement), comme Tesla. C’est ainsi que la firme a gagné 9 milliards de dollars depuis 2009 rien qu’avec cette pratique.

Néanmoins, Toyota ne veut pas tirer un trait définitivement sur les voitures électriques, bien au contraire. Elle veut en effet rattraper son retard, que ce soit en ce qui concerne ses produits, mais également son écosystème, comme les infrastructures de recharge, entre autres. Afin de réaliser des économies, le constructeur annonçait notamment l’an dernier vouloir partager ses plateformes ainsi que ses technologies avec des marques comme Mazda, Subaru ou encore Suzuki.


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