Le Game Pass est déjà rentable, mais Microsoft garde la tête froide

Un plafond de verre d'ores et déjà atteint sur console ?

 

Dans un entretien accordé au Wall Street Journal, Phil Spencer a donné, pour la première fois, plus de détails concernant les revenus générés par le Game Pass. On apprend que la formule d’abonnement de Microsoft est déjà profitable au groupe, mais qu’elle s’essouffle un peu sur console.

Une partie du grand catalogue Xbox Game Pass // Source : Microsoft

Phil Spencer s’est montré nettement plus bavard qu’à l’accoutumée au sujet du Game Pass, et de ce qu’il rapporte à Microsoft. Dans un entretien accordé cette semaine au Wall Street Journal, le CEO de la division Xbox a précisé que la formule d’abonnement proposée aux joueurs Xbox et PC était d’ores et déjà rentable… ce qui n’était pas nécessairement joué d’avance.

Sans faire la fortune de Microsoft, on apprend que le Game Pass représente une part non négligeable des revenus générés par la branche Xbox et Services du géant de Redmond : environ 15 % selon Phil Spencer, qui estime que l’offre continuera à moyen terme d’assurer 10 à 15 % des revenus de la division. Un seuil auquel « [le Pass] est rentable pour nous », assure le grand patron du gaming chez Microsoft.

Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les joueurs puisqu’elle garantit une pérennité à l’offre d’abonnement. Cette dernière va donc continuer d’occuper une place centrale dans la stratégie de Microsoft. D’autant plus avec le rachat en cours d’Activision-Blizzard, dont les licences (notamment Call of Duty) devraient à l’avenir intégrer le Game Pass.

Le Game Pass, une formule qui fait recette mais qui n’ira pas plus haut ?

« Globalement, le Game Pass représente 15 % de nos revenus concernant les contenus et services », explique Phil Spencer dont les propos nous sont rapportés par The Verge. L’intéressé reste toutefois raisonnable dans ses attentes d’un point de vue économique, admettant notamment que le cap des 15 % de revenus sera probablement difficile à franchir.

« Je ne pense pas que [sa part de revenus] deviendra plus importante que ça. Les revenus globaux augmenteront, donc 15 % d’un plus grand chiffre, mais nous ne sommes pas dans un contexte où les abonnements pèseront 50-70 % de nos futurs revenus », poursuit-il.

Phil Spencer indique d’ailleurs que le Game Pass se heurte à une sorte de plafond de verre, au moins sur console, où ses perspectives de croissance apparaissent désormais limitées. « Nous connaissons une croissance incroyable sur PC… Mais sur console, j’ai vu la croissance ralentir, principalement parce qu’à un moment donné, vous avez déjà atteint tous ceux qui veulent s’abonner », concède Phil Spencer.

Comme le rapporte The Verge, la croissance évoquée par l’intéressée sur PC est effectivement notable : +159 % par rapport à l’an passé.

Phil Spencer, le patron de la branche Xbox

Microsoft regarde déjà vers le secteur mobile

Pour Microsoft, c’est donc sur PC que l’avenir du Game Pass se joue… mais peut-être pas seulement. La firme lorgne en effet sérieusement sur le marché mobile. On sait par exemple que Microsoft s’apprête à lancer son propre marché d’application Xbox sur iOS et Android, pour concurrencer ceux d’Apple et Google en matière de gaming. Et sur ce terrain, le groupe pourrait bien avoir les dents longues.

« Si vous faites le pari à long terme — et c’est ce que nous faisons –, nous serons en mesure de toucher les joueurs sur les plus grandes plateformes sur lesquelles les gens jouent : les smartphones Android et iOS. Nous voulons y prendre position avec du contenu et une vitrine pour en tirer parti », explique-t-il. Le message est on ne peut plus clair, mais attention par contre au prix du Game Pass : il sera bientôt revu à la hausse.


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