Comment entretenir son vélo électrique quand on n’y connaît rien

Les gestes qui sauvent le vélo

 

Voici un guide simple pour chevaucher sa monture à assistance électrique sereinement sans investir une fortune.

Source : Egor Myznik via Unsplash

Pour que les choses durent, il faut les entretenir. C’est valable pour son corps, son couple, son chez-soi, sa voiture et donc son vélo. Reste à savoir comment faire. C’est tout l’intérêt de ce dossier : vous aider à entretenir votre monture à pédale et plus particulièrement vos VAE, pour vous permettre de partir sereinement en ayant bien réalisé les vérifications nécessaires.

Notez qu’il s’agit de règles basiques qui ne se substituent pas à un passage dans un atelier. Au contraire, ce sera l’occasion d’en apprendre beaucoup et ce sera fait par des pros avec le savoir-faire et le matériel nécessaire. Toutefois, ces derniers temps, les délais sont longs. Et en attendant la grosse révision, on souhaite rouler. D’où l’intérêt de ce tuto.

Avant toute intervention, pensez à utiliser des gants. Les produits sont difficiles à nettoyer une fois sur les mains et certains sont agressifs pour la peau.

Pneus

Le gonflage des pneus

  • Matériel conseillé : pompe électrique avec manomètre
  • Matériel minimum : pompe manuelle avec manomètre (indicateur de pression)

Les pneus sont le seul contact avec la route. S’ils ne sont pas assez gonflés, vous devrez fournir plus d’efforts (votre moteur aussi, l’autonomie va donc diminuer plus rapidement) et vous risquez la crevaison. Endommager votre jante est aussi possible. Surgonflés, le confort sera mauvais et vous risquez l’éclatement en plus d’une usure anormale. Bref, un pneu se gonfle à la bonne pression. Une pression qu’il est préférable de vérifier avant chaque grosse sortie ou, dans le cadre du vélotaf, chaque semaine.

Pour ce faire, il faut une pompe à manomètre qui permet de savoir à quelle pression vous avez gonflé votre pneu. Voire une pompe électrique de type Xiaomi. C’est un investissement utile pour d’autres choses comme gonfler des ballons.

Pour la bonne pression, elle est notée sur votre pneu : c’est en fait une fourchette qui indique une pression minimum et une pression maximum. Pour faire simple : si vous pesez déjà lourd et que vous êtes chargé (sac à dos), alors l’idéal est d’être un peu en dessous de la pression max. Si vous êtes habillé de manière légère et que votre poids n’est pas élevé, alors être un peu au-dessus de la fourchette basse ira bien.

  • Astuce : sur sol mouillé ou sur des zones pavées à faible adhérence, on aura tendance à rouler avec des pneus un peu moins gonflés (à titre personnel, je les dégonfle de 10 % par rapport à la pression idéale). Sur du bitume lisse et sec, on pourra utiliser la pression idéale.
  • Astuce 2 : en cas de crevaison, vérifiez bien (et avec précaution) l’intérieur de pneu pour ne pas y trouver de résidu qui engendrerait une autre crevaison juste après la réparation. Avec précaution, car on peut y trouver du verre, un clou, une vis, bref, quelque chose de tranchant.

L’usure des pneus

Les pneus ne doivent pas avoir de fissures ou d’objets incrustés dedans. Si c’est le cas, vérifier que la chambre à air n’est pas endommagée. La bande de roulement ne doit pas être lisse.

À titre d’exemple, ce pneu est à remplacer : des fissures, une bande de roulement plutôt usée et surtout un siège enfant à l’arrière, donc pas de risques inutiles.

Crevaison et chambre à air

  • Matériel conseillé : démonte-pneu en plastique (en 3 exemplaires), pompe à manomètre, pied d’atelier
  • Matériel minimum : démonte-pneu en plastique (en 3 exemplaires), pompe à manomètre

En temps normal, changer un pneu à chambre à air (donc non tubeless) est simple :

  1. Mettre le vélo sur un support ;
  2. Dégonfler le pneu ;
  3. Déjanter le pneu avec des chasse-pneus en plastique (et non en métal pour ne pas abîmer la jante) ;
  4. Retirer la roue ;
  5. Retirer le pneu et la chambre à air ;
  6. Positionner correctement la nouvelle chambre à air en pensant à bien ôter le bouchon de valve ;
  7. Gonfler légèrement la chambre à air pour qu’elle se positionne correctement ;
  8. Rechasser le pneu dans la jante ;
  9. Gonfler le pneu en vérifiant que le pneu est parfaitement positionné ;
  10. Remonter la roue.

Certains VAE ont le moteur dans le moyeu avant ou arrière. Dans ce cas, il est préférable de ne pas y toucher et d’apporter son vélo en atelier. Si vous vous en sentez capable, toutefois, vous pouvez suivre les indications ci-dessus.

Éclairage

Il y a deux types d’éclairage : ceux pour être vus et ceux pour voir. Pour être vus, des éclairages LED basiques suffisent. Pour voir, il faut opter pour des lampes puissantes, faciles à orienter et étanches à la pluie, boue et autres manifestations naturelles.

  • Astuce : les modèles à batteries sont plus pratiques, plus résistants généralement (conception entièrement étanche), mais moins écologiques. Surtout, vous ne pouvez remplacer rapidement les piles une fois la batterie vidée. Optez donc pour des modèles à piles avec des accus de qualité comme les fameux Eneloop de Panasonic.

Avant de ranger votre vélo, pensez à charger votre éclairage s’il est à batterie. Pour les éclairages à piles, gardez un jeu d’accus chargés avec vous.

Comment suspendre son vélo ?

  • Matériel conseillé : pied d’atelier pour 30 kg
  • Matériel minimum : un chiffon assez grand pour retourner le vélo

Le support de vélo est un élément essentiel pour entretenir son cycle. On appelle d’ailleurs cela un pied d’atelier. Les prix oscillent entre 60 euros pour un modèle d’entrée de gamme et 200 euros pour des pieds plus costauds. La plupart d’entre eux se plient et sont donc faciles à ranger.

Les poids des VAE tournant autour des 20 à 30 kg — parfois moins de 20 kg aussi –, nous vous conseillons de bien vérifier le poids maximal que peut supporter le pied et d’éviter d’être à la limite. Pensez aussi à retirer la batterie pour gagner quelques kilos.

Reste la solution gratuite traditionnelle (mais pas l’idéale) : poser une grande serviette au sol et retourner son vélo dessus. L’appui se fait alors sur le guidon et la selle. Attention à ne pas le faire basculer tout de même. Je ne suis pas fan de cette méthode pour des vélos grands et lourds (sur des vélos pour enfants, c’est acceptable).

Nettoyage du cadre

  • Matériel conseillé : un jet d’eau peu puissant, éponge, savon et chiffon
  • Matériel minimum : bassine d’eau, chiffons (oui plusieurs) et de l’huile de coude

Recommandation : on ne nettoie pas son vélo au Karcher (comme ceux des centre de lavage auto), car la pression va endommager les joints et le jet puissant risque de faire pénétrer de l’eau dans des zones fermées. L’idéal est d’y aller à l’huile de coude avec des chiffons et une bassine d’eau tiède ou chaude. Si vous en avez la possibilité, utilisez un jet d’eau à faible pression (demandez à quelqu’un de votre entourage qui possède un jardin).

  • Astuce : si la saleté a séché et peine à s’en aller au jet d’eau, utilisez un chiffon d’eau chaude mais pas de produits nettoyants, ils risquent d’assécher les joints d’étanchéité.

Le nettoyage du cadre d’un vélo à assistance électrique impose de retirer la batterie sauf si elle n’est pas sous un cache de protection. Pour nettoyer des connecteurs électriques, un peu d’alcool ou de vinaigre d’entretien sur un chiffon suffisent.


Les connecteurs peuvent être exposés à l’eau. Dans ce cas, il faut les sécher immédiatement.

Chaîne

Nettoyage de la chaîne

  • Matériel conseillé : produits spécialisés si possible biodégradables et boîte de nettoyage ou brosse à chaîne (évitez les sprays, c’est imprécis)
  • Matériel minimum : dégrippant (Type DW40), 2 x brosses à dents, chiffons.

Le nettoyage de la chaîne se fait en deux temps : le nettoyage puis la lubrification.

Pour le nettoyage, il faut enlever les particules collées dessus et dégraisser. Il existe pour cela des systèmes à placer sur la chaîne directement qui s’occuperont de faire le nécessaire.

Pour éviter cette dépense, voici l’astuce :

Utilisez deux brosses à dents à poils souples qu’on asperge de dégraissant et qu’on positionne autour d’un maillon, puis faites tourner la chaîne. C’est fastidieux mais efficace. Cela permet d’enlever le plus gros. Ensuite, dégraissez avec un produit adapté (WD40 ou un dégraissant biodégradable) et  pulvérisez en prenant soin de ne pas en projeter sur les plaquettes de freins (qui n’aiment pas du tout ça) ou sur des zones graissées.

Il faut ensuite procéder de la même façon pour les plateaux et les pignons.

Une fois les éléments secs (on peut utiliser un chiffon pour aller plus vite), procédez à la lubrification. La lubrification est essentielle à tout système mécanique.

Si vous avez un peu de budget, il existe des systèmes conçus pour nettoyer la chaîne sans avoir à retirer la roue. On les trouve dans les magasins de sport traditionnels ou spécialisés. Pensez à utiliser des produits biodégradables, car ils vont finir dans votre évier ou votre lavabo. Donc autant éviter les produits toxiques. Ces systèmes sont simples, efficaces et rapides.

 

La tension (usure) de la chaîne

  • Matériel conseillé : outil testeur d’usure de chaîne.
  • Matériel minimum : votre index.

Vérifiez de temps en temps la tension de votre chaîne. C’est simple, vous tirez la chaine au niveau du plateau. Si vous voyez l’une des dents, c’est que la chaîne est à remplacer.

Voilà pourquoi les gants sont recommandés.

Il existe également un outil qui permet de la mesurer en le positionnant entre les rayons. On appelle ça un testeur d’usure de chaîne.

Tout est indiqué sur le mode d’emploi. Mais pour faire simple, si l’outil se positionne parfaitement entre les maillons, alors la chaîne est à remplacer.

Graissage de la chaîne (lubrification)

  • Matériel conseillé : système de nettoyage/lubrification
  • Matériel minimum : chiffon propre, lubrifiant en burette (pas en spray)

Une fois votre chaîne propre, il faut la lubrifier. Oubliez le spray : le produit atterrit partout, c’est plus cher et les aérosols ne sont pas au meilleur niveau d’un point écologie. Mais surtout, ça peut atterrir sur les plaquettes de frein : elles détestent ça (oui, elles n’aiment pas grand-chose ces plaquettes).

Pour la lubrification, l’idéal est de poser une goutte par maillon tout en tournant le pédalier. Ensuite, utilisez un petit chiffon pour enlever les excès.

Sinon, votre outil à nettoyer les chaînes permet également de les lubrifier. Il suffit d’insérer le lubrifiant à la place du dégrippant (en ayant pris soin de le nettoyer et le sécher avant) puis d’utiliser la même méthode que pour le nettoyage.

Serrage

  • Matériel recommandé : une clé dynamométrique, un jeu de clés Allen, un jeu de clés plates.
  • Matériel minimum : un jeu de clés Allen, un jeu de clés plates.

Le serrage est fondamental ! C’est une question de sécurité, de confort et de durabilité du vélo. On a généralement la flemme et pourtant, c’est rapide à faire. Sur ce point, je ne peux que vous conseiller l’achat d’une clé dynamométrique (qui se trouve dans tous les magasins de bricolage, mais c’est un poil onéreux). Le serrage ne se fait pas de façon « bourrine ».

Le serrage est une force appliquée pour fixer plusieurs pièces. Cette force s’exprime en Nm (Newton x mètres et non « par mètre »). Généralement, la valeur est indiquée sur les pièces. L’intérêt de la clé dynamométrique est de pouvoir régler la force maximale à appliquer au serrage (au-delà, cela tournera dans le vide) évitant ainsi tout risque de cassure.

Si vous n’en avez pas, des clés standards feront l’affaire.

  • Astuce : utilisez la rotation du bras et non du poignet afin de mieux sentir le moment où le serrage vous paraîtra bon.

Listes des éléments à serrer :

  • Le guidon ;
  • Les manivelles ;
  • Le cintre (guidon) ;
  • Le siège enfant (mine de rien, les vibrations sont importantes à ce niveau).

Note : les pédales nécessitent une clé particulière, autant se rendre directement en atelier.

Batterie

Les VAE utilisent désormais tous des batteries Li-ion. L’avantage de ces batteries est l’absence d’effet mémoire. On peut les recharger quand on le souhaite et pas forcément au maximum.

Les batteries ont un nombre de cycles déterminés avant de commencer à perdre en capacité. On estime entre 500 et 1000 cycles selon la qualité de la batterie et surtout le BMS (battery management system ou contrôleur des batteries) qui s’occupe de stopper la charge lorsque la batterie est à 100 % et qui arrête la consommation lorsque celle-ci est presque vide. Car ces batteries n’aiment ni être en surcharge, ni être totalement déchargées.

Un cycle représente une charge de 100 % puis une décharge de 100 %. Autrement dit, si vous êtes à 50 %, que vous chargez à 100 %, puis que vous faites la même chose, vous n’aurez utilisé qu’un cycle.

Donc, si vous stockez votre vélo un long moment sans l’utiliser, essayer d’avoir une batterie à 50 % permettra d’avoir l’état le plus stable.

N’attendez pas d’être à 10 % pour recharger. C’est inutile.

Pour l’hiver, l’idéal est de retirer la batterie si c’est faisable et de la garder chez vous à température ambiante plutôt qu’à l’extérieur.

Freins

Les freins font partie des organes de sécurité. Il existe 3 types de freins :

  • À disques hydrauliques : des plaquettes serrent le disque grâce à la pression hydraulique. C’est le système le plus efficace (bien qu’un peu lourd) offrant la meilleure endurance ;
  • À disque à câbles : les plaquettes serrent le disque mais la pression est liée à la tension du câble. Ce n’est pas top du tout.
  • À patin de type V-break : très connus, ces freins ont une endurance correcte, une bonne efficacité s’ils sont bien réglés, mais surtout, ils offrent une solution plus légère que le freinage à disques hydraulique. En plus ils sont moins onéreux à gamme équivalente.

Matériel conseillé : vos doigts et vos yeux.

Vérifier les freins à patin est une chose simple : pressez les freins et si l’espace entre la manette de frein et la poignée du vélo est d’environ 2 à 3 doigts, alors la tension est bonne. Seconde vérification : suspendez (ou retournez) le vélo et faites tourner la roue. S’il n’y a pas de frottement, c’est que la jante n’est pas voilée). Dans le cas contraire, il faudra soit redresser, soit changer la jante.

Vérifier les freins à disque n’est pas plus difficile : il faut regarder les plaquettes et si l’épaisseur est de 1 à 2 mm à vu d’œil, alors il faudra les faire changer.

Les réglages ou changements étant plus complexes, nous vous conseillons dans la mesure du possible de les laisser à des professionnels. Cela dit, Internet regorge de tutoriels mais pensez à tester votre réparation avant toute sortie, il s’agit des freins tout de même.

Nous en avons fini pour ces petites astuces. Nous espérons que cela vous sera utile. Bonne route à tous.


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