
Les mini PC cartonnent en 2025 : compacts, puissants, et surtout nettement moins chers qu’un laptop équivalent. Mais entre les marques chinoises inconnues qui inondent Amazon, les fiches techniques trompeuses, et les configurations pièges, c’est la jungle.
Voici tout ce qu’il faut savoir pour choisir intelligemment en comprenant vraiment ce que vous achetez.
Pour aller plus loin
Quels sont les meilleurs mini PC à acheter en 2025 ? Notre sélection
Le processeur : le nerf de la guerre
C’est LE composant qui détermine les performances de votre mini PC. Et c’est aussi celui où le marketing fait le plus de dégâts. Décortiquons.
AMD Ryzen : comprendre les générations (et leurs pièges)
La nomenclature AMD :
- Série 5000 (Zen 3) : génération 2021-2022
- Série 6000 (Zen 3+/4) : génération 2022-2023
- Série 7000 (Zen 4) : génération 2023-2024
- Série 8000 (Zen 4/5) : génération 2024-2025
- Série AI 300 (Zen 5) : dernière génération « AI-optimized »
Le piège n°1 : il ne faut pas croire qu’un chiffre plus élevé amène forcément de meilleures performances.
Prenons un exemple concret que j’ai benchmarké :
Ryzen 7 6800H (série 6000) :
- 8 cœurs / 16 threads
- Fréquence max : 4,7 GHz
- TDP : 45W
- GPU : Radeon 680M (12 CU à 2,2 GHz)
- Score Cinebench R23 : ~13 500 (multicore) / ~1 550 (single)
Ryzen 5 7430U (série 7000) :
- 6 cœurs / 12 threads
- Fréquence max : 4,3 GHz
- TDP : 15-28W
- GPU : Radeon Vega 8
- Score Cinebench R23 : ~9 200 (multicore) / ~1 450 (single)
Verdict : le 6800H (série 6000) écrase le 7430U (série 7000) avec +47 % de performances multicore. Pourquoi ? Parce que 2 cœurs de plus et 400 MHz supplémentaires compensent largement le gap générationnel. Le 7430U est en réalité un processeur entrée de gamme rebadgé en série 7000 pour faire joli.

Les suffixes AMD à connaître absolument
- U (15-28 W) : ultra basse consommation, pour la bureautique légère (ex : 7430U, 7545U)
- H (45 W) : haute performance, pour du vrai travail pro (ex : 6800H, 8745H)
- HS (35 W) : optimisé performance/efficacité, le sweet spot (ex : 8745HS, 8945HS)
- HX (55 W+) : performance maximale, chauffe plus, consomme plus (ex : AI 9 HX 370)
Règle simple : à nombre de cœurs égal, un suffixe H/HS écrase toujours un suffixe U. Ne payez pas plus cher pour un « U » juste parce qu’il a un numéro de série plus récent.
Regardez toujours ces trois infos dans cet ordre : nombre de cœurs d’abord, fréquence boost ensuite, génération en dernier.
Le bordel Intel et pourquoi je ne les recommande pas
Intel a décidé de compliquer les choses avec ses générations récentes. Vous voyez un mini PC avec « 14 cœurs Intel » à 600 € et vous vous dites que c’est une affaire. Attendez.
Ces « 14 cœurs » se décomposent en réalité comme ça : 4 cœurs Performance (P-cores), 8 cœurs Efficient (E-cores), et 2 cœurs Low Power (LP-cores). Les P-cores font le gros du travail. Les E-cores aident en multitâche mais sont beaucoup moins puissants. Et les LP-cores ? Ils servent à économiser la batterie sur les PC portables. Sur un mini PC branché en permanence, ils ne servent strictement à rien.

Donc non, 14 cœurs Intel ne valent pas 14 cœurs AMD. Pour avoir l’équivalent d’un Ryzen 8745HS (8 vrais cœurs performants), il faut un Intel Core Ultra 7 185H (6 P-cores + 8 E-cores). Le problème ? Ce processeur se vend dans des mini PC à 800 € minimum. Le Ryzen 8745HS ? Vous le trouvez à 450-500 €.
Je ne comprends pas la stratégie d’Intel. Ils proposent des processeurs corrects mais vendus beaucoup trop cher par rapport à AMD. Résultat : beaucoup de nos recommandations sont sur AMD, et ça ne changera pas tant qu’Intel ne baisse pas ses prix de 30-40 %.
Concrètement, quel processeur pour quel usage
Pour de la bureautique pure (navigation web, LibreOffice, emails, YouTube), un Intel N100 ou N95 suffit largement. C’est un 4 cœurs qui monte à 3,4 GHz et qui consomme très peu. Vous le trouvez dans des mini PC à 180-220 €. Par contre, oubliez le multitâche lourd ou le gaming, ce n’est pas fait pour ça.
Pour du travail professionnel léger (Photoshop basique, montage vidéo 1080p occasionnel, développement web), visez un Ryzen 5825U ou équivalent. C’est un 8 cœurs à 4,5 GHz que vous trouvez dans des mini PC autour de 300 €. Ça tourne correctement, ça ne chauffe pas trop, et ça vous laisse une marge pour du multitâche sérieux.
Pour aller plus loin
On a testé un mini-PC Ryzen à moins de 250 euros : vraie ou fausse bonne affaire ?
Pour du travail pro intensif (montage vidéo 4K, développement logiciel avec compilation, machine virtuelle, design 3D léger), ne descendez pas en dessous d’un Ryzen 6800H. Vous avez besoin des 8 cœurs qui boostent à 4,7 GHz. Les Beelink et Geekom avec ce processeur tournent autour de 360 €, et c’est clairement le meilleur rapport prix/performances du marché en ce moment.

Pour du gaming sérieux et du montage vidéo professionnel, là on passe sur du Ryzen 8745HS ou 8945HS. Le 8745HS, c’est 8 cœurs à 4,9 GHz avec une puce graphique Radeon 780M qui envoie vraiment du lourd. Comptez 450-550€. Le 8945HS rajoute 300 MHz de fréquence boost (5,2 GHz) pour 100-120€ de plus. Est-ce que ça vaut le coup ? Uniquement si vous faites vraiment du rendu lourd tous les jours. Sinon, économisez ces 100€.
Et si vous avez un budget illimité ? Les « mini PC » de nouvelle génération sont déjà là, avec le AMD Ryzen AI Max+ 395 (16 cœurs / 32 threads, Zen 5, jusqu’à 5,1 GHz) avec 64 à 128 Go de mémoire unifiée et surtout un iGPU AMD Radeon 8060S (40 unités de calcul RDNA 3.5, 2900 MHz). Mais cet APU se trouve sur des mini machines à minimum 1500 euros, et même plus avec Minisforum MS-S1 Max que nous avons testé.
La RAM : 16 Go minimum, et la DDR5 n’est pas forcément conseillée
En 2025, acheter un mini PC avec 8 Go de RAM est une erreur. Même pour de la bureautique basique, Windows 11 va occuper déjà 4-5 Go au repos. Rajoutez Chrome avec une dizaine d’onglets, et vous tapez dans le SSD, donc ralentissements garantis.
16 Go, c’est le strict minimum absolu. Ça permet de faire tourner Windows confortablement, d’avoir plusieurs applications ouvertes simultanément.
Pour du montage vidéo 4K avec DaVinci Resolve ou Premiere Pro, pour de la modélisation 3D avec Blender, ou pour faire tourner plusieurs environnements de développement, visez directement 32 Go. Et si vous faites de la grosse 3D ou de l’IA en local, 64 Go devient intéressant.
Le mensonge de la DDR5
Les vendeurs adorent mettre en gras « DDR5 5600 MHz » pour justifier un surcoût de 30-50 €. Le problème, c’est que la différence réelle entre DDR4 et DDR5 sur un mini PC est ridiculement faible.
L’astuce pour économiser sur la RAM
La grande majorité des mini PC ont deux slots SO-DIMM facilement accessibles. Vous dévissez quatre vis, vous soulevez le capot, et vous avez accès direct à la RAM. Beaucoup de modèles sont vendus avec une configuration de base à 16 Go, puis une version « upgradée » à 32 Go pour 80-100 € de plus.
Ne payez pas ce surcoût. Achetez le modèle avec 16 Go, puis commandez vous-même un kit de 32 Go (2×16 Go) DDR4 SO-DIMM à 50-60€ sur Amazon. Vous économisez 30-40€ et vous choisissez exactement la marque et la latence que vous voulez. En plus, certains fabricants mettent de la RAM no-name douteuse dans leurs configurations haut de gamme, alors qu’en achetant vous-même, vous pouvez prendre du Crucial ou du Kingston fiable.
Vérifiez donc en amont si la mémoire vive est douée ou non, et donc si vous pouvez la changer vous-même.
Le stockage : ne payez pas le surcoût constructeur
Les mini PC sont presque tous livrés avec des SSD NVMe Gen 4 de 500 Go, 1 To ou 2 To. Le piège absolu, c’est de payer l’upgrade chez le fabricant.


Sortie il y a à peine quelques mois, la Nintendo Switch 2 accompagnée de Mario Kart World s’affiche déjà sous les 389 € grâce au code FRANDROID060 !
Exemple concret : un mini PC est vendu 350 € en version 500 Go, puis 430 € en version 1 To. Vous payez donc 80 € pour gagner 500 Go. Sauf qu’un excellent SSD NVMe Gen 4 de 1 To (comme le Crucial P3 Plus ou le Samsung 980) coûte 55-75€ sur Amazon. Vous vous faites enfler de 20-25 € en achetant l’upgrade constructeur.

Pire encore : certains fabricants mettent des SSD de qualité médiocre. Vous payez pour du 2 To mais vous récupérez un SSD no-name avec des vitesses d’écriture qui s’effondrent dès que le cache est plein. En achetant vous-même, vous choisissez exactement ce que vous voulez en termes de performances et de fiabilité.
Vérifiez juste deux choses avant
Presque tous les mini PC modernes ont un slot M.2 2280 (22 mm de large, 80 mm de long), qui est le standard le plus répandu. Certains modèles ont même deux slots, ce qui permet d’avoir un SSD système rapide de 500 Go et un SSD stockage de 2 To.

Vérifiez aussi que le mini PC supporte le NVMe Gen 4. Certains vieux modèles ou modèles entrée de gamme sont bloqués en Gen 3, ce qui divise les vitesses par deux. Ce n’est pas dramatique pour un usage bureautique, mais si vous faites du montage vidéo ou si vous transférez régulièrement de gros fichiers, ça devient vite pénible.
Le processus prend 20 minutes
Ouvrez le capot du mini PC (généralement 4 vis), localisez le SSD existant (c’est une petite barrette vissée sur la carte mère), dévissez la vis de maintien, retirez l’ancien SSD, insérez le nouveau en biais à 30°, poussez-le à plat et revissez. Refermez le capot. Bootez sur une clé USB Windows, installez Windows proprement, et c’est fini. D’ailleurs, je vous conseille de mettre les pilotes (drivers) directement sur la clé USB avant de vous lancer, vous n’aurez aucun souci de compatibilité lors de la configuration de WIndows.
Ça paraît intimidant quand on n’a jamais fait, mais c’est vraiment plug-and-play.
Le GPU intégré : essentiel pour le gaming, invisible sinon
Si vous faites de la bureautique, du dev web, de la navigation internet ou du traitement de texte, le GPU intégré de base (Intel UHD Graphics, AMD Radeon Vega 8) fait largement l’affaire. Vous ne verrez strictement aucune différence entre un Vega 8 et une Radeon 780M pour ouvrir Excel.
Par contre, dès que vous touchez au gaming ou au montage vidéo, là ça change absolument tout.
Les trois paliers de performances
L’iGPU Radeon 680M (qu’on trouve sur les Ryzen 6800H) est déjà un sacré bond en avant. Il permet de jouer à Valorant, League of Legends, CS2, Rocket League en qualité élevée à 1080p avec plus de 60 fps stable. Pour des jeux un peu plus gourmands comme GTA V ou Forza Horizon 4, vous pouvez tenir du 1080p moyen avec du 50-60 fps. L’émulation PS3 passe sans problème, la PS2 et la Switch sont fluides. Pour du montage vidéo 1080p avec Premiere Pro, ça encode correctement sans faire exploser les temps de rendu.
La Radeon 780M (sur les Ryzen 8745HS notamment) rajoute 20-30 % de performances selon les jeux. Concrètement, ça veut dire que vous pouvez jouer à des AAA en 720p avec des paramètres moyens et du FSR activé. Vous pouvez même jouer à Cyberpunk 2077, en 720p Low avec FSR Quality, cela tourne à 40-45 FPS. C’est jouable si vous n’êtes pas trop regardant sur la qualité d’image. Pour du montage 4K, l’encodage est 25-30 % plus rapide qu’avec une 680M, ce qui fait vraiment la différence sur de gros projets.

La Radeon 890M (sur les Ryzen AI 9 HX 370) gagne encore 10-15 % par rapport à la 780M. Le problème, c’est que les mini PC équipés de ce processeur coûtent 600-700 €, soit 150-200 € de plus qu’un modèle avec 8745HS. Pour 10-15 % de performances graphiques en plus, je ne trouve pas ça justifié. Sauf si vous êtes vraiment à la limite sur certains jeux et que ces 10 % font la différence entre du 30 FPS injouable et du 40 FPS acceptable.
Le piège des vendeurs qui cachent le modèle de GPU
Certains vendeurs Amazon sont des champions de l’évasion. Ils écrivent « AMD Radeon Graphics » sans préciser le modèle exact. Ça peut être une Vega 8 bas de gamme comme ça peut être une 780M haut de gamme, vous n’en savez rien.
Si le modèle de GPU n’est pas clairement indiqué, fuyez. Allez dans les questions/réponses ou dans les avis pour vérifier, ou contactez directement le vendeur. Neuf fois sur dix, quand le GPU n’est pas précisé, c’est parce qu’il est médiocre et que le vendeur préfère ne pas le mentionner.
Pour les vrais AAA gourmands, oubliez les mini PC classiques
Si vous voulez jouer à des jeux ultra récents comme Cyberpunk en ultra, Starfield en qualité élevée ou Black Myth Wukong, un mini PC classique ne suffira pas. Vous avez trois options, toutes avec leurs inconvénients majeurs.
Option 1 : baisser drastiquement la qualité et activer FSR + Frame Generation. Vous jouez en 720p Low avec du FSR Performance et de la génération d’image pour atteindre 50-60 FPS. Le problème, c’est que la qualité visuelle est massacrée. Vous avez du flou partout, des artefacts de compression, de l’aliasing dégueulasse. C’est jouable techniquement, mais c’est moche.
Option 2 : une station d’accueil pour GPU externe. Certains mini PC comme les Beelink ont un port Oculink qui permet de brancher un dock avec une vraie carte graphique dedans, d’autres ont de l’USB4 et même du Thunderbolt. Le souci, c’est que vous aurez quand même le CPU qui ne sera pas forcément adapté. Si vous mettez une GeForce RTX 4070 sur un Ryzen 6800H, le CPU ne suivra pas et vous perdrez 20-30 % des performances de la carte. Sans compter le prix de la station d’accueil (150-200 €) et de la carte graphique elle-même.
Option 3 : un mini PC avec Ryzen AI Max 395. Cette puce embarque une Radeon 8060S équivalente à une RTX 4060 desktop, ce qui permet enfin de jouer à des AAA en 1080p élevé/ultra à 60 FPS. Le problème, c’est le prix : 1500 € minimum. À ce tarif, vous pouvez vous monter un vrai PC fixe avec une RTX 4060 Ti et un CPU AMD ou Intel bien plus puissant.
Pour aller plus loin
Test du Minisforum MS-S1 Max : l’ère du mini-PC limité à la bureautique est définitivement révolue
Donc non, les mini PC ne sont pas faits pour du gaming AAA ultra. Pour du gaming léger/moyen ou du cloud gaming (GeForce Now, Xbox Cloud Gaming), par contre, ils sont parfaits.
Les connectiques : la fiche technique cachée derrière le marketing
Les fiches produits sur Amazon sont truffées de formulations vagues qui cachent des caractéristiques médiocres. C’est là qu’il faut lire entre les lignes.
Les pièges USB
« 4 ports USB » ne veut strictement rien dire. Un port USB 2.0 plafonne à 480 Mbps (60 Mo/s), un USB 3.0 monte à 5 Gbps (625 Mo/s), un USB 3.2 Gen 2 va à 10 Gbps (1,25 Go/s), et un Thunderbolt 4 et un USB4 explosent à 40 Gbps (5 Go/s).

Si vous branchez un SSD externe USB 3.2 sur un port USB 2.0, vous allez pleurer en voyant vos transferts ramper à 50 Mo/s. Vérifiez toujours dans les caractéristiques détaillées (souvent planquées dans le PDF du manuel) quelle est la norme exacte de chaque port.

Pareil pour l’USB-C. Certains mini PC ont un port USB-C qui ne fait que du data à 10 Gbps, d’autres ont de l’USB4 avec Power Delivery et DisplayPort alternatif. La différence de prix entre les deux types de ports est négligeable côté fabricant, mais certains mettent du bas de gamme pour gratter 5 € sur les coûts.
L’Ethernet, le grand oublié
Beaucoup de mini PC d’entrée de gamme mettent un port Ethernet Gigabit (1 Gbps) alors que le 2,5 Gigabit est devenu le standard. Si vous avez une box fibre récente et un switch 2,5 GbE, vous laissez de la bande passante sur la table.
Certains modèles ont même deux ports Ethernet 2,5 GbE, ce qui est parfait si vous voulez monter un mini routeur, un NAS, ou une machine avec deux connexions réseau séparées (une pour le LAN, une pour le WAN). C’est un détail qui change tout si vous avez des usages réseau spécifiques. Il y a aussi 10 GbE, mais sur des mini machines très couteuses.
HDMI et DisplayPort, attention aux versions
Un port HDMI 2.0 est limité à du 4K@60Hz. Un HDMI 2.1 monte jusqu’à 8K@60Hz ou 4K@120Hz. Pour du gaming, c’est essentie si vous avez un écran 144 Hz. Pour de la bureautique, vous n’en avez rien à faire.
Pareil pour DisplayPort : la version 1.4 fait du 4K@120Hz ou du 8K@60Hz, la version 2.1 va encore plus loin mais est rare sur les mini PC. Vérifiez selon votre écran et votre usage.
Et petit bonus : certains mini PC permettent de brancher 3 ou même 4 écrans simultanés. Si vous en avez besoin, vérifiez ça.
Le refroidissement et le bruit : le critère qu’on oublie trop souvent
Personne ne parle jamais du bruit des mini PC dans les guides d’achat. Et pourtant, c’est essentiel si vous travaillez chez vous ou si votre mini PC est posé sur votre bureau à 50 cm de vos oreilles.
Les trois systèmes de refroidissement qu’on trouve
Le refroidissement passif sans ventilateur. Certains mini PC ultra-compacts comme le Mele 4C n’ont aucun ventilateur. Ils dissipent la chaleur uniquement via le boîtier en aluminium qui fait office de radiateur géant. L’avantage ? Silence absolu. Zéro décibel, jamais. L’inconvénient ? Ces machines sont limitées à des processeurs très basse consommation (Intel N100, N95) qui plafonnent à 10-15 W. Dès que vous poussez un peu, le processeur baisse ses fréquences pour éviter la surchauffe. Pour de la bureautique légère ou un media center, c’est parfait. Pour du multitâche ou du gaming, oubliez. Et vous payez un surcoût pour le boitier aussi, par rapport à des performances équivalentes dans un mini PC classique.

Le refroidissement actif single-fan. La majorité des mini PC ont un seul ventilateur qui aspire l’air frais par un côté et expulse l’air chaud par l’autre. C’est efficace jusqu’à 35-45 W de consommation CPU. Au-delà, le ventilateur doit tourner plus vite pour compenser, et là ça devient audible. Un Ryzen 5825U en charge tourne autour de 35-40 dB, ce qui reste acceptable. Un Ryzen 6800H poussé à fond peut grimper à 45-48 dB, ce qui commence à être gênant si vous faites du montage vidéo pendant 3 heures.
Le refroidissement actif dual-fan. Les mini PC haut de gamme (Ryzen 8745HS, 8945HS) ont souvent deux ventilateurs : un pour le CPU et un pour la circulation d’air générale. C’est plus efficace et paradoxalement plus silencieux en charge intensive. Pourquoi ? Parce que deux petits ventilateurs à 3000 RPM font moins de bruit qu’un gros ventilateur à 5000 RPM.
Le piège des grilles d’aération bouchées
Certains fabricants font n’importe quoi au niveau du design. Ils mettent des grilles d’aération ridiculement petites ou mal positionnées, ce qui force le ventilateur à tourner plus vite pour compenser.
Vérifiez toujours les photos produit pour voir si les grilles d’aération sont larges et bien positionnées sur plusieurs côtés du boîtier et même au-dessous. Un mini PC avec des entrées/sorties d’air sur trois faces sera toujours plus silencieux qu’un modèle avec une seule grille minuscule.
La qualité des ventilateurs change tout
Tous les ventilateurs ne se valent pas. Un ventilateur bas de gamme va produire un bruit aigu désagréable même à faible régime. Un bon ventilateur de marque (Noctua, Sunon, Delta) produira un souffle grave beaucoup plus tolérable.

Le problème, c’est qu’aucun vendeur Amazon ne précise jamais quelle marque de ventilateur est installée. Vous devez vous fier aux tests d’utilisateurs. Cherchez des commentaires qui mentionnent « silencieux » ou « bruit acceptable » et méfiez-vous des retours qui disent « bruyant comme un avion ». Les marques totalement inconnues mettent souvent le ventilateur le moins cher possible.
Comment gérer le bruit si votre mini PC est trop bruyant
Si vous avez déjà acheté un mini PC et qu’il fait trop de bruit, vous avez plusieurs solutions avant de le renvoyer.
Première option : limitez le TDP dans le BIOS. La plupart des mini PC permettent de brider la consommation maximale du processeur. Au lieu de laisser votre Ryzen 6800H tirer ses 54 W par défaut, bridez-le à 35 W. Vous perdrez 10-15 % de performances en charge maximale, mais le ventilateur tournera 30 % moins vite. Pour 90 % des usages quotidiens, vous ne verrez aucune différence de fluidité.
Deuxième option : nettoyez le ventilateur. Si vous avez acheté un mini PC d’occasion ou si vous l’utilisez depuis plusieurs mois dans un environnement poussiéreux, le ventilateur est peut-être encrassé. Ouvrez le capot, retirez les moutons de poussière avec une bombe à air sec, et le bruit va drastiquement diminuer. Un ventilateur propre tourne moins vite pour le même refroidissement.
Troisième option : changez la pâte thermique. C’est plus technique mais ça peut faire des miracles. Si la pâte thermique d’usine est de mauvaise qualité ou mal appliquée (et c’est fréquent sur les mini PC cheap), le CPU chauffe plus et le ventilateur compense en tournant plus vite. Remplacer la pâte par de la Thermal Grizzly Kryonaut ou de l’Arctic MX-6 peut faire baisser les températures de 5-8°C, ce qui se traduit par un ventilateur moins sollicité.
Pour aller plus loin
Pourquoi il ne faut pas acheter n’importe quelle marque de mini PC
Le Mac mini M4 : l’exception qui confirme la règle
Parlons maintenant du Mac mini M4. Le Mac mini M4 joue dans une catégorie complètement différente de tous les mini PC Windows dont on vient de parler. Et honnêtement, si vous êtes dans l’écosystème Apple ou que vous faites du travail créatif professionnel, c’est probablement le meilleur mini PC du marché en 2025.
Pourquoi le M4 écrase la concurrence sur le papier
Le Mac mini M4 de base démarre à 699 € (et souvent en promotion) avec une puce M4 (CPU 10 cœurs, GPU 10 cœurs), 16 Go de RAM unifiée et 256 Go de SSD. Sur le papier, ça ne semble pas révolutionnaire comparé à un Ryzen 8745HS à 450 €. Sauf qu’en performances réelles, le M4 atomise littéralement tout ce qui existe en mini PC Windows.

En single-core sur Geekbench 6, le M4 tourne autour de 3800 points. Le meilleur Ryzen 8945HS plafonne à 2600 points. On parle de 45 % de performances en plus. En multicore, le M4 grimpe à 15000 points contre 13000 pour le Ryzen 8945HS, soit 15 % de mieux. Mais ce n’est pas là que se situe le vrai fossé.
Le GPU du M4 est entre 2,5 et 3 fois plus puissant qu’une Radeon 780M. Sur Final Cut Pro, un export vidéo 4K qui prend 8 minutes sur un mini PC AMD prend 3 minutes sur le Mac mini M4. En montage photo sur Lightroom, c’est encore pire. C’est un massacre.
L’efficacité énergétique est tout aussi impressionnante. Le Mac mini M4 consomme 15-20 W en charge intensive là où un mini PC AMD tourne à 50-60 W pour des performances inférieures. Résultat : moins de chaleur, moins de bruit, et une facture électrique divisée par trois sur une année d’utilisation intensive.
L’intégration macOS qui change vraiment tout
Mais ce n’est pas juste une question de caractéristiques brutes. Ce qui rend le Mac mini M4 imbattable pour certains usages, c’est l’optimisation logicielle. Final Cut Pro, Logic Pro, Xcode sont optimisés pour les puces Apple Silicon. Un effet vidéo qui fait ramer un Ryzen 8745HS passe en temps réel sans broncher sur le M4.
L’encodage vidéo bénéficie des moteurs dédiés dans la puce M4. L’export ProRes 422 est 4 à 5 fois plus rapide que sur n’importe quel mini PC Windows. Pour quelqu’un qui monte des vidéos YouTube quotidiennement ou qui fait du streaming, ce gain de temps se compte en dizaines d’heures par mois. Ça devient un investissement qui se rentabilise.
La gestion de la RAM unifiée est également brillante. Les 16 Go unifiés du Mac mini M4 se comportent comme 24-28 Go sur un PC Windows classique parce que le CPU et le GPU partagent la même mémoire ultra-rapide. Pas de transferts entre RAM système et VRAM, tout est instantané. Pour de la 3D avec Blender ou des effets sur After Effects, ça change radicalement la fluidité.
Les compromis qu’il faut accepter
Maintenant, le Mac mini M4 n’est pas parfait et ne convient pas à tout le monde.
Le gaming PC est mort sur macOS. Si vous voulez jouer à des jeux Windows, oubliez. Certes, il y a de plus en plus de jeux natifs macOS grâce au Metal 3 et à la puissance du M4, mais la bibliothèque reste ridicule comparée à Steam sur Windows. Resident Evil Village tourne magnifiquement, Baldur’s Gate 3 aussi, mais Cyberpunk 2077 n’existe pas sur Mac. Call of Duty non plus. Si le gaming est une priorité, prenez un mini PC Windows.
Le stockage est une arnaque totale. Apple vous vend 256 Go de base, puis vous fait payer plus de 200 € pour passer à 512 Go, et plus de 450 € pour monter à 1 To. C’est du vol pur et simple. Un SSD NVMe de 1 To coûte 60 € sur le marché, Apple vous le facture 460 €. Et contrairement aux mini PC Windows, vous ne pouvez pas upgrader vous-même. Le SSD est soudé sur la carte mère. Donc soit vous craquez pour le surcoût délirant d’Apple, soit vous utilisez un SSD externe en Thunderbolt, ce qui est moins élégant.
La RAM est également non-upgradable car unifiée. Les 16 Go de base suffisent pour 80 % des usages grâce à l’architecture unifiée, mais si vous faites de la grosse 3D ou de l’IA locale, il vous faut 24 ou 32 Go. Et là, Apple vous taxe plus de 200 € pour passer à 24 Go et 460€ pour 32 Go. Sur un mini PC Windows, vous achetez 32 Go de RAM pour 60€ et vous les installez en 5 minutes. Chez Apple, c’est dix fois plus cher et non-modifiable après achat.
L’écosystème fermé peut être frustrant. Certains logiciels pro n’existent tout simplement pas sur macOS. Si vous travaillez avec des outils métiers spécifiques à Windows, si vous avez besoin de compatibilité Active Directory en entreprise, ou si vous développez pour des plateformes Windows, le Mac mini devient compliqué à utiliser au quotidien.
Alors, pour qui le Mac mini M4 ?
Le Mac mini M4 est imbattable si vous faites du montage vidéo professionnel (Final Cut, DaVinci Resolve), de la production musicale (Logic Pro, Ableton), du développement iOS/macOS, de la photo pro (Lightroom, Capture One), ou du design graphique (Affinity, Sketch). Les performances sont monstrueuses, la consommation est ridicule, le silence est absolu, et l’intégration avec iPhone/iPad est top.
Il est également parfait si vous voulez une machine fiable qui durera 6-8 ans sans broncher. Les Mac mini M1 de 2020 tournent encore comme au premier jour en 2025, alors qu’un mini PC Windows de la même époque commence à montrer des signes de fatigue. Apple optimise macOS pour ses propres puces, et ça se sent sur la longévité.

Par contre, passez votre chemin si : vous voulez jouer aux jeux PC, vous avez besoin de logiciels Windows spécifiques, vous voulez pouvoir upgrader RAM et SSD vous-même.
Le Mac mini M4 n’est pas comparable aux mini PC Windows sur le rapport prix-performances brut. C’est une machine premium pour des usages créatifs professionnels. Si c’est votre cas et que vous acceptez de payer la taxe Apple, vous n’aurez rien de mieux. Sinon, un excellent Ryzen 8745HS à 500 € fera 80 % du job pour un tiers du prix.
La règle d’or finale
Règle d’or finale : ne payez jamais pour des caractéristiques dont vous n’avez pas besoin. Un mini PC à 300 € avec Ryzen 5825U fait exactement le même job en bureautique qu’un modèle à 600 € avec Ryzen 8745HS. La différence ne se voit que sur des tâches spécifiques.
Pour aller plus loin
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