L’IA, cet « artiste » prolifique qui inonde cette plateforme de streaming musical

 
Et si le prochain tube de l’été était composé par un algorithme ? Sur Deezer, l’IA produit déjà 20 000 morceaux par jour, au point de doubler les artistes humains. De quoi donner des sueurs froides à l’industrie musicale…

Environ 18 % des titres uploadés quotidiennement sur Deezer sont issus de l’intelligence artificielle. Le géant français a dévoilé que ce sont 20 000 morceaux qui ont été générés par des algorithmes, deux fois plus qu’en janvier 2025. Une prolifération qui transforme la plateforme en laboratoire géant, où l’humain se retrouve noyé sous les beats synthétiques. Face à cette invasion, Deezer tente de riposter… sans vraiment freiner l’hémorragie.

Début 2025, le service de streaming a lancé un outil pour repérer les créations 100 % IA, comme celles issues de Suno ou Udio. Objectif : les exclure des recommandations algorithmiques. Mais le nombre de titres IA a malgré tout doublé en trois mois. « Le flux ne montre aucun signe de ralentissement », admet Aurélien Hérault, responsable innovation chez Deezer.

Pour aller plus loin
Pourquoi l’industrie de la musique a un problème avec l’IA

La chasse aux bots musicaux est ouverte

Pour limiter les dégâts, Deezer mise sur un modèle « artist-centric », récompensant les vrais créateurs écoutés activement. Résultat : 26 millions de titres « inutiles » supprimés en 2023. La plateforme a aussi déposé deux brevets pour améliorer sa détection. Mais face à des générateurs d’IA de plus en plus performants, l’équipe avoue courir après la technologie.

Les géants de la musique ne restent pas inactifs. Universal, Warner et Merlin ont rejoint l’initiative de Deezer en France. Pendant ce temps, Suno et Udio, stars des startups IA, se retrouvent en procès contre des majors accusant un « piratage » de catalogues protégés. Des artistes comme Billie Eilish ou Stevie Wonder ont signé une tribune alertant sur le risque de « sabotage créatif ».

Spotify, de son côté, adopte une posture plus laxiste. « Si un titre généré légalement plaît, pourquoi l’interdire ? », argue Gustav Söderström, co-président de la plateforme. Une position qui irrite les détracteurs de l’IA, craignant une cannibalisation des revenus (jusqu’à 24 % d’ici 2028, selon une étude).

À lire aussi :
Spotify vs Deezer vs Apple Music… : quel service de streaming de musique choisir en 2025 ?


Envie de retrouver les meilleurs articles de Frandroid sur Google News ? Vous pouvez suivre Frandroid sur Google News en un clic.